Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
La Région Wallonne a publié une : Étude sur l’acceptation sociale des éoliennes,
La méthodologie de cette étude est sans valeur et ses conclusions ne devraient jamais être citées.
La Région Wallonne a publié une : Étude sur l’acceptation sociale des éoliennes, [153] qui peut servir à illustrer un cours sur l’art de préparer et d’interpréter des sondages.
Voici une question posée à propos des éoliennes (page 12) : « Où l’implantation dérangerait-elle le moins ? » Sur les 251 personnes interrogées, 235 ont choisi la réponse « Flandres ».
D’après nos calculs, cela fait 93,6%. Ce n’est pas un pourcentage encourageant pour montrer que les Wallons souhaitent le développement de l’énergie éolienne chez eux. Ce n’est pas ce que l’étude trouve : le pourcentage de réponse est 40% à la page 12.
Dans une étude, le résumé est la seule chose lue par les dirigeants qui n’ont le temps que de lire les résultats. Ce résumé concernant les parcs éoliens montre en page 6 sous le titre Premiers résultats globaux :
Si 235 personnes sur 251 donnent un pourcentage de 39 %, comment arrive-t-on à 44 % ou 87 % ? On pourrait poser plusieurs fois la même question sous une forme différente et additionner les résultats mais cela serait malhonnête. On mélange le premier résultat avec celui d’une autre question à réponse unique, tout en additionnant (page 11) ceux qui répondent « oui » (54%) ou « plutôt oui » (33%), ce qui donne 87%.
L’astuce, trouvée dans la partie dépouillement (page 12) analysant les questions en détail, est qu’on peut faire des réponses multiples, ce qui fait que les réponses sont plus nombreuses que les personnes sondées et ce qui explique 598 réponses. Le pourcentage est alors de 235/598, soit 39,3%.
La question : « Selon vous, est-il souhaitable de développer l’énergie éolienne en Belgique ? » est posée par téléphone et on attend que le sondé dise « d’accord » pendant qu’on énumère lentement : « oui », « plutôt oui », « non », « plutôt non », « ne sait pas ». On peut prévoir que la réponse la moins fréquente est : « plutôt non » (3%).
Les réponses multiples, autoroute (22%) et zoning (22%), sont additionnées pour faire 44%, plus que « Flandres », qui ne récolte que 39%.
Dans les écoles de communication, on enseigne que les sondages doivent se dérouler suivant une procédure précise pour ne pas influencer l’interviewé de façon irrégulière. Pour que la façon de poser les questions reste inchangée et répétitive, les sondeurs doivent suivre scrupuleusement une procédure fixée et contraignante.
Le rapport de ce sondage (l’étude analysée ici) ne fait pas croire qu’une telle discipline ait été appliquée. Entre le questionnaire et son dépouillement, les questions ont changé de même que leur ordre. En voici quelques exemples. Le questionnaire (page 2) est rédigé ainsi :
Questions (dans le questionnaire
remis aux sondeurs ?)
Voici une série d’affirmations.
Pour chacune d’elle, dites si vous êtes d’accord, pas d’accord ou
sans opinion : Les éoliennes …
Dépouillement (d’après des documents remis par les sondeurs ?)
Dans l’étude des réponses, l’ordre des questions est modifié et, ce qui est plus bizarre, des phrases négatives deviennent positives ou inversement.
Voici comment la page 2 a été transformée à la page 8. La phrase originale est mise entre parenthèses. Les éoliennes ...
Comme il est bien connu des étudiants en communication, ces deux questionnaires ne produiront pas les mêmes réponses, puisqu’ils suggèrent déjà une réponse attendue. Les lobbies éoliens désirent que l’on se déclare d’accord avec toutes les questions formulées comme dans le dépouillement, le pourcentage d’accord pouvant diminuer avec la technicité des questions. C’est effectivement ce que l’on observe, comme si les réponses étaient téléguidées. Les auteurs de l’étude pourraient prétendre qu’ils ont triés les résultats pour qu’ils soient plus lisibles mais il y a d’autres différences, comme si le dépouillement se faisait sur des données légèrement modifiées, à moins que ce soit le formulaire servant de questionnaire qui ait été rédigé après coup. Cela donne une piètre idée de la probité méthodologique de l’étude.
Examinons trois autres questions de l’enquête :
Ces questions n’apparaissent pas dans le questionnaire mais seulement dans l’analyse des réponses. Quand on vous pose une question, on doit répondre par « oui » ou « non » ou « je ne sais pas » mais, dans l’enquête, les sondés répondent ici par : « D’accord », « Pas d’accord » ou « Je ne sais pas ». Quand on soumet quelqu’un à un tel illogisme, il a tendance à répondre « pas d’accord ». Il se fait que c’est la réponse la plus fréquente observée ici et que c’est aussi celle que désirent les lobbies éoliens.
Le questionnaire page 3 demande : « Selon vous, est-il souhaitable de développer l’énergie éolienne en Belgique ? », on peut répondre : « Oui bien sûr », « plutôt oui », « plutôt non », « non bien sûr », nsp, tandis qu’à la page 11, le dépouillement cite : « oui », « plutôt oui », « non », « plutôt non », « ne sait pas » mais les « bien sûr » ont disparu.
Dans le questionnaire (page 3), on demande : « Dans lequel de ces sites un parc d’éoliennes vous dérangerait-il le moins ? En bordure d’une autoroute ? Dans un zoning industriel ? En rase campagne ? Dans une zone verte ? Sur la côte ? En mer du Nord ? Dans une zone portuaire ? » Cette question diffère de ce qui est dépouillé page 12. Il n’est pas fait mention de réponses multiples. Les 3 dernières questions seraient regroupées dans la réponse « en Flandres » mais ces nuances n’apparaissent pas dans le dépouillement.
Nous n’avons pas fait une étude exhaustive des anomalies de méthode de l’étude mais les quelques erreurs flagrantes montrées ici font douter de la façon dont les questions ont été posées. Pour cela et pour les autres raisons, l’étude doit être rejetée en bloc comme scientifiquement biaisée. Tout n’est probablement pas faux mais on ne peut faire confiance à aucun résultat.
Bien que nous critiquions cette étude, il semble que les sondeurs, d’ailleurs mal formés à la discipline requise pour les sondages, ont cependant cherché à collecter un maximum d’information. Cela se sent dans les questions ouvertes (L’interviewé doit donner un commentaire sur un sujet général). Les réflexions recueillies ont l’air bien notées et sont intéressantes, surtout parce qu’elles montrent que les interviewés pensent différemment de ce que le questionnaire veut leur faire dire. Les remarques des sondeurs sur ces réponses sont d’ailleurs sensées mais ne remontent pas jusque dans les Premiers résultats globaux.
Plus de 97% des sondés ont entendu parler des éoliennes et en ont vues. Pourtant, l’étude montre que les éoliennes ne sont pas perçues comme appartenant à la catégorie des renouvelables. Les sondés sont donc plus réalistes que les professionnels de l’éolien. Ils savent, avant la déclaration de Giscard d’Estaing, qu’il ne s’agit pas d’énergie renouvelable, mais d’énergie subventionnée. Quand les subventions s’arrêtent, les éoliennes aussi ne sont pas renouvelées.
Cinq sondés citent, quand on leur demande un exemple d’énergie renouvelable, « l’électricité. » Ils font preuve de sagesse car cette énergie, autant que celle des éoliennes, est propre, naturelle, non polluante, écologique, renouvelable et permanente. Pourquoi devraient-ils ignorer les centrales d’appoint des éoliennes et ne pas ignorer les centrales derrière la production d’électricité ?
Sur le formulaire le sondeur doit indiquer :
Les sondeurs ont ces renseignements dans les annuaires téléphoniques qui leur servent pour la sélection des interviewés. Il ne s’agit donc pas d’une enquête anonyme. Quelqu’un qui vous téléphone connaît votre nom.
L’échantillon des personnes interrogées est partagé en 3 catégories de riverains (section 1-2 de la page 1). Ils sont riverains d’un parc en projet, en activité ou en extension. Une autre catégorisation distingue, les habitants de la commune et ceux des communes périphériques. Dans les rapports, l’étiquetage de ces catégories devient -1 km et 5 km. Dans le reste de l’étude on fait croire que l’on a interviewé des riverains à moins d’un km de l’implantation des éoliennes et ceux qui sont à 5 km (les communes sont très vastes en Wallonie : 25 km2 en moyenne). Chacune de ces six catégories a environ 36 personnes. Une septième catégorie de 30 personnes est hors de ces zones, probablement parce qu’il n’y avait pas assez de professionnels du tourisme proches des régions à éoliennes.
Sur les 251 personnes interrogées, il y a 62 professionnels du tourisme et 8 experts immobiliers. Ces 70 professionnels furent sélectionnés sur des annuaires des professions et des sites communaux. L’étude ne précise pas ce qu’elle considère comme des professionnels du tourisme. Avec une définition étroite du tourisme, seules les agences de tourisme et de voyage, les hôtels et les restaurants auraient des professionnels du tourisme. Rien ne concerne le tourisme vert, les maisons de week-end ou de vacances louées à des vacanciers, les retraités venant s’installer à la campagne. Rien ne concerne les emplois créés pour arranger ces maisons et ces gîtes ou pour faire du commerce avec ces gens de passage.
Les professionnels du tourisme dépendent des bourgmestres, des politiciens à différents niveaux et de leurs administrations pour résoudre leurs problèmes. Ils ne peuvent donc pas s’afficher contre leurs projets.
Les sites communaux connaissent les militants écologiques et les opposants. On peut deviner l’orientation politique des quelques interviewés qui ont suggéré « dans mon jardin » comme commentaire sur l’implantation des éoliennes. L’étude ne mentionne nulle part un tirage au sort des personnes interviewées.
L’étude fait suite à une enquête de l’Ademe en France en 2003. Ce sondage trouve que 83% des riverains de parcs dans l'Aude reconnaissent l'apport des taxes professionnelles pour la commune (On dit que ces taxes en France sont suffisantes pour construire et exploiter une salle de sports). Les 2/3 des interviewés estiment que les éoliennes détériorent le paysage alors que le reste, 36%, les jugent esthétiques. Les promoteurs de l'Aude ont su vendre les avantages financiers locaux comme compensant les nuisances. Les questions de l'étude wallonne sont inspirées de celles de l'étude française.
Le but de l’étude wallonne semble être de sonder les habitants de St Ode pour juger s’ils accepteraient une extension des parcs d’éoliennes (devenant plus grandes et plus nombreuses). Il semble que le site de St Ode, premier site d’éoliennes en province du Luxembourg, était bien agencé pour ne pas indisposer trop de monde et que la campagne pour acquérir l’approbation des riverains a été efficace.
Presque tous les sondés pensent que les éoliennes déprécient l’immobilier, les 8 experts immobiliers étant encore plus sévères, 7 sur 8 croyant à un effet à long terme.
Une autre étude (seconde partie du document) étudie l’impact des parcs d’éoliennes sur l’immobilier.
L’auteur de l’étude signale que : « nous avons malheureusement dû constater qu’il n’y avait aucune vente qui avait eu lieu avant les éoliennes et après que celles-ci aient été implantées. Dès lors, la seule possibilité de réaliser une étude est de voir si le prix de l’immobilier situé dans la zone locale et dans la zone globale a suivi la même courbe que l’immobilier régional ou si il s’en est écarté à la hausse ou à la baisse. »
Les statistiques collectées de vente de biens s’étendent de janvier 2000 à janvier 2005. Elles concernent 6 parcs qui étaient déjà en cours d’étude ou réalisés en 2000. La méthode choisie par les experts consiste à suivre l’évolution moyenne des prix dans les zones à éoliennes et les autres. Les prix dans les ghettos créés autour d’un projet d’éoliennes sont plus faibles qu’ailleurs mais cela n’est mesurable que si un bien est vendu avant un projet éolien et après qu’il soit connu. Comme il n’y a aucune raison que les prix de l’immobilier dans les ghettos éoliens n’évoluent pas avec l’inflation de l’immobilier comme dans les autres zones, l’étude, faute de données significatives, n’a rien constaté.
L’absence de données significatives n’empêche pas de donner une conclusion positive pour celui qui finance l’étude. Comme l’auteur de l’étude ne reçoit un paiement que s’il donne un résultat, il conclut que le résultat attendu est atteint : « En effet, l’analyse comparative réalisée montre que les éoliennes n’ont pratiquement pas d’impact sur les valeurs immobilières ». Il manque seulement un lien logique entre les faits et la conclusion.
L’étude fait référence à une étude américaine [50] qui a été citée par les lobbies éoliens de tous les pays mais qui s’est révélée dénuée de toute valeur aussitôt que l’étude a été publiée sur Internet ainsi qu’expliqué sur une page ancienne de notre site. La nouvelle étude belge reprend les erreurs méthodologiques de cette étude non validée.
Le réseau international des lobbies éoliens travaille bien. Le lobby éolien français Ademe transmet les méthodes de désinformation au lobby belge Apere, auteur de cette étude, mais l’art du lobbysme éolien a été perfectionné d’abord au Danemark et en Allemagne.
Voici un autre exemple de sondage dans une commune belge où l'on essaie d'implanter des éoliennes. A Couvin, des élèves devaient répondre dans un questionnaire s’ils étaient favorables ou non aux éoliennes, avec 1000 euros de tombola à la clef pour les questionnaires renvoyés.
Le lobby éolien Apere est un organisme d’État dont les membres sont des fonctionnaires payés par les contribuables. Les personnes employées par des ONG subsidiées sont en effet assimilables à des fonctionnaires [103]. Un document Edora, un lobby éolien situé dans le même bâtiment que l'Apere, contient : « Créée en 1991 par des représentants scientifiques et associatifs, l’APERe est la fédération des acteurs académiques et associatifs des énergies renouvelables en Wallonie-Bruxelles. L’APERe est une plate-forme d’échanges entre membres (centres de recherches, services universitaires, écoles, associations) et sympathisants... ». Si cet organisme a vraiment des représentants scientifiques, ceux-ci devraient demander que cet organisme soit supprimé car son incompétence (ou son parti-pris) ternit la réputation de l’administration publique.