Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

      La conférence de presse est organisée à l’occasion de la récente décision  par le gouvernement wallon d’appliquer un nouveau cadre de référence pour le déploiement de parcs éoliens en Wallonie. Ce cadre va être soumis prochainement à l’approbation du parlement wallon. Il doit permettre d’atteindre les objectifs du gouvernement wallon en matière d’énergies renouvelables tels que définis le 10 février 2011.

Communiqué de Presse détaillé de Vent de Raison

        Conférence de presse – 14 septembre 2011

Du gaz dans le vent : le ministre président, le gouvernement et le parlement wallons prisonniers du chantage éolien vert.

       Le ministre président Rudy Demotte est piégé. Le PS et le CDH sont piégés. Premier pas : ils ont fait ensemble, le 10 février 2011, une déclaration de politique régionale concernant les énergies renouvelables construite essentiellement sur l’éco-idéologie des ministres Nollet et Henry. Deuxième pas : ils ont approuvé le 25 août 2011 un cadre réglementaire pour assurer la construction de parcs éoliens devenus « indispensables » par la seule vertu de cette déclaration.

       Le PS et le CDH, s’estimant visiblement forcés de manger dans la main verte, ont mis la Wallonie sur une trajectoire

  •         politiquement frauduleuse,
  •         dommageable pour la démocratie,
  •         économique ment catastrophique,
  •         techniquement désastreuse.

        Le MR a choisi de détourner le regard.

Politiquement frauduleuse

      L’ensemble du dispositif légal wallon en matière d’énergie éolienne repose sur une affirmation qui n’a jamais été démontrée par personne, à savoir que l’énergie éolienne en Wallonie réduirait la production de CO2 et économiserait les combustibles fossiles. La toute récente « étude » commandée par le gouvernement à la société Cap Gemini n’apporte aucun élément nouveau sur ce point capital.

       Cette affirmation est donc un acte de pure propagande idéologique. Paré de son aspect « politiquement correct »,  elle justifie et, pire, requiert que la gouvernance politique de la Wallonie en matière d’énergies renouvelables soit délibérément faussée. Et personne, ou presque, ne se lève pour critiquer cette situation. Jugez-en :

  •        Il est considéré comme « normal » que, depuis près de dix ans, fonctionne un mécanisme de subsides (principalement les Certificats Verts) alloués aux promoteurs et producteurs éoliens. Ces subsides sont assortis de quotas de vente obligatoire d’ « électricité verte » et, pour faire bonne mesure, d’amendes forçant, in fine, les citoyens à payer des sommes allant croissant chaque année pour l’achat d’une électricité « verte » qui, sauf démenti encore jamais venu, s’avère être non moins polluante que celle produite par les seules centrales au gaz.
  •        Il est considéré comme « normal » que soit rendu obligatoire un quota d’énergie éolienne pour la Wallonie sans tenir compte du « burden sharing » fédéral et des ressources éoliennes belges et spécifiquement wallonnes « offshore ».
  •         Il est considéré comme « normal » que le cadre réglementaire éolien actuel, bien que n’ayant  jamais atteint le statut de décret du gouvernement wallon, soit néanmoins exploités par les ministres responsables de l’énergie et/ou de l’environnement pour permettre et/ou imposer depuis des années la construction de parcs éoliens dans toute la Wallonie, souvent contre l’avis des fonctionnaires responsables de leurs propres administrations.
  •        Il est considéré comme « normal » que le parlement soit tenu à l’écart de la définition du cadre éolien à venir. « Normal » aussi que les parlementaires n’aient pas accès aux « études » commandées par MM. Nollet et Henry en ces matières alors que les enjeux sur le long terme sont colossaux.
  •         Il est considéré comme « normal » que personne en Wallonie (pas même la CWAPE, pourtant l’autorité de réglementation ad hoc) ne soit responsable de l’évaluation objective et indépendante des conséquences énergétiques et environnementales des parcs éoliens en activité. « Normal » que le Ministre Nollet soit ignorant de cet état de fait aberrant. « Normal » que le parlement soit donc dans l’ignorance de ces données essentielles.
  •         Il est considéré comme « normal » que la quasi-totalité de la communication vers le public en ces matières soit confiée à des organismes directement ou indirectement intéressés au succès commercial et/ou politique de l’éolien industriel. Il est « normal » que la RTBF et les TV locales, dépendant souvent d’Intercommunales elles-mêmes promotrices de parcs éoliens, se fassent les porte-paroles de l’éolien industriel de MM. Nollet et Henry.
  •         Il est considéré comme « normal » que les distributeurs d’électricité soient légalement obligés de vendre de « l’électricité verte » (entendez principalement éolienne !) dont personne ne peut certifier, mesures à l’appui, la qualité « verte ». Il s’agit là d’un cas flagrant de publicité mensongère.
  •        Il est « normal » que les études d’incidence sur l’environnement (EIE), étapes obligatoires et préalables à l’octroi des permis de construire des parcs éoliens, soient exécutées par des bureaux d’étude payés par les promoteurs de ces mêmes parcs. « Normal » que ces conflits d’intérêts, encouragés par l’actuel cadre éolien, produisent des études de mauvaise qualité, voire incomplètes ou carrément biaisées ou fausses. « Normal » que le bureau d’étude monopolisant la quasi-totalité des EIE reste commandité par le promoteurs malgré ses tares avérées.
  •       Il est considéré comme « normal » que le gouvernement wallon veuille à tout prix établir une nouvelle cartographie des ressources venteuses en Wallonie alors que plusieurs travaux de la société Tractebel, de l’UCL et de la Commission Européenne démontrent toutes que les gisements de vents en Wallonie sont totalement insuffisants pour rencontrer les objectifs énergétiques qu’il a approuvés avec une légèreté stupéfiante le 10 février 2011. Il est « normal » que le gouvernement wallon ait le privilège de pouvoir affirmer sans jamais devoir prouver et/ou démontrer.
  •        Il est considéré comme « normal » que la quasi-totalité de l’effort budgétaire wallon en matière de réduction du CO2 soit concentré sur les seuls 17% d’énergie que représente le secteur de la production électrique. Quid des autres 83 % ?
  •        Il est considéré comme « normal » …

Dommageable pour la démocratie

        La liste est encore longue des dévoiements d’une gouvernance politique qui abuse systématiquement du capital de « bonne foi  écologique » des citoyens et, trop souvent, du manque de compétence et d’indépendance de leurs représentants.

        Le Ministre Henry prétend imposer les parcs éoliens au nom de « l’intérêt public ». L’impudence « antidémocratique » de cette attitude et le mépris même de la notion de l’intérêt public qui habite Mr Henry sont stupéfiants. En effet, Mr Henry ne dispose actuellement d’aucun élément qui lui permette de prouver que l’énergie éolienne en Wallonie

  • Économise des combustibles fossiles (par kWh consommé)
  • Réduit la production de CO2 (par KWh consommé).

       Particulièrement notable est l’attrape-nigaud des « éoliennes citoyennes » qui serait, au dire de ses promoteurs, un mécanisme démocratique d’appropriation par les citoyens d’une énergie abondante et renouvelable alors que l’un et l’autre sont faux en Wallonie. Ces promoteurs n’ont d’autre souci que de vendre leurs Certificats Verts. Aucun d’entre eux ne s’est livré à une étude sérieuse de l’impact écologique de la fourniture aux réseaux de transport et de distribution de leur  « électricité citoyenne », hélas intermittente. De plus, ce système favorise, et de loin, les principaux investisseurs qui ne sont jamais riverains des parcs qu’ils font construire. Que de nombreux élus locaux se laissent « convaincre » par ce sinistre scénario est inquiétant pour la démocratie locale.

Economiquement catastrophique

         La mise en œuvre de la politique de MM Nollet et Henry, approuvée par le Ministre président et ses collègues, implique que :

·        En 2020, 15% de l’électricité consommée en Wallonie soit produite à trois fois le prix de l’électricité « conventionnelle ». La logique des quotas de production d’énergie éolienne et d’amendes y associées impose que les prix de l’électricité se maintiennent constamment au niveau le plus élevé.

  •         Ce surcoût entrainera globalement une perte de 6% du pouvoir d’achat des ménages.
  •         10 milliards d’Euros soient investis, sans création appréciable de valeur ajoutée, dans la construction des parcs éoliens et des réseaux de transport et distribution d’électricité.
  •         Si 10 000 emplois devaient malgré tout être crées grâce à ces investissements (soyons optimistes), le coût de création d’un emploi serait gigantesque : 1 million d’Euros par emploi.
  •         La dépendance énergétique de la Wallonie vis-à-vis des énergies fossiles va croître proportionnellement à l’ « intensité éolienne » de la Région » (voir ci-dessous).

Techniquement désastreuse

  •         L’énergie électrique d’origine éolienne est fortement intermittente. Pour être utilisable, cette électricité doit être produite et distribuée en symbiose avec de l’énergie électrique « réglable » produite par des turbines a gaz afin que soient « équilibrées » la tension (voltage) et la phase des réseaux accueillant des parcs éoliens.
  •         Cet « équilibrage » est gros consommateur d’électricité et donc gros producteur de CO2. Cet inévitable mécanisme annule les «évitement de CO2 » (les fameux 456 kg de CO2 par MWh éolien) qui sont la pierre d’angle du discours idéologique et fantaisiste de l’éco-politique.
  •         L’intermittence de la production éolienne requiert, à défaut de pouvoir stocker l’énergie électrique en grande quantité sur les lieux de production, des activités intenses de transport d’énergie sur de longues distances. Ces processus exigent des équipements de réseau complexes et coûteux, eux-mêmes dissipateurs d’énergie.
  •         Les éoliennes industrielles produisent des ondes sonores à caractère impulsionnel avec une forte composante à basse fréquence dont les effets sur la santé commencent seulement d’être reconnus. Toutefois, ces ondes sont actuellement hors du champ légal d’investigation des études d’incidence des parcs éoliens, ce qui permet de réduire à 350 m��tres la distance minimum entre éoliennes et habitation.

Conclusions

       VdR réclame que le parlement wallon ouvre immédiatement une enquête approfondie et indépendante sur l’ensemble des problématiques de l’éolien industriel pour prendre ses décisions décrétales en connaissance de cause.

       Ce travail doit lui permettre d’identifier, au delà des discours idéologiques, les vraies conséquences résultant, à long terme, de l’usage à grande échelle de cette technologie.

       Il doit aussi, impérativement, aboutir rapidement à l’élimination de pratiques de gouvernance inacceptables tant lors du processus de création des décrets que lors de l’application de ceux-ci.

        VdR demande que la CWAPE et ELIA soient chargés conjointement de mettre en place un dispositif qui permette de mesurer en temps réel les émissions de CO2 résultant de la production d’électricité éolienne.

       VdR exigera sans relâche la prise en compte sérieuse de ces demandes par le Parlement et le gouvernement wallon. Ce dernier est en effet le seul responsable d’une politique éolienne inacceptable, lancée sur des bases bâclées et largement mensongères.   

Annexes

Fiches et documents VentdeRaison, sur ww.ventderaison.com

        VentdeRaison est la plateforme regroupant 76 groupes, comités et associations wallonnes opposés au développement de l’éolien industriel en Wallonie. VentdeRaison, est membre de la European Platform Against Windfarms (EPAW), regroupant près de 500 groupements d’opposition à l’éolien industriel en Europe.

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