Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Les facteurs de conversion des kWh caloriques (kWhc) en kWh électriques (kWhe) dépendent de conventions arbitraires.
Comment les statistiques sont utilisées pour des politiques énergétiques
L’AIE (Agence internationale de l’énergie) publie les statistiques de l’énergie. Elle doit utiliser des trucs pour harmoniser différents types d’énergie (hydraulique, éolienne, nucléaire, et provenant des combustibles fossiles). Les facteurs de conversion des kWhc caloriques en kWhe électriques dépendent de conventions arbitraires. La page donne une grille de lecture pour harmoniser les statistiques énergétiques. Les difficultés sont les suivantes :
Les rapports du GIEC tiennent compte de ces anomalies en ajoutant d’énormes pertes (de l’ordre de 67 %) pour la production d’électricité. Cette logique les amène à introduire aussi d’énormes pertes pour le transport (conversion de calories du pétrole en énergie mécanique dans les moteurs).
La suite suppose que les kWhe de l’hydraulique, de l’éolien et du nucléaire sont convertis en kWhc avec un rendement conventionnel de 33 %.
En page 37 du livret de statistiques (données 2006), on emploie, après conversion de l’hydraulique, 4087 MTep (2681+1406) pour produire 1406 Tep d’électricité mesurée en kWhe.
Si l’on suppose qu’un tiers de l’énergie de cogénération sert à produire l’électricité, la production totale d’électricité est de 1406 + 317/,3 = 1511 Tep qui sont convertis en kWhe avec le facteur 11,6 soit à peu près 17470 TWh, ce qui correspond à la valeur bien comptabilisée de la production mondiale d’électricité. Le rendement moyen de tous les types de production d’électricité (cogénération incluse) est ainsi de 39 %.
D’après la page 37, la répartition de la
production électrique est pour le monde entier (valeurs OECD entre
parenthèses) :
- Charbon : 44 % (39 %)
- Pétrole : 6 % (4 %)
- Gaz naturel : 14 % (14 %)
- Nucléaire 18 % (29 %)
- Hydraulique : 19 % (16 %)
Au total, le monde produit de 37 % à 45 % (OECD) de l’électricité sans émissions de GES. Si l’on remplaçait le charbon par du nucléaire, les émissions de GES dues à l’électricité seraient vraiment négligeables.
D’après la page 6, la consommation
d’énergie primaire (et, entre parenthèses, sa part dans la
production d’électricité) est :
- Charbon : 24,9 % (10 %)
- Pétrole : 33 % (1 %)
- Gaz naturel : 19,6 % (9 %)
- Nucléaire 5,9 % (5,99 %)
- Hydraulique : 6,3 % (6,3 %)
- Renouvelable (biomasse) : 10,2 % (1 %)
33 % de l’énergie primaire (dans le monde) sert à produire de l’électricité.
Si 1 % du renouvelable venait de l’éolien en 2012, il faudrait 5 % de centrales thermiques d’appoint (facteur de charge venteux de 20 %). Cela est près de la limite indiquée de 9 % mais pourrait être utilisé dans les pays n’ayant pas l’infrastructure et la culture technique pour faire fonctionner de façon sûre des centrales nucléaires. Ces pays ont normalement de meilleures solutions en développant l’hydraulique ou le solaire.
Quand on mélange les énergies caloriques et électriques, les différences vont de 11 % à 33% sur l’énergie mondiale consommé, provoquant des erreurs de plus de 20 % et rendant l’harmonisation difficile.
Ceux qui soutiennent une politique énergétique jouent avec les anomalies de la conversion kWhc en kWhe de façon à étayer leur propre politique, par exemple pour souligner l’inefficacité énergétique du nucléaire et l’efficacité de l’éolien.
Pour minimiser l’énergie nucléaire, on peut dire qu’elle ne produit que 2,2 % de l’énergie mondiale mais les partisans de la politique opposée montrent que les réacteurs nucléaires pourraient produire presque toute l’électricité du monde, soit 33 % de l’énergie primaire mondiale et cela sans émissions de GES, la (seule) option pour empêcher un fort réchauffement de la planète, potentiellement catastrophique..
Ce n’est pas une question idéologique. Les industries du gaz naturel et de l’éolien pourraient voir leur chiffre d’affaire s’effondrer si l’importance potentielle du nucléaire, à la fois pour l’économie, pour le climat, pour la préservation des énergies fossiles et pour la sécurité d’approvisionnement, était connue et comprise par ceux qui élisent les décideurs des politiques énergétiques. Les motivations pour entretenir la peur du nucléaire et le mensonge de l’épuisement imminent des ressources nucléaires sont donc puissantes et justifient les moyens extraordinaires dont bénéficient des lobbies antinucléaires.