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  Dossier sur le changement climatique 

 

Une conclusion inquiétante pour la démocratie se dégage des évènements de Fukushima : Une campagne d’alarmisme contre le nucléaire est développée en Europe chaque fois que l’occasion se présente. Cela ressemble aux campagnes d’alarmisme sur le réchauffement climatique.

Une question demeure. Comment un groupe d’opinion a-t-il ainsi pris les commandes des médias publics de l’Europe ?

Leçons de Fukushima : l’alarmisme nucléaire orchestré par les médias

      La catastrophe de Fukushima a démontré qu'une organisation était prête à profiter de tout évènement pour faire progresser son agenda antinucléaire.

      Comment les Belges ont-ils été informés de ce qui se passait à Fukushima ? J’ai suivi la crise du nucléaire japonais sur la RTBF, sur le site du New York Times et sur le site d’un lobby nucléaire.

       Quand une catastrophe menace, un bon moyen de réduire l’angoisse est d’analyser objectivement ce qui pourrait se produire, ce qui demande une formation où l’on a appris à ne pas croire les rumeurs et les proclamations des autorités. Cela demande aussi un minimum de capacité de raisonnement scientifique et technique, ce qui s’acquiert par une bonne formation. Cette maturité scientifique est estimée par des tests internationaux mesurant si des étudiants peuvent raisonner par eux-mêmes sans être perturbés par des idées dogmatiques (ou des formations citoyennes qui sont en fait du bourrage de crâne). Les élèves wallons n’y brillent pas par leurs résultats, ce qui se comprend si la formation dans les écoles wallonnes est aussi manipulée que l’information donnée par les médias nationaux.

      Sur le site du NY Times, les conséquences d’une fusion éventuelle du cœur d’un réacteur et d’une rupture de paroi étaient analysées par des spécialistes avec sang-froid. Pourtant des lecteurs du NY Times se sont plaints d’un manque d’objectivité car le journal poussait au sensationnel en exagérant la crise.

      Les nouvelles pondérées du NY Times ne semblaient pas correspondre à celles du média officiel financé par l’Etat belge, la RTBF (TV et site internet).

     La RTBF employait plusieurs techniques de déformations des nouvelles pour alarmer le plus possible sur le nucléaire. Par exemple, après des nouvelles sur la catastrophe des centrales nucléaires de Fukushima, le journaliste citait un nombre effarant de victimes (30 000), sans qu’aucune transition ne signale un changement de sujet, puisque ces victimes étaient dues au tsunami et non au nucléaire.

Le site ouvertement pro-nucléaire donnait des faits quantifiés à propos du déroulement des évènements nucléaires (plausibles et expliqués) mais ces faits étaient plus précis que les rumeurs des autres sites et ont été vérifiés plus tard.

      Tout dégagement de fumées était interprété par la RTBF comme une aggravation imprévue de la catastrophe. L’absence de date des évènements cités permettait de resservir chaque nouvelle grave pour faire croire que cet accident se répétait chaque jour pendant plusieurs jours de suite. On suppose que la même désinformation a eu lieu en Allemagne avec le résultat politique immédiat d'une augmentation des votes écolos dans une élection en cours.

      Les autorités japonaises avaient publié des cartes montrant les zones polluées dès le vendredi 18 mars (tsunami datant du vendredi 11 mars). On voit sur une carte plus récente que les retombées radioactives s'étaient concentrées dans quelques zones où les radiations étaient supérieures au niveau dangereux.

Carte publié par les Japonais

      Greenpeace a ensuite payé le voyage de 2 militants et de leur cinéaste pour aller faire des mesures aux endroits où étaient indiqués les plus fortes retombées et faire publier partout ces mesures alarmantes comme si les Japonais mentaient. Au lieu de se référer aux informations japonaises, les médias européens n'ont publié que les résultats de Greenpeace, au lieu des mesures officielles traduites et reprises par des journaux payants occidentaux.

       De jeudi à vendredi, les radiations ont baissé de 170 à 150 microsievert/heure, ce qui montre que ces mesures, dues à des retombées locales, ne permettent pas de prévoir l’effet quantifié réaliste à long terme sur un territoire significatif. Les émissions d’iode radioactives sont divisées par 2 en une semaine mais il y a aussi d’autres émissions (comme celles du césium) qui ont une durée de vie mesurée en années et non en semaines.

      On peut supposer que l’on ne construira plus dans les terres dévastées par le tsunami. Ce tsunami a donc fait perdre une sérieuse bande de territoire (sur 500 km de côtes et une distance moyenne du littoral estimée à 3 km, soit 1500 km2.) Une zone initiale à évacuer est de l’ordre d’un demi cercle de 20 km de rayon autour de Daichi, (3,14 x 20 km2 /2=) 628 km2 + un couloir vers Fukushima (20 km de large sur 40 km de long =) de 800 km2 = 1428 km2. Il n’est pas possible aujourd’hui d’estimer les possibilités de nettoyage des terres et la durée de ces types de radioactivité.

       Le coût du tsunami et des dégâts dûs au tremblement de terre sont estimés à 300 G$. La valeur de centrales nucléaires conçues en 1960 et âgés de 30 ans n’est pas plus de 1 G$ par centrale, soit une perte financière pour les 6 centrales de 6 G$, une perte négligeable par rapport à celles du tremblement de terre et du tsunami. De façon provisoire, on estime que les émissions totales des 6 centrales de Fukushima sont équivalentes à 20% de celles de la centrale accidentée de Tchernobyl.

      Les centrales nucléaires japonaises ont bien résisté à un tremblement de terre d’intensité supérieure à ce qui était prévu. Les centrales se sont arrêtées et l’alimentation de sécurité a fonctionné pendant une heure. Ce qui n’était pas prévu est l’inondation des groupes électrogènes et de l’alimentation de secours à cause du tsunami. Les Japonais n’étaient pas préparés à cette catastrophe, incapables d’amener des groupes de secours par les routes détruites et n’osant pas prendre rapidement la décision d’arroser les réacteurs et les piscines avec des lances d’incendie, ce qui aurait compromis définitivement les chances de récupérer ces centrales.

    Il semble que la pluie ait concentré quelques émissions radioactives (césium) de façon irrégulière, produisant quelques points chauds (hot spots), même aux environs de Tokyo. Des volontaires ont découvert de telles zones. Le gouvernement japonais n'a pas fait une étude systématique pour signaler les zones à éviter et à nettoyer, s'il y en a. L'agriculture dans ces zones doit être surveillée et, puisque les agriculteurs japonais ne peuvent pas le faire, un service fiable doit systématiquement scanner les produits agricolespour leur radioactivité. Comme à Tchernobyl, les ONG antinucléaires s'en donnent à cœur joie pour alarmer sur ce genre de risques sans se préoccuper du sens des proportions.

Le développement de nouvelles techniques a entraîné de nombreux accidents et morts.

      Après tout accident industriel, on analyse les causes et l’on prend des mesures pour qu’un tel accident ne se reproduise plus. Le prix d’une sécurité supplémentaire devait être justifié. Les accidents du travail avaient relativement moins d’importance quand la durée de vie était de 40 ans puisque les gens avaient bien plus de chances de mourir de faim, de froid ou de maladies, sans compter les guerres et le brigandage. Le prix de la vie humaine ayant beaucoup augmenté, les développements industriels ont du ajouter de plus en plus de sécurités.

      En 1960, les Japonais n’avaient pas ajouté aux centrales nucléaires des systèmes onéreux pour assurer l’arrêt sécurisé de tout réchauffement dangereux, sécurité qui aurait coûté très cher dans la situation financière difficile qui a suivi la seconde guerre au Japon. Le pays n'avait pas de ressources pour acheter du pétrole. Les centrales japonaises ont permis à l’économie japonaise de repartir sans devoir acheter son énergie à un prix trop élevé et on n’y regrette pas la décision d’aller vers le nucléaire, même si l’on regrette de n’avoir pas pris plus de précautions contre des catastrophes difficilement imaginables.

      Les prix des carburants fossiles ont subi une augmentation considérable en 1990. Les renouvelables n’ont pas répondu aux espoirs et sont restés des systèmes demandant des investissements énormes pour des résultats négligeables et peu utilisables (intermittence). Comme les autres technologies, les renouvelables ont beaucoup de côtés négatifs : pollution chimique lors de la combustion de la biomasse, concurrence avec les terres agricoles et le prix de la nourriture, occupation de vastes terrains par des panneaux PV et des éoliennes, dévaluation de l’environnement naturel par les centrales hydrauliques et les éoliennes.

      L'éolien n'est rentable pour les promoteurs que grâce aux énormes subsides qui compensent leur prix trois à 5 fois plus élevés que le gaz naturel, alors que les citoyens qui doivent financer ces entreprises dogmatiques ont d’autant moins d’argent pour vivre. Le nucléaire est tellement économique que l’on doit le taxer considérablement (en Belgique) pour qu’il ne provoque pas une concurrence destructrice pour des renouvelables non rentables ou des industries employant beaucoup de monde (charbon).

       Le livre de McKay remarque le fait peu diffusé qu’il y a plus de morts dues à l’éolien qu’au nucléaire (Page 168 et 175). En effet, le transport des pales par convois exceptionnels occasionne de nombreux accidents. La construction et la maintenance des éoliennes demandent des ouvriers-alpinistes risquant fréquemment des accidents mortels. Le nucléaire a produit prés de 20% de l’énergie pendant 30 ans alors qu’un de ses concurrents, le charbon, occasionnait des millions de morts par sa pollution chimique (suies, poussières et air vicié).

       Le désastre de Fukushima ne devrait pas changer cette constatation car le bilan actuel semble montrer un nombre restreint ou nul de morts. Quelques ouvriers ont été tués ou blessés par le tsunami mais aucun par les explosions d’hydrogène. Quelques uns sont soignés pour de fortes doses de radiations (que l’on ne pense pas suffisantes pour générer des cancers).

      Qui finance ces campagnes médiatiques ?

      Une conclusion se dégage : Une campagne d’alarmisme contre le nucléaire est développée en Europe chaque fois que l’occasion se présente. Cela ressemble aux campagnes d’alarmisme sur le réchauffement climatique. Comment un groupe d’opinion a-t-il ainsi pris les commandes des médias publics de l’Europe ? Ces manœuvres habiles ont profité aux politiciens de l’écologie politique. Les écologistes ont ainsi pris une place importante dans les cadres politiques et bureaucratiques de l’Europe.

      La philosophie prévoit assez bien l’orientation des bureaucrates qui sont en charge des affaires de l’Europe, bureaucrates guère différents des scribes qui s’occupaient des affaires de l’Egypte antique. « Les sociétés théocratiques gouvernées par des castes de prêtres, sont en général statiques et adeptes de la pensée unique. Elles favorisent les explications orthodoxes, et font tout pour décourager la singularité. Les croyances ne doivent pas évoluer ». (Robinson D., Groves J. Introducing philosophy, Icon Books, 1998). Comment a-t-on persuadé les bureaucrates que la pensée unique est d'adorer le renouvelable, de maudire le nucléaire et de fustiger les sceptiques. Un début d'explication se trouve dans le livre d'Engdahl [112]. A Century of War, Anglo-American Oil Politics. Pluto, (1992, 2004).

L’Allemagne peut-elle augmenter son pourcentage de renouvelable ?

       L'Allemagne a annoncé sa sortie du nucléaire mais il ne faut pas confondre les déclarations politiques et ce qui peut être réalisé en pratique. Une réduction de 18% de l’énergie du nucléaire en Allemagne se traduira à court terme par une augmentation de 18% de la consommation de charbon (lignite). Le monde a déjà enterré Kyoto et il y a peu de signes montrant que des limites contraignantes d’émissions de CO2 seront encore exigées à Johannesburg. Au G8, quatre pays, la Russie, l'Inde, le Canada et la France se sont récemment dissociés de l'accord de Kyoto en plus des Etats-Unis et de la Chine qui ne l'avaient jamais soutenu. Il n'y a plus qu'un petit pourcentage d'habitants du monde, ceux de quelques pays d'Europe dont les dirigeants tirent assez d'avantages de Kyoto, pour le soutenir, de même que les Cap and Trade associés.

      Pour augmenter la part des renouvelables en Allemagne, où la plupart des solutions renouvelables faciles sont déjà surexploitées, il n’y a que l’éolien offshore. Pour continuer à fournir de l’électricité en cas de manque de vent, il faut des centrales thermiques ayant la même puissance. Comme on ne peut pas en pratique stocker l'électricité, et comme le coefficient de charge n’est souvent que de 20%, l’éolien terrestre ne peut pas produire plus de 20% de l’énergie électrique du pays. L’éolien offshore a un facteur de charge pouvant peut-être atteindre 30%. Si la moitié de l’énergie éolienne est produite par de l’offshore, le pourcentage éolien ne peut pas dépasser 25% de l'énergie électrique. Même en ajoutant la biomasse, l’hydraulique et le solaire, il sera difficile d’atteindre 30% de l'énergie totale. Les annonces allemandes sont des proclamations politiques mais ne sont donc pas réalistes du point de vue technique.

       Puisque le charbon est moins cher que le gaz naturel importé, il est probable que, pendant la récession qui semble devoir se poursuivre encore pendant les prochaines 10 années, l’Allemagne n’aura que peu de moyens pour investir dans l’éolien offshore et dans le réseau qui lui est nécessaire comme condition technique de l'éolien. Sans nucléaire et en réduisant ses achats de gaz russe pour conserver une certaine sécurité d’approvisionnement, l’Allemagne devra se résoudre à utiliser de plus en plus de lignite. Aux USA, les consommateurs sont représentés par des organisations qui les défendent assez efficacement. En Europe, se sont créées des organisations qui se sont auto proclamées défenseurs du consommateur mais qui semblent défendre les lobbies des promoteurs éoliens plutôt que les utilisateurs.

       Le lobby le plus actif à la commission européenne est celui du gaz naturel qui se trouve avoir les mêmes objectifs que le lobby de l’éolien. En bon serviteur de ces lobbies, le commissaire Oettinger a recommandé qu’on utilise plus de gaz naturel et moins de charbon mais il ne peut pas empêcher d'utiliser la solution la moins chère et la plus pourvoyeuse d'emplois.

Les erreurs monumentales du GIEC

       « 80% de la fourniture d'énergie mondiale pourrait provenir du renouvelable dès 2050. » Cette déclaration se trouve dans le dernier rapport du GIEC (Juin 2011). L'histoire de cette citation ressemble à celle de la déclaration sur les glaciers de l'Himalaya qui disparaîtront dès 2035 d'après un membre du WWF auquel le GIEC avait laissé le pouvoir de rédiger ce texte, le plus grand fiasco passé. Ce nouveau texte a été écrit par un membre de Greenpeace, Sven Teske, un lobbyiste (et donc quelqu'un qui ne se sent pas contraint par l'objectivité scientifique), qui était à la fois le rédacteur (leading author) du chapitre 10 (WG3 ER-2010) et le vérificateur. Cette phrase a été abondamment citée dans la presse mais, bien qu'elle soit devenue l'illustration de la plus monumentale gaffe du GIEC (qui en avait déjà beaucoup), les médias n'ont pas publié de correction. Le GIEC a encore plus perdu de sa crédibilité mais seulement chez ceux qui ne connaissent pas les raisons de son incompétence ciblée puisque ceux qui ne sont informés que par la presse de la pensée unique, l'ignorent.

La plupart des pays où les médias sont ouverts à toutes les tendances continuent à croire aux avantages du nucléaire.

       Les projets nucléaires subsistent dans les pays émergents. La Chine et l’Inde poursuivent leurs plans ambitieux de construction de centrales nucléaires. Les programmes des autres pays sont retardés mais pas arrêtés car les pays vérifient si ce qui était mal conçu à Fukushima est aussi une menace chez eux. Ils prévoient des réacteurs encore plus sûrs et laissent se dissiper l’émotion populaire.

       Le Japon maintient ses projets nucléaires. Les USA ont découvert tellement de gaz naturel qu’ils hésitent à développer du nucléaire, non indispensable immédiatement pour eux.

      Les pays peu touchés par la propagande de l’écologie politique sont toujours guidés en priorité par des considérations économiques et maintiennent leurs projets pour fournir une énergie que les consommateurs puissent payer sans trop se priver, ce qui confortera leur développement économique et leur lutte contre le chômage par rapport aux pays soumis aux dogmes écologiques. Dans ceux-ci, des opportunistes ont voté des règlements pour faire payer par les consommateurs l’augmentation du prix de l’énergie (ou de l’alcool au temps de la prohibition), au bénéfice d’une mafia de l’éolien (ou d’al Capone).

        La prospection d’uranium se poursuit au Canada, en Australie et dans d’autres pays. Les énormes quantités disponibles font comprendre que le nucléaire devrait être classifié parmi les renouvelables, malgré l’opposition dogmatique de l’écologie politique.

       L’attention apportée aux contraintes économiques en période de crise va plutôt déforcer le renouvelable dont les coûts sont très supérieurs sans avoir démontré d’avantages confirmés au point de vue environnemental.

Le futur du nucléaire

        D’après une déclaration de juin 2011, 3 travailleurs ont été tués par l’effet immédiat du tremblement de terre et du tsunami à Fukushima, et aucun par l’effet des radiations. On n’attend aucun effet mesurable des radiations sur le public en général.

       Dans les pays à forte densité d'habitants, le fait que des éoliennes rendent la région qui les entoure invivable de nuit, bien que moins grave qu'invivable à cause des radiations, permet une comparaison de l’impact sur l’environnement. Tout n’est pas à l’avantage de l’éolien de ce point de vue comme du point de vue du pouvoir d’achat des consommateurs d’électricité, étant donné que l’énergie des réacteurs nucléaires est supérieure à celle de millions d’éoliennes et n’est pas intermittente.

       Les zones qui devront être évacuées pour longtemps au Japon sont un village (Ilate), une zone autour des réacteurs endommagés et les régions en orange sur la carte jointe. Essayons de comparer la superficie de ces zones à celles de parcs éoliens en nombre équivalent pour produire la même énergie. 6 centrales de 1 GW produisent autant (42 TWh) que 8000 éoliennes de 3 MW ayant un coefficient de charge de 20%, soit 5,2 GWh/an pour chacune. En réduisant à 1 km2 par éolienne la zone condamnée pour l’habitation, on perd 8000 km2, ou un carré de 90 km de côté. La surface perdue à Fukushima est 8 fois moindre que celles de ces parcs éoliens.

        On parle des zones condamnées parce qu'elles sont radioactives mais pas de celles condamnées à cause de l'arsenic ou des métaux lourds qui sont aussi dangereux pour la santé et plus durables. Peut-on mettre sur le même pied une zone condamnée parce qu’elle est radioactive avec une zone invivable à cause de son industrialisation. Personne ne doit y vivre. Y est-on plus exposé qu'à proximité d'une éolienne qui ne nuit à la santé que de ceux qui dorment mal? On recommande à chacun de noter ses réactions émotionnelles à ces deux cas et à en vérifier le bien-fondé. Pour une comparaison complète, il faut noter qu'il n’y a qu’une centrale nucléaire (de 6 réacteurs) qui a été accidentée sur les centaines qui existent dans le monde.

       Les médias ont omis de dire ceci : « On s’aperçoit que les conséquences de Fukushima, bien que graves, ne sont pas irrémédiables et pourront être évitées dans le futur en dépensant plus pour la sécurité ». Un avantage de l’accident au Japon, comme de toute catastrophe industrielle, est qu’il est un signal fort pour renforcer la sécurité future.

Désinformation sur Fukushima

       Les médias européens ont mené une campagne de communication alarmiste sur l’accident de Fukushima, lequel a été mélangé et confondu avec la catastrophe d’un évènement jamais vu (mais pas imprévisible) : tremblement de terre de force 9 et tsunami de 14 m, qui avait fait près de 30 000 morts et disparus.

      Les réacteurs japonais ont démontré un point crucial : ils résistent bien à un pareil tremblement de terre mais ils n’avaient pas été conçus contre des tsunamis aussi forts, ce qui aurait été techniquement beaucoup plus facile à sécuriser. Les centrales modernes peuvent donc être conçues pour résister à des catastrophes encore plus fortes. L’accident a l’avantage de rappeler que la sécurité doit primer sur les coûts. Cette leçon réduit ainsi les inquiétudes à propos des développements de centrales nucléaires dans des pays émergents (Chine et Inde).

        En raison de présentations extrêmement alarmistes en Allemagne et dans la partie allemande de la Suisse, ces pays ont décidé de sortir du nucléaire. Le Danemark a renoncé au nucléaire depuis longtemps car la religion climatique est née là-bas en même temps qu'un monopole sur les premières éoliennes. L’Italie a du gaz naturel et hésite à construire des réacteurs là où il y a des tremblements de terre. Elle a donc abandonné le sort du nucléaire à un référendum.

       La Belgique a souffert d’une campagne médiatique alarmiste, orchestrée même par des médias publics (tels que la RTBF). Il serait intéressant de faire une étude pour comprendre quelles autorités ont laissé se dérouler cette campagne de propagande et de désinformation sur des médias payés en principe par les taxes de citoyens qui seraient en droit d'exiger de l'objectivité. La catastrophe de Fukushima était présentée hors de toute proportion réaliste et de façon sciemment erronée, ce qui pouvait être vérifié en comparant ces informations nationales à celles des autres pays, grâce à l’accès à des sites internet étrangers.

      Le virus de diarrhées hémorragiques (des dizaines de morts en 2011) et des complications rénales condamnant les patients à une dialyse hebdomadaire jusqu’à la fin de leur vie à cause de bactéries mutées (Escherichia coli) a déjà fait beaucoup plus de victimes en Allemagne et en Europe et semble une catastrophe bien plus dommageable et bien plus difficile à localiser (pas de radiations ionisantes) et à contrôler (difficulté à traquer la source), bien que moins susceptible d’être exploitée par des alarmistes.

Propagande antinucléaire et anniversaire du tsunami de Fukushima

     (ajouté en mars 2012). L’anniversaire du grand tsunami au Japon a été exploité par la « Cause antinucléaire ». Les 20.000 morts et disparus du tsunami sont présentés par la plupart des médias occidentaux de façon à ce que le téléspectateur croie qu’ils avaient été causés par l’accident nucléaire à Fukushima et non par le tsunami.

      Arte (TV publique financée par l’Europe et fidèle défenseur des grandes causes dogmatiques de la pensée unique) a diffusé un documentaire où la catastrophe nucléaire est systématiquement grossie. A la fin du film d’Arte de plus d’une heure, un militant antinucléaire (présenté comme un scientifique) commente une scène où un préposé passe un compteur Geiger autour d’une personne pour mesurer sa radioactivité. L’expert déclare sans sourciller que les appareils sont déréglés pour ne pas mesurer la radioactivité réelle, laquelle est au dessus des normes. Un peu après, cet expert déclare qu’il estime à un million de morts ceux qui mourront des suites de la radioactivité.

       Les militants embauchés chez les antinucléaires sont invités à visionner plusieurs fois ce genre de films (ou seulement les passages où la propagande est la plus excessive). On retrouve les méthodes de propagande des guerres mondiales. Les techniques pour fausser les informations se sont bien améliorées depuis. Alors que les "poilus" de la guerre 14-18 avaient compris qu’il s’agissait de bourrage de crâne, des téléspectateurs passifs, préparés par d'autres émissions à accepter l’idée que les hommes détruisent la planète, ne se rendent plus compte qu’ils sont manipulés, ne sont pas incités à mettre en doute les dogmes et trouveraient inconvenant d'entreprendre les quelques vérifications élémentaires qui leur permettraient de s’en rendre compte.

       [Il est surprenant que Arte, qui diffuse par ailleurs une bonne culture scientifique et éducative, soit à ce point aveuglé par la pensée unique. Cela arrive quand "le politique" passe avant tout et a la haute main sur toutes les entreprises publiques].

       En fait, la catastrophe nucléaire n’a fait aucun mort au Japon. L’explosion de la piscine de combustible d’une centrale arrêtée a propulsé dans l’atmosphère des éléments à forte radioactivité que le vent et la pluie ont distribué de façon irrégulière autour de la centrale et jusqu’à 70 km dans le couloir venteux qui était à ce moment vers le nord-ouest. Sauf si un nettoyage est efficace, ces zones resteront interdites pendant une centaine d’années. Le film accuse le Japon d’avoir caché l’étendue de la contamination alors que les Japonais avaient publié des cartes précises de la radioactivité une semaine après l’accident (17 mars, voir le NY times du 19 mars).

Publié dans le New York Times du 19 mars 2011 

        Le Japon, n’ayant pas de combustibles fossiles, a choisi l’option nucléaire à la fin d'une guerre qui l’avait laissé exsangue. Grâce à cette énergie, le Japon s’est rapidement redressé, au point de devenir une puissance économique majeure de la planète. Au début de 2012, avant qu'on aie le temps de renforcer les réacteurs japonais en tenant compte des leçons de la catastrophe, le Japon a déjà construit d’urgence des centrales à gaz et au charbon. Il exporte du gaz naturel (gaz liquéfié) et du charbon et réduit la production de ses industries fortes consommatrices d’énergie. Les aides prévues pour les sinistrés du tsunami sont de 200 G$. La perte des 6 réacteurs anciens de Fukushima est, disons, de 12 G$. Le PIB du Japon est de 5,8 T$, 12 fois celui de la Belgique. Les dépenses pour le combustible fossile importé étaient de l’ordre de 100 G$/an. La catastrophe nucléaire suite au tsunami peut être chiffrée et est bien moins grave que la catastrophe humaine causée par le tsunami.

       L’option nucléaire, qui économisait quelques pourcents de PIB japonais, reste encore justifiée pour des économistes du Japon, bien qu’il soit devenu évident que les systèmes de sécurité aient été insuffisants pour les réacteurs et pour les piscines de combustible et qu’il faut y remédier d’urgence, avant le redémarrage des centrales. D’ailleurs, des économies émergentes (qui sont bien moins polluées par le dogme écologique) ont opté pour le nucléaire (Chine, Inde, Russie).

          Des champs radioactifs sont devenus impropres pour l’agriculture, l’élevage et pour y demeurer. Le principe de précaution interdit de les utiliser. Des zones similaires sont devenues des réserves naturelles à Tchernobyl, sans effet visible sur la faune. A Fukushima, ce territoire interdit est de l’ordre de 1000 à 2000 km² (voir la carte jointe). A titre de comparaison la zone qui entoure une éolienne et qui est donc dangereuse pour essayer d’y dormir est de l’ordre de 1 km² par éolienne. L'éolien est l'amiante de notre temps. Comme une éolienne géante de 3 MW produit 5 GWh/an, il faut 1600 éoliennes pour produire la même énergie qu’un réacteur de 1 GW (8 TWh/an) et il faudrait 9600 éoliennes pour générer autant d’énergie que les 6 réacteurs de Fukushima, ce qui empêcherait d’habiter sur 4 à 10 fois plus d’espace, pour autant qu’on puisse comparer ces cas différents, car l'agriculture est possible sous les éoliennes.

       Le parti de l'écologie politique se distingue, non pas par des idées pouvant améliorer la vie des gens mais par un énorme budget de propagande. Ils ont gagné aux élections européennes en finançant des films de propagande et en les diffusant gratuitement. Ils ne reculent devant aucune dépense de publicité pour fournir le meilleur équipement à leurs reporters (hélicoptères avec nouveau type de caméras). Ils ont des équipes d'interviewers et de de cameramen prêts à partir pour enquêter dans tous les coins du monde avec un budget de voyage illimité, en bénéficiant de la collaboration d'ONG qu'ils financent de façon cachée.  Les Verts ont des ateliers de production sortant un grand nombre de films de propagande antinucléaire qu'ils ressortent à chaque occasion et dans tous les pays. Plusieurs de ces films traitent des séquelles de la guerre froide et de son arsenal nucléaire abandonné, ce qui n'a rien à voir avec le nucléaire civil. L'aide médiatique aux membres du parti Vert est bien mieux organisée que dans les partis traditionnels.

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