Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Des éoliennes de plus en plus plus puissantes sont installées mais il n'y a pas de miracle en physique: le bruit augmente avec la puissance.
Des riverains ne peuvent plus vivre près d'éoliennes que des promoteurs leur ont présenté comme étant sans danger.
Techniquement, le bruit est proportionnel à la puissance. Une puissance 4 fois plus forte s’entend deux fois plus loin.
Le tableau des distances équivalentes à 350m pour une éolienne de 850 kW (limite que les promoteurs préconisaient en 2001) est donc :
Puissance Actuel Minimum Recommandé
MW
m
m
m
0,85
350 700
1400
1,00 380
759 1518
1,50
465 930
1860
2,00 537
1074 2148
2,50 600
1200 2400
3,00 658
1315 2630
3,50 710
1420 2840
4,00 759
1519 3040
4,50 805
1611 3222
5,00 849
1698 3396
5,50 890
1781 3562
6,00 930
1860 3720
6,50 968
1936 3872
7,00 1004
2009 4018
7,50 1040
2079 4158
Les éoliennes géantes d'Estinnes ont 200 m de haut et une puissance de 7,5 MW. Elles sont donc incompatibles avec des résidences à moins du double ou du triple des des limites minimum indiquées ici.
L’industrie éolienne (ne pas confondre avec une instance gouvernementale officielle) travaille sur des normes utiles pour son industrie (norme IEC 64100). Elle étudie un réseau de transmission commun pour collecter et transmettre les données d’une éolienne, quelle que soit son constructeur.
Une partie de cette norme étudie la transmission des données de capteurs du bruit. C’est la norme 64100-11 (renouvelée en 2002 et 2006).
Même les promoteurs de la norme industrielle IEC 64100 ne croient pas que cette norme puisse servir à quelque chose. Par exemple, une étude faite par un membre du lobby DEWI (German Windenergy Institute) cite les raisons pour lesquelles cette norme restera contestable. (Extrait de H. Klug (2002) Bruit des éoliennes : Standards et procédures pour réduire les bruits).
« Pour la procédure de déclaration, l’influence des caractéristiques des éoliennes sur la performance acoustique a une grande importance.
En plus de ce qui a été mentionné ci-dessus, il y a un grand nombre d’autres systèmes (générateur, type de mats, moteurs pour varier l’incidence, ventilateurs de refroidissement, pompes hydrauliques, etc..) qui peuvent influencer les performances acoustiques. »
Le changement du bruit en fonction de la distance est décrit ci-dessus. Les éoliennes les plus puissantes en 2002, quand la norme belge a été proposée, avaient une puissance de 850 kW. D’après des mesures sur le terrain par Klug, le bruit est quadruplé (6 dB) quand la puissance augmente de 1 MW.
Klug signale que, malgré des progrès dans la conception des éoliennes, « le bruit est encore le point crucial freinant l’acceptation des éoliennes ». (Traduit de « tonal noise is still the crucial point concerning the acceptance of wind turbines”).
La norme sur le bruit des éoliennes est décrite dans le document technique IEC 64100-11 (réservé aux membres et payant, bien que la norme soit supposée transparente). Un résumé est disponible pour tout le monde. Il signale que : « Les procédures décrites sont différentes, sous quelques aspects, de celles qui devraient être adoptées pour l’évaluation des bruits dans les études des nuisances sonores pour des communautés. » (Traduit de : « The procedures described are different in some respects from those that would be adopted for noise assessment in community noise studies”).
Les mesures prévues par la norme des constructeurs sont très primitives, même si la procédure de mesure est détaillée. Au lieu de caractériser le bruit d’une éolienne par son spectre sonore (un spectre donne les intensités pour chacune des gammes de fréquence) et de mesurer ses variations avec le vent et le réglage des pales, la norme des industriels ne fournit que deux résultats, pour deux valeurs du vent, résultat constitué d’un seul chiffre donnant l’intensité en décibels dans la gamme de fréquence des bruits les plus intenses (non par leur effet physiologique mais par leur intensité physique). Pas moyen de mesurer ni les sons graves, ni les infra-sons, ni le ‘flop-flop répétitif et énervant’. Des capteurs sonores situés sur le mat et la nacelle n’ont en plus aucune valeur pour déterminer les sons réels proches des habitations.
Il est probable que la mesure de la puissance produite (qui est aussi mesurée dans d’autres sections de cette norme) serait, après calibration, un meilleur indicateur du bruit diffusé que ce que pourrait jamais mesurer les dispositions complexes de la norme sonore (qui est inutilement détaillée alors que les fondamentaux sont manquants) .
Les lobbies éoliens prennent leurs désirs pour des réalités. Ils pensent qu’ils pourront mesurer le bruit en temps réel, ce qui leur permettrait de réduire le bruit au maximum toléré par la norme (en changeant à distance l’angle d’incidence des pales, comme ils le font quand ils veulent prouver à des visiteurs que les éoliennes ne font pas de bruit). Les riverains ne pourraient plus se plaindre puisque ces capteurs prouveraient que le bruit est dans les normes. Ce système de mesure semble n’exister que sur papier, mais, même s’il était réalisé, il devrait encore prouver qu’il prédit le bruit près des habitations (ce qui est peu probable vu les difficultés citées dans l’article de Klug ci-dessus.
Le danger pour les environnementalistes est que l’industrie éolienne puisse prétendre qu’il existe une norme mesurable (norme pour laquelle aucun riverain ou association de défense n’a été consultée) et que cette norme (qui n’a aucune valeur tant qu’elle n’a pas été comparée aux nuisances réelles) soit invoquée pour faire taire les contestataires. L’industrie éolienne est juge et partie pour prétendre que cette norme est correcte, ce qui en montre le manque de sérieux. Même une norme qui servirait à mesurer la nuisance du bruit est loin d’être définie. Suivant le principe de précaution, il faut mettre les éoliennes très loin des habitations (au moins 3 km).
Seulement (!) de 10 à 20% des riverains sont importunés par le bruit des éoliennes (à moins de 3 km), ce qui les empêche de bien dormir et a une influence négative sur leur santé s’ils ne déménagent pas
Pour des gens exposé à la limite du seuil radioactif dangereux, seulement (!) de 10 à 20% ont plus de risques d’attraper un cancer par rapport à d’autres personnes à équivalence d’âge et de mode de vie. Le syndrome éolien semble moins grave que le cancer, pourtant l’un et l’autre raccourcissent l’espérance de vie.
Le cancer est plus effrayant mais les deux maladies diminuent également la qualité de vie. Dans les deux cas, il est criminel de prendre des risques. On doit soit donner à ceux qui le veulent les moyens (indemnisation) de déménager et de retrouver la même qualité de vie (sans qu'ils doivent prouver avoir subi un préjudice), soit ne pas construire de parcs éoliens proches d’habitations.