Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Commentaire sur l’article de Mme N. Laumont et Mr M. Helbig (Fédération Edora) : « Énergies renouvelables : l’immobilisme coûte cher » paru dans l’Écho du 5 décembre 2012, page 13.
Edora est la fédération belge des industries et promoteurs des énergies renouvelables. Environ 80% du chiffre d’affaire de ces acteurs économiques se fait grâce à la production d’électricité d’origine éolienne. Le plaidoyer d’Edora est en effet en faveur de l’éolien. Quand Edora dit que « le renouvelable est notre meilleur allié », il oublie de mentionner qu’il parle pour sa propre industrie éolienne et non pour des consommateurs qui sont ainsi condamnés à la précarité énergétique.
Si l’on comprend le mécanisme de la rentabilité, on sait que plus un pays développe des systèmes non rentables, plus il perd de l’argent, or il est désormais évident que l’éolien n’est pas socialement rentable pour un pays. Cela a été camouflé par des subsides qui gomment la comptabilité au niveau du pays pour ne montrer que les revenus positifs des promoteurs éoliens. Il s'en suit que la continuation du développement éolien coûte bien plus cher que de stopper ce programme.
Les conseillers en communication des écologistes connaissent des méthodes de propagande, comme d’affirmer des slogans et de les répéter pour les rendre plus crédibles. Est-ce la raison pour laquelle Edora titre son article avec une annonce manifestement contraire à la réalité ? « Énergies renouvelables : l’immobilisme coûte cher » (Dans les publications de l’écologie politique, « le renouvelable » est un code interne pour désigner « l’éolien »).
« La Belgique et encore moins la Wallonie ne peuvent s’offrir le risque du statu quo. » Edora répète donc qu’il faut persévérer à ne pas utiliser les procédés les plus rentables pour continuer à endetter les consommateurs d’électricité et provoquer une crise financière irréversible. Edora persiste ainsi dans la dilapidation des revenus des citoyens dans les projets déficitaires de l’éolien.
Edora conclut l’article en répétant qu’il faut renforcer sa politique ruineuse : « Ce ne sont pas les renouvelables qui font grimper notre facture énergétique. Mais bien l’inaction des hommes politiques ».
Edora confond les revenus avec les dépenses. Elle questionne : « Comment se répartiront les revenus issus des quotas de CO2 ? » Les quotas de CO2, soi-disant économisés quand on remplace une centrale TGV au gaz par un système d'éoliennes et de centrales de backup à régime variable, doivent être financés en donnant des Certificats Verts aux entrepreneurs éoliens et en faisant payer ces CV par la population. Au bilan, c’est une énorme dépense.
Edora se plaint des « dysfonctionnements d’un marché de l’énergie qui n’en est pas un ». En effet, les lobbies éoliens ont organisé ce marché pour qu’il ne soit ni libre ni équitable car le renouvelable a priorité d’accès au réseau aussitôt qu’il est produit ! En plus, l’éolien bénéficie de subsides alors que les énergies non officiellement renouvelables sont taxées.
Les énormes subsides éoliens (estimés entre 300 M€/an et 400 M€/an en 2020 pour la Wallonie) vont se retrouver directement sur les factures d’électricité mais n’apparaissent pas dans la comptabilité de l’état. Les grands escrocs qui ont conçu ce piège dans les années 1970 sont (1) Ken Lay, le concepteur des méthodes de la société Enron, laquelle est devenue l’exemple type d’escroquerie astucieuse (Ken Lay est décédé opportunément la veille de son procès, ce qui a arrêté les poursuites contre la faillite frauduleuse d’Enron) et (2) le pétrolier canadien, Maurice Strong, qui, en tant que secrétaire des Nations Unies, y a créé un département énergie (appelé environnemental), lequel a organisé les « Sommets de la Terre des Nations Unies » pour alarmer sur un prétendu réchauffement catastrophique du climat.
Les médias européens ne font pas soupçonner la géniale astuce de la politique énergétique de l'écologie politique : celle d’avoir monté une colossale industrie sur base de revenus rendus « certains » par le mécanisme des quotas éoliens, le tout sans contrôle de résultats financier ou environnemental. Ces « miraculeux succès » résultent de l’ignorance initiale des politiciens et de la « naïveté » des citoyens. En Belgique, les promoteurs éoliens et leur lobby Edora profitent ainsi des énormes profits réalisables via nos factures d’électricité mais l’article démontre qu’ils ne s’en contentent pas et veulent encore plus.
Edora prétend que « Contrairement à ce que certains affirment, il est encore possible de tenir nos engagements, d’atteindre nos objectifs.» Bien que l’article prétende apprendre aux Wallons ce qu’ils doivent faire, Edora confond les objectifs de sa propre industrie avec ceux des citoyens wallons et belges (objectifs que les gouvernements wallon et fédéral avaient oublié de critiquer). La Wallonie a déjà atteint l’objectif de 13% d’énergies renouvelables. 400 éoliennes de 3 MW à 16,7 % de charge produisent chacune 4,4 GWh/an, soit 1,76 TWh, soit 7,65% de la consommation d’électricité wallonne, de l’ordre de 23 TWh. Le reste (6,35%) est plus que couvert par la biomasse (le bois et les déchets) et par l’hydraulique et le solaire. Le récent Sommet de la Terre de Doha confirme que seuls des Européens (15% de l'énergie mondiale) se préoccupent encore d’un protocole de Kyoto (édulcoré car chaque pays peut y réduire ses objectifs).
Si l’Europe n'avait pas consacré les 32 milliards d’euros de capital qu’elle a investi dans l’éolien en achetant et en installant dix mille éoliennes de 2 MW à 1 million € par MW, soit 32 G€ pour produire au total 4,4 TWh/an (ou 6,6 TWh voir plus loin), mais les avait employé à construire 4 centrales EPR (au prix le plus récent de 8 milliards d’euros pour le prototype de 1,6 MW), ces EPR produiraient 6,4 GW pendant 8300 heures, soit 10 fois plus, 53 TWh/an d’électricité de base, laquelle se vend à un prix 3 fois plus élevé que l’électricité intermittente des éoliennes, une énorme différence pour la rentabilité. (Le système éolien et backup est très cher car de 75% à 83,3% de l’énergie doivent être produits par des centrales à gaz à faible rendement en raison de leur fonctionnement intermittent en backup, ce qui alourdit encore le prix de la solution éolienne. L’entretien de 10 000 éoliennes et le gaz naturel pour leur backup coûtent plus cher que l’entretien de 4 réacteurs EPR et leur combustible nucléaire).
Edora est handicapé dés qu'il faut calculer des prix, même si elle sait que cela sera vérifié avec des données publiées. « L’éolien a atteint 100 GW installés en Europe, l’équivalent de 39 réacteurs nucléaires. » 39 réacteurs de 1 GW avec un taux de charge de 95% produisent 39 GW pendant 8322 heures, soit 324 TWh, tandis que 100 GW d’éolien avec un taux de charge de 16,8% produisent 8760*16,7%*100 =146 TWh, soit 45% d'erreur sur ce qu’Edora prétend.
Les lobbies éoliens ont pris l’habitude de comptabiliser une éolienne produisant jusqu’à 3 MW comme ayant une capacité de 2 MW nominale. Comme les gestionnaires du réseau ne mesurent ni la puissance ni le bruit, ils peuvent prétendre n’importe quoi. Les 100 GW éoliens correspondraient ainsi à 150 GW, la production serait alors de 219 TWh, ce qui est encore loin de la production nucléaire de l'équivalent.
Les lobbies éoliens préfèrent prétendre que le coefficient de charge est de 25% au lieu de 16,7% mais que la puissance de l’éolienne n’est que de 67% de sa production réelle, ce qui est équivalent administrativement mais pas pour les riverains inondés de bruits insupportables proportionnels à la puissance réelle. Ces anomalies n’ont encore produit que rarement des surcharges car les transformateurs et les lignes des réseaux européens avaient été prévus avec un fort coefficient de sécurité pour une surcharge de 50% au temps où il n’y avait presque pas de panne de réseau contrairement à aujourd’hui en Allemagne.
Edora regrette que les consommateurs doivent payer pour des « surcoûts de distribution » mais omet de dire que l’énergie éolienne intermittente recommandée par Edora en est responsable car ces surcoûts ne sont indispensables que pour renforcer le réseau pour transporter dans les deux sens des énergies éoliennes produites loin de leur zone de consommation.
Des politiciens ont montré l’exemple de ces comportements enfantins, par exemple le ministre wallon Nollet, qui, après avoir œuvré pour des quotas augmentant la production de renouvelables non rentables, se plaint maintenant que les factures d’électricité vont augmenter, en oubliant de mentionner que son parti en est le principal responsable, en ayant accepté les dogmes de l’écologie politique.
On devrait empêcher les écologistes de s’occuper d’énergie car il est dangereux de confier 10% de son budget à des idéalistes qui ne comprennent même pas ce qu’est la rentabilité.
Tout ce qui va à l’encontre de la maximisation des rendements financiers du lobby éolien est jugé « extrêmement préoccupant ». Les fortes pertes immobilières des riverains d’éoliennes ne sont évoquées nulle part. Par contre, Edora affirme que tout ce qui profite à l’industrie éolienne est bon pour le pays, sans proposer la moindre justification financière sérieuse. Les qualificatifs les plus élogieux sont attribués à la politique désastreuse d’Edora, alors qu’ils s’appliqueraient mieux à la politique opposée. « C’est redonner à notre économie un nouvel élan. C’est tendre vers l’indépendance énergétique. C’est repositionner nos régions sur la carte de l’innovation. C’est relancer nos industries sur des produits et services intégrés. C’est des mesures politiques justes et adaptées. C’est consolider la place de l’Europe comme pionnière à l’échelle mondiale. »
Pourquoi Edora se plaint-elle que « Chacun se renvoie la balle ? » Ainsi que l’illustre l’article, Edora fait semblant d’ignorer que l’énergie éolienne revient beaucoup plus cher que celle du gaz ou du nucléaire. Au lieu de le comprendre et de faire acte de contrition, Edora renvoie la balle en espérant faire croire que cette perte de rentabilité provient « des voieries, de l’éclairage public, des pensions non capitalisées, de la dénucléarisation, » ou d’autres prétextes tout aussi hors de propos. Pas étonnant qu’il n’y ait aucun dialogue entre le lobby et ceux qu’il rançonne.
Edora, voyant ses investisseurs disparaître, fait semblant d’ignorer que ceux-ci se sont enfin rendu compte que le renouvelable n’est artificiellement rentable que grâce à d’énormes subsides, et que ces subsides pourraient être supprimés si les victimes et les décideurs politiques se plaignaient d’avoir été abusés par une publicité mensongère, comme cela arrive chez des voisins à l’occasion de nouvelles majorités élues sans les Verts.
Edora voit les coupables de sa déconfiture attendue chez ceux qui se rendent compte de la politique énergétique suicidaire de la Wallonie et qui questionnent ses demandes : « Sans vision claire sur les conditions d’investissement, les capitaux (et leur retombées) s’en iront… ailleurs. Les ressources aussi. » Le problème réel est que les investisseurs privés ont une vision claire.
Maintenant que la plupart des pièces d’éoliennes sont produites en Chine, il est inconvenant de prétendre que l’éolien crée des « emplois non délocalisables ». Créer des emplois pour casser des cailloux ou des vitres reviendrait moins cher et serait plus rentable que de produire des éoliennes, même avec les chiffres gonflés et irréalistes qu’Edora cite sur le nombre d’emplois créés.
Edora parle du « pari du renouvelable », un pari qu’ils ont fait perdre aux consommateurs d’électricité qui doivent payer bien plus cher leur électricité que si Edora n’avait pas imposé des solutions non rentables à cause des subsides payés par des pertes de pouvoir d’achat des citoyens.
Edora dépeint un aspect faussé de l’urgence de stopper l’hémorragie sur les factures d’électricité présentes et futures (pendant 15 ans) à cause de l’éolien. Edora prétend que : « Le marché des certificats verts est en berne. Plus de 700 MW de projets renouvelables sont dans les cartons, soit des centaines de millions d’euros d’investissements au frigo faute d’un cadre adéquat pour investir. » En fait, un ministre wallon écolo continue à encore accepter des projets éoliens aujourd’hui (décembre 2012) malgré que l’on soit : « dans le contexte économique actuel, où les politiques tentent désespérément d’équilibrer les budgets tout en préservant le pouvoir d’achat du citoyen et la compétitivité des entreprises. La facture énergétique est la cible de toutes les attentions. » Edora cache donc que sa destruction de l’économie wallonne et du pouvoir d’achat continue encore malgré les auditions du Parlement, grâce à « l’immobilisme » des politiciens qui font semblant de ne pas comprendre que le manque de rentabilité est une des raisons de la crise en Belgique.
Les slogans d’Edora seraient mieux acceptés s’ils utilisaient une logique réaliste, comme corrigée ici. « Dans ce climat de morosité généralisé, le renouvelable est notre meilleur allié pour tenter de maîtriser (accélérer) la hausse des prix de l’énergie. »
« Dans ce débat « relance versus austérité », il convient de ne pas confondre « dépense » et « investissement ». En feignant d'ignorer qu’un investissement déficitaire est équivalent à une dépense, Edora camoufle que les investissements éoliens sont des dépenses. « Ne nous trompons pas de cible. Les renouvelables constituent le meilleur aiguillon pour stimuler (faire obstacle à) la relance industrielle et assurer (détourner) la transition énergétique. Il est temps de prendre ses responsabilités, de permettre aux (d’empêcher les) renouvelables de poursuivre leur développement (pernicieux) de façon durable, tout en assurant un maximum de retombées locales ». (Un maximum de gains pour l'industrie éolienne et de fortes pertes pour l’économie et les consommateurs). La justification de l'existence des lobbies est d’influencer les politiciens mais cela a rarement été fait avec un tel cynisme.