Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Commentaire sur une publicité incohérente à la TV
Le canal Z (eco-news en Belgique) diffuse une réclame pour l’éolien (6 septembre 2011). Deux ministres écolos ont été engagés pour vendre le projet éolien.
Cette publicité est incohérente ou mensongère pour les raisons suivantes. Les chiffres avancés sont 80 éoliennes ajoutées par an pendant 8 ans, soit 640 éoliennes. Pour que ces éoliennes puissent générer 4500 GWh par an, chaque éolienne devrait produire 7 GWh/an. Sur les 8760 heures/an, l’équivalent en courant constant de la production intermittente correspond à 20% d’utilisation en Wallonie, soit 1725 h. Il faudrait donc des éoliennes de 4 MW pour produire 7 GWh/an. Si la production inclut les éoliennes existantes, supposées produire 600 GWh/an, chaque éolienne doit produire 3900/640 = 6,1 GWh/an. Les éoliennes wallonnes de 150 m de haut n’ont qu’une puissance de 2,5 à 3 MW.
Il faudrait des éoliennes de 3,5 MW ce qui est difficile à réaliser avec une hauteur limite de 150 m et le vent faible de la Wallonie. Un parc de prototypes expérimentaux à Estinnes avec des éoliennes plus puissantes de 185 m de haut a prouvé que le bruit était insupportable pour les riverains jusqu’à une distance de 2 km. Ces éoliennes ne peuvent donc pas être utilisées en Wallonie où il n’y a pas de place pour établir un parc à plus de 2 km des maisons existantes.
La réclame TV déclare que le nouveau décret exigera que les emplois pour fabriquer et installer ces éoliennes soient localisés en Belgique, ce qui est du protectionnisme interdit par les règles de concurrence de l’Europe. Si 80 sociétés belges peuvent produire des composants, des câbles, de la peinture ou de la formation qui peuvent servir à l’industrie éolienne, leurs coûts sont beaucoup plus élevés que pour les éoliennes produites en série en Chine et amenées par porte containers. Les éoliennes chinoises sont les seules d’ailleurs à pouvoir être équipées d’aimants permanents performants en raison du monopole chinois sur les terres rares. Tout semble annoncer que les compétences seront importées en Wallonie plutôt que le contraire. L'argent pour l'investissement éolien vert pourrait créer beaucoup plus d'emplois pour des emplois normaux et rentables.
La réclame (d’après Agoria, une organisation favorable au lobby éolien) déclare que le coût d’investissement serait de 2 milliards d’euros sur 8 ans, ce qui donne un prix d’achat de 3,125 M€ par éolienne, alors que le prix d’une éolienne de 2,6 à 3 MW est plutôt de 4,5 M€, une sous estimation de 44%. On ne voit pas comment la plupart de ce budget pourrait être réservé pour la Wallonie. Le budget de maintenance (80 M€/an) est surestimé et consiste principalement dans le remplacement de pales arrachées, des composants que seul le constructeur de l’éolienne peut fournir. La maintenance ne peut amener que très peu d’emplois locaux, la surveillance et le réglage se faisant par des télécommunications.
Le nouveau décret (prévu en 2013) semble vouloir supprimer les moyens légaux qui permettaient aux riverains de se protéger contre la destruction de leur paysage rural et contre les nuisances, tels que les bruits. Le décret ne prévoit rien pour indemniser les riverains qui perdraient plus de 30% de la valeur de leurs maisons riveraines et les travailleurs qui perdraient un emploi local lié directement ou indirectement au tourisme. On devrait prévoir un moratoire éolien pour empêcher les délits d’initié jusqu’à l’arrivée de ce nouveau cadre aux spécifications secrètes pour le public.
Le ministre de l’énergie parle de l’intérêt de remplacer le gaz naturel acheté en Russie ou en Algérie par de l’éolien. Cependant ce raisonnement est faux car les parcs éoliens doivent être couplés à des centrales au gaz pour continuer à produire du courant quand il n’y a plus de vent. En raison de l’intermittence du vent, ces centrales doivent souvent s’arrêter ou repartir, consommant donc plus de gaz naturel comme une voiture qui consomme plus dans le trafic que sur autoroute. La démonstrtaion que l'éolien ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre a été récemment confirmé par une étude en Irlande (rapport de F. Udo).
Est-ce que l’éolien diminue la consommation de gaz exporté ? Aucun pays n’a publié de statistiques sur ce sujet, probablement parce qu’elles montrent l’inefficacité de l’éolien. L’économie prétendue se base sur des modèles théoriques où un MWh thermique peut être remplace un MWh éolien mais ce raisonnement est faux. Un MWh éolien onshore a besoin de centrales de backup produisant 4 MWh à partir de gaz naturel mais avec un rendement diminué, nécessitant la consommation de gaz naturel qui produirait 5 MWh dans une TGV en fonctionnement régulier pour ne produire que 4 MWh de courant intermittent. L’économie est nulle. Les achats de gaz en Russie et en Algérie resteraient aussi importants. En plus, une forte puissance éolienne installée pourrait perturber l’équilibre du réseau, nécessiter un réseau de transport bien plus important et empêcher la production de courant nucléaire qui est plus économique et moins émetteur de CO2. Des études ont montré que les éoliennes terrestres ne font pas faire d’économies de combustible, un calcul que les fournisseurs d’électricité n’ont jamais pu falsifier.
Dans le Soir du 6 septembre 2011, le ministre de l’énergie, Jean-Marc Nollet semble n’avoir jamais vu une carte des vents de l’Europe car il dit : « La Wallonie est une des régions les plus venteuses d’Europe » alors que les zones plus proches d’une mer ont beaucoup plus de vent.
La plupart des pays, tenant compte des contraintes technologiques, ont réduit leurs objectifs d’éolien terrestre pour s’orienter vers l’offshore, le seul qui fait indiscutablement économiser du combustible fossile et limite les émissions de CO2.
Le Danemark, puis l’Allemagne avaient fait de la propagande pour faire croire que l’éolien apporterait des emplois. Ce temps est passé. Le fabricant danois, Vestas, a du se séparer de la plupart de ses travailleurs. Le secteur éolien est en crise, sauf en Chine.
La publicité pour tout projet industriel dans le monde prétend que cela amène des jobs. Même si la réclame peut citer un exemple d’un job effectivement créé, les lecteurs avertis savent que la publicité est une propagande peu sérieuse et qu’il ne faut pas la croire. Mais aucun organisme officiel de répression des publicités abusives n'a osé s'attaquer à la propagande éolienne et démontrer qu’elle est fausse. La Wallonie est trop petite et trop en retard pour prendre une place sérieuse dans l’éolien international. Même l'industrie danoise avec 20 ans d’avance ne survit pas.
La réclame TV ne dit pas
quel sera le coût de ce plan pour les consommateurs wallons (estimé
à une perte de pouvoir
d’achat de plus de 6 %). La Wallonie ferait mieux de conserver
le pouvoir d’achat de ses citoyens pour qu’ils puissent isoler leurs
habitations et investir pour créer de vrais emplois.
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