Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Pour faire comprendre l'organisation réglementaire de la production électrique, une analogie est utile.
Pour s’habituer au réchauffement climatique annoncé, les citoyens d’un pays imaginaire consacrent une partie de leur temps et de leurs ressources à acheter des crèmes glacées et à les déguster immédiatement.
La suite décrit comment sont distribuées ces crèmes glacées qui fondent après un quart d’heure et ne se conservent pas plus longtemps. Des usines de production de glace à la demande ont été installées partout. Ces usines incluent des réfrigérateurs dans lesquels la pâte (qui se conserve) est enfournée et ressort comme de délicieuses glaces. On peut arrêter ces machines (bouton Off) car leur combustible (la pâte à réfrigérer) est stockable. Des clients viennent les acheter. Ils consomment deux fois plus de glaces en fin de journée qu’après minuit.
Imaginons qu’il y ait aussi une production supplémentaire provenant d’handicapés capables de préparer des crèmes glacées mais ne pouvant rien faire de plus utile. Ces assistés travaillent jour et nuit de façon erratique, par exemple, travaillant beaucoup pendant quelques jours, puis ne travaillant plus pendant une ou quelques semaines. Leur production est limitée puisqu’il y a peu d’handicapés. Leur production moyenne n’est que de 20% de leur production maximum, elle-même inférieure à la demande maximum. Il est donc rare que la production des handicapés ne puisse pas être vendue immédiatement, sauf pendant la seconde partie de la nuit ou sauf s'il y avait tant d'handicapés que la production devenait supérieure à la demande.
Pour aider ces handicapés, on leur achète leur production aussitôt qu’ils l’apportent en leur donnant un bon (CV) par glace, bon qui vaut le triple du prix normal d’une glace.
Si les glaces qu’apportent les handicapés ne peuvent pas être vendues localement, un service de livraison rapide les transporte dans les environs, là où il y a plus de clients.
En fin de nuit, quand les handicapés apportent plus que ce que consomment les clients, on doit parfois jeter les glaces, ce qui occasionne des coûts importants de nettoyage.
Pour équilibrer le budget de cette organisation charitable, les vendeurs de glace augmentent leur prix (par exemple de 50%) pour acheter les bons qu’ils donnent aux handicapés chaque fois qu’ils apportent une glace. Les handicapés se font ensuite rembourser ces bons.
La crème glacée, qui doit être utilisée dans le quart d’heure, correspond au courant généré qui doit être utilisé immédiatement. Les appareils produisant de la glace à la demande correspondent aux centrales au gaz naturel (Prix de 4c€/kWh). Le courant distribué est analogue à une circulation de crèmes glacées qui fondent après un quart d’heure et ne sont pas stockables plus longtemps. Aucune technologie ne peut stocker du courant de façon économique. Les bons correspondent à des certificats verts ou au ‘feed-in tariff’ (12c€/kWh). Le réseau électrique doit être surdimensionné pour redistribuer la production éolienne d’une zone venteuse vers les zones de consommation.
La production intermittente des handicapés correspond au courant produit par des éoliennes. Leur production ne change pas le nombre nécessaire d'usines de production à la demande et celles-ci ne peuvent plus fonctionner de façon efficiente. On ne peut pas se débarrasser du courant excédentaire comme on jette des crèmes glacées. La difficulté pour déconnecter les éoliennes est technique et légale. D'une part, on ne peut pas mesurer ce que ces machines à production variable auraient produit si on les avait laissé le livrer au réseau. D'autre part, comme elles auraient pu produire au maximum, on doit acheter ce qu’aurait été leur production maximum pour les contraindre à se déconnecter pendant cette période. Une solution plus efficace serait de changer les règlements qui forcent à toujours accepter la glace présentée par un handicapé mais la logique économique, l’efficacité technologique ou la réduction des coûts pour les consommateurs sont des notions inconnues dans l’organisation actuelle de la production d’électricité qui a été conçue pour d'autres buts. Chaque producteur doit acheter une proportion donnée de glaces aux handicapés. Il le prouve en montrant ses CV et, s'il n'en a pas assez, il doit en acheter à ses concurrents ou payer des amendes. Le gouvernement décide d'un nombre croissant d'handicapés à aider (quotas de renouvelable), ce qui rend le système de moins en moins fiable et de plus en plus cher pour le consommateur. Un contrôle budgétaire ne changerait rien aux opérations de cette mécanique folle.
On constate que la demande des consommateurs peut être assez bien prévue à l'avance. Par rapport à la courbe de consommation journalière moyenne, les fluctuations sont de l'ordre de 5% de la consommation de pointe. Par contre les fluctuations de la production éolienne sont difficiles à prévoir (par exemple, car on ne peut pas prévoir si le vent va changer de force 4 à force 5, ce qui doublerait la production éolienne). Si la production éolienne en pointe est importante (elle peut être aussi forte que la demande dans certains pays), les fluctuations de production sont, disons, 10 fois plus fortes que celles de la demande, ce qui rend impossible une régulation efficiente du réseau. Plus il y a d'handicapés, plus souvent il faut démarrer et arrêter les usines de production de glaces à la demande, avec la perte de rendement qui accompagne ces manœuvres.
L'organisation finale est bien plus compliquée. Il y a les producteurs à la demande, les producteurs d'énergie intermittente, les producteurs de réserve de capacité. Il y a un gestionnaire du réseau (un monopole), un gestionnaire du transport haute tension (un monopole), des gestionnaire de réseaux de distribution (des monopoles locaux), un ou des régulateurs, des fournisseurs (qui achètent du courant aux producteurs pour leurs clients dont on ne précise ni la localisation, ni les périodes de consommation : en pointe ou de nuit). Un monopole (qui peut répercuter ses coûts) peut agir aussi comme une entreprise capitaliste sans que les comptabilités de ces deux activités soient bien séparées. Des communes peuvent avoir un réseau de distribution et avoir des intérêts dans des parcs éoliens, ce que la libéralisation du marché interdit.
La libéralisation de l'énergie avait précédé le mécanisme mis au point vers 1990 pour forcer la consommation de renouvelable. Les règlements découragent alors les contrats à long terme qui auraient permis de profiter du prix très bas du nucléaire. Dans certains pays (par exemple la Belgique), la liberté concurrentielle du marché n'empêche pas d'avoir des taxes spéciales sur le nucléaire (baptisées remboursement de la rente nucléaire) et de décourager les contrats à long terme pour la fourniture d'électricité de base. On ne peut pas choisir de recevoir du courant d'origine nucléaire mais seulement de l'électricité dite verte. Les prix n'ont qu'un rapport lointain avec les coûts de production.
Il y a diverses catégories de clients (privés, publics). Il y a des gros clients industriels qui ont des tarifs spéciaux de consommation. Les consommateurs doivent payer pour les factures des clients à faibles revenus et pour les industriels qui ont besoin et obtiennent des coûts d'énergie concurrentiels. Sur les marchés en temps réel, le courant a un prix différent suivant qu'il est fourni en période de pointe ou de creux et suivant qu'il est promis à l'avance ou pour le prochain quart d'heure. Si le courant promis ne peut pas être délivré (suite à une panne ou à un manque de vent), le producteur doit payer de fortes amendes.
Alors que le gestionnaire peut lire le courant consommé à tout instant chez un client ayant un compteur intelligent, la façon dont est mesurée en temps réel la production (ou l'absence de production intermittente) de chaque producteur n'est pas transparente. Un système opaque où les informations cruciales ne sont pas mesurées (ou diffusées) peut donner lieu à des dérives qu'aucun organisme n'a la charge de vérifier. Personne n'est d'ailleurs chargé d'optimiser le coût global de la production électrique, coût supporté par tous les consommateurs privés. Les monopoles et les usines éoliennes ne vont pas trouver des solutions économiques quand ils peuvent répercuter leurs coûts.
Il est difficile de ne pas conclure que la gestion de l'éolien est organisée comme une arnaque, surtout quand on entend parler de fortunes amassées par des promoteurs éoliens et quand on se rend compte que l'éolien ne diminue pas la quantité de combustibles fossiles que l'on doit acheter à l'étranger.
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