Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Le Protocole de Kyoto veut partager équitablement les sacrifices pour réduire le CO2. Les stratèges de la Commission européenne ont pris l'initiative des conditions du nouveau Kyoto. Ils se déconsidèrent en étant incapables de justifier pourquoi ils veulent augmenter les renouvelables même quand cela va à l'encontre de la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Un homme politique doit d'bord défendre ses concitoyens tout en menant avec intelligence les marchandages régionaux et internationaux pour faire croire qu'il soutient totalement les objectifs climatiques en acceptant des réductions de gaz à effet de serre (ce qui serait payé par ses citoyens) tout en s'assurant que les coûts resteront supportables et que ses citoyens ne seront pas défavorisés vis-à-vis des voisins qui sont aussi des concurrents économiques. On pourra ainsi lutter efficacement pour sauvegarder le climat et non de la façon voulue par des intérêts spéciaux bien introduits parmi les décideurs de la Commission européenne. En analysant les performances demandées à la Wallonie par rapport à la région flamande et de la Belgique par rapport aux autres nations, on peut comparer nos négociateurs.
Un carte des vents montre qu'ils sont d'autant plus faibles qu'on s'éloigne de la ligne du littoral. La Flandre est donc favorisée du point de vue géographique mais, la négociatrice flamande, Hilde Crevits, soutient que la Flandre n'a pas les mêmes possibilités géographiques que la Wallonie et ne se prête pas bien à l'éolien terrestre ("Warme patate", Le Soir, 20-21 septembre 2008). Elle explique que l'objectif a été réparti sur base du PIB, contrairement aux accords précédents et que la Belgique n'a donc pas d'obligation puisque l'Europe n'a pas suivi les règles acceptées auparavant. La ministre flamande Crevits utilise les comités scientifiques de la Commission (Futures-e) pour montrer que la part équitable de la Belgique est de 9,3 % au lieu de 13 %. Au lieu de se joindre à cette position de négociation qui protégerait nos concitoyens et leur cadre de vie, le négociateur wallon, Antoine, se vante d'avoir imposé aux Wallons de faire mieux que ce qui est demandé (!)
Les valeurs-cibles du nouveau Kyoto sont encore à discuter jusqu'en 2012. Les quotas d'électricité verte, un cadeau spécifiquement wallon fait aux fournisseurs de gaz naturel, ne sont plus demandés par des organismes supranationaux, n'ont aucune justification d'intérêt général et devraient disparaître. Le bois, qui ne reçoit aucun subside, devrait être traité de façon plus équitable avec la biomasse (agro carburants).
Les valeurs-cibles proposées hors Wallonie s’écartent sensiblement de celles préconisées de façon inconsidérée par le Ministre Antoine qui, dans un élan d’enthousiasme « vert », avait même, début 2008, extrapolé laconiquement la cible de 20% de renouvelable pour l’Union européenne « dans son ensemble » vers « la seule Région Wallonne » (!)
Dans le partage actuel, la Flandre devait réduire ses émissions de 5,2 %, la Wallonie de 7,5 %, et la région de Bruxelles-Capitale pouvait les augmenter de 3,4 %. Il faut oublier l’ancien partage inéquitable et en définir un nouveau en tenant compte de changements de la situation politique.
Le quota d’électricité renouvelable va atteindre 9 % à partir de 2009. (Il est possible que cette décision perverse ait été prise par un ancien gouvernement où Écolo participait). Les quotas d'électricité verte sont un cadeau spécifiquement wallon fait aux fournisseurs de gaz naturel (dont la Russie). Les événements d’Ukraine et d’Ossétie illustrent pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris ce que signifie la sécurité énergétique et les risques dans lesquels l’Europe s’est fourvoyée.
Les valeurs des pourcentages de ces quotas d’E-SER n'ont jamais été demandés par des organismes supranationaux, sont différents suivant les régions et n'ont aucune justification d'intérêt général.
Le règlement wallon (quota de 9 %) fait passer le prix des CV de 65 €/MWh à 134 €/MWh. En effet, comme le quota devient de plus en plus élevé par rapport au renouvelable disponible, les producteurs d’électricité manquent de CV et doivent payer par MWh une amende de 100 €, amende qui n’est pas déductible, ce qui revient à y ajouter la taxe sur les profits, soit un total de 134 €. C’est la limite que le prix actuel de 92 € va atteindre, limite incontournable grâce au maintien de la non-interchangeabilité des CV wallons avec ceux des autres régions ou pays.
Ce piège subtil transfère deux fois plus d’argent de la poche des consommateurs d’électricité à la poche des promoteurs éoliens. Les promoteurs d’éolien et de coopératives citoyennes sont atteints de folie à la perspective de ces gains exorbitants et assaillent des communes de Wallonie.
Nous dénonçons cette aberration et appuyons les politiciens wallons qui, dans leur programme électoral de juin 2009, veulent supprimer ce quota qui n’a plus de justification, surtout depuis que la « Sortie du nucléaire » est remise en question.
La plupart des pays techniquement avancés étudient la solution nucléaire qui a la meilleure efficacité des points de vue coût et environnement et qui avait apporté tant d'emplois en Belgique [176] et pourrait en donner encore plus si elle était réactivée . Le ministre fédéral de l'environnement a involontairement confirmé la rentabilité en cherchant à récupérer les bénéfices des centrales nucléaires, bénéfices découlant d'une politique de libéralisation de l'électricité qui oblige d'acheter au prix du marché au lieu d'un prix réduit fixé dans des contrats à long terme pour l'électricité de base.
Les principaux partis belges ont compris la stupidité de "Sortir du nucléaire" et ont repoussé la date de sortie. Ils adoptent ainsi une solution mixte à la française qui garantit notre indépendance énergétique, au moins pour l'électricité. La Belgique conservera ainsi une production de base de 60 % (70 % pour la Wallonie), un niveau de base qui va s'accroître avec le développement de la cogénération, une énergie verte particulièrement rentable en Belgique.
Il sera alors de plus en plus fréquent que l'énergie intermittente éolienne doive être délestée sauf pendant les périodes de pointe. Comme l'éolien off-shore a priorité, parce que moins émetteur de CO2, sur l'on-shore, il est probable que le réseau devra souvent refuser l'éolien de Wallonie et que les parcs éoliens terrestres actuels et futurs seront peu utilisés. (Cela entièrement aux frais des Wallons si la comptabilité de l'électricité est scindée par régions). Ces parcs inutilisés resteront très coûteux si les dirigeants (mal informés ou incités à ne pas savoir par leur conseillers des lobbies éoliens) ne prévoient pas les cas de refus de connexion et de CV dans les contrats.
Le réseau sera souvent obligé de refuser des énergies intermittentes aux périodes creuses (phénomène bien anticipé du 'Curtailment', étudié pour la gestion de l'éolien, parfois traduit par délestage de la production, un phénomène nouveau résultant de l'absence du refus de planification sérieuse à long terme de la production électrique). Des dirigeants continuent à faire croire qu'ils ignorent la nécessité de ces délestages de plus en plus fréquents car ils signent des contrats éoliens où le réseau a l'obligation d'accepter le renouvelable intermittent au moment où il se présente sans indiquer clairement que les subsides (Certificats Verts) ne seront pas remis en cas de saturation du réseau et de refus de connexion. Un dirigeant responsable devrait préserver le pouvoir d'achat de ses administrés en s'assurant qu'aucun paiement ne soit possible pour de l'électricité non réservée et non délivrée. Les négociateurs devraient au moins comprendre les technologies et leurs rentabilités.
Le rôle de l'Europe n'est pas clair car elle n'agit pas pour diminuer les gaz à effet de serre. En effet le message du Président Barroso du 9 décembre 2008 demande d'augmenter la proportion de renouvelable plutôt que de réduire le CO2. L'incohérence de cette position se manifeste quand un pays opte pour plus de cogénération, pour un usage plus efficace du bois comme source d'énergie ou pour plus d'énergies sans émissions comme le nucléaire. Ce pays avancera mieux vers le but européen en ne respectant pas les moyens prônés par l'Europe.
On se demande pour quelle raison inavouable les dirigeants européens favorisent ainsi des méthodes augmentant la consommation de gaz car un bilan de cogénération n'est pas si difficile qu'un commissaire européen soit incapable de le comprendre.
Les experts ont perdu leur foi pour le renouvelable car ils se rendent compte que ceux qui parlent de renouvelable et non de réduction de gaz à effet de serre ne sont que les porte-paroles, parfois à leur insu, de groupes d'intérêt spéciaux qui voient le réchauffement climatique comme une opportunité pour leurs affaires, tels que le "puissant lobby germano-danois de l'éolien".
Un des principaux lobbies éoliens français se nomme "Syndicat des énergies renouvelables" mais la principale énergie renouvelable qu'il comptabilise est l'éolien (80 %). Ce syndicat ne s'occupe pas des centrales à gaz d'appoint (le gaz naturel n'étant pas renouvelable), bien que celles-ci soient indispensables au fonctionnement de l'éolien. Toutes ses informations sont ainsi viciées à la base, ce que ne voient pas ceux qui ne veulent pas voir. Même après amortissement de l'investissement initial, l'éolien terrestre n'est pas concurrentiel avec le nucléaire car ses stations d'appoint consomment du gaz pendant 83 % du temps en Wallonie ou 77 % du temps en France. L'augmentation du prix du gaz rendra les éoliennes amorties encore moins compétitives.
Les événements récents (2009) en Ukraine confirment le danger d'avoir une sécurité d'approvisionnement dépendant de la Russie pour ce produit indispensable qu'est l'électricité. Il est temps que l'Europe, qui devra encore dépendre du gaz pour son chauffage au risque de devoir s'en passer en cas de crise, puisse au moins avoir la garantie que son électricité sera disponible.