Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Scénarios quantifiés pour l'énergie électrique en Belgique.

Pour prendre des décision en connaissance de cause, il faut prévoir et chiffrer les conséquences des décisions.

C'et le but des scénarios de l'électricité décrit ici.

« Électricité et CO2 pour tous ».

       Le professeur Berger a écrit un article dans La Libre Belgique du 30/12/2008 : « Électricité et CO2 pour tous ». Les calculs du tableau joint essaient de reconstruire ceux de l’article du Pf Berger mais avec les hypothèses de ce site.

      La suite donne des explications de ce tableau (à lire en ayant imprimé le tableau ou en conservant sa fenêtre ouverte).

Prix : Prix de l’électricité mise sur le marché libéralisé, complété par les obligations d’achat. Inclut donc les subsides.

Coût : Prix de revient sur un marché libre. Le prix élevé des éoliennes terrestres se justifie ici en supposant que les promoteurs sont contraints à dédommager la perte de valeur immobilière autour de tout parc éolien.

Prix de l'électricité produite.  Comme expliqué ici, le coût du nucléaire est plus bas que celui du thermique. Le coût de l’éolien tient compte des subsides et des profits alloués aux promoteurs éoliens sur ce marché régulé par de puissants intérêts. Ce prix est variable car il dépend de celui du pétrole.
 
Facteur de charge. Le pourcentage d’utilisation des éoliennes (par exemple, 17,5 % en Ardennes) est expliqué ici. Le pourcentage d’utilisation du thermique (70 %) tient compte de leur rôle fréquent de réserve de capacité pour le backup éolien.
 
Puissance des éoliennes terrestre. En Wallonie, elle est limitée à 2 MW, comme expliqué ici.
 
GES totaux. Le tableau tient compte des gaz à effet de serre émis pendant la construction, l’exploitation et le démantèlement des centrales nucléaires, thermiques ou éoliennes.

Pourcentage d'énergies fossiles. Les énergies fossiles (gaz, pétrole et charbon) utilisées pour la production d'électricité sont additionnées. Ce pourcentage est une donnée majeure car il montre comment chaque scénario remédie à l’épuisement des ressources fossiles, un des problèmes futurs le plus préoccupant.

Pourcentage de renouvelable. Le pourcentage de renouvelable utilisé dans la génération de l’électricité est calculé de deux manières, en tenant compte que la cogénération évite 35 % de carburants fossiles (résultat du haut) ou sans en tenir compte (résultat du bas), comme dans des législations qui semblent encourager la consommation de gaz (un carburant fossile), même si cela accroît l’émission de CO2.

Limite des énergies intermittentes. Il faut que la somme des puissances thermiques ait une capacité en attente supérieure à celles des puissances intermittentes. Le rapport de ces deux puissances est calculé dans la case « limite » (en M17). Comme la différence entre la demande et la charge de base est variable, le dépassement de la limite théorique (1 pour une demande fixe) entraîne le délestage des énergies intermittentes et donc une réduction du facteur de charge. Puisque l’industrie éolienne n’a jamais publié d’étude sérieuse sur cette limite, on doit conclure qu’en pratique, même avec des éoliennes soutenant la fréquence du réseau, la gestion prudente du réseau ne permet pas de dépasser 66 %.

Émissions totales de CO2. Le calcul du CO2 donne le CO2 émis par la production d’électricité (de l’ordre de 22 % des émissions totales de GES en Belgique). Les scénarios donnent le CO2 qui serait émis en Belgique et leur réduction par rapport à celui de 1990 (en L19).

Total des coûts et des prix. La réduction des coûts et des prix par rapport à 2007 est calculée (en L20 et L21).

Étude de 6 scénarios. Ceux de 2005 et 2007 sont connus (voir l’article du Pf Berger). On suppose que les économies d’énergie permettent de maintenir une consommation annuelle limitée à 87 TWh malgré l’augmentation des usages de l’électricité. L'exportation d'électricité est remplacée ici par la mise en route de centrales thermiques en Belgique.

Scénario 3. L’installation de cogénération et d’un éolien raisonnable et l’exploitation de biomasse (comme dans la centrale des Awirs : 80 GWh) permettent de réduire les énergies fossiles à 31 %, de générer de l’électricité avec 13 % de renouvelable et de réduire les gaz à effet de serre de 10 %. Les coûts augmentent de 3 %. Les prix montrent que les profits des promoteurs se traduisent par une augmentation supplémentaire de la facture électrique nationale (énergie primaire) de 3 %.

Scénario 5. La sortie du nucléaire est complète. 1930 éoliennes sont érigées pour compenser la perte de puissance et une vingtaine de centrales TGV supplémentaires de 350 MW sont nécessaires. La proportion de carburant fossile passe à 78 %. Les renouvelables génèrent 20 % de l’électricité mais les gaz à effet de serre augmentent de 3 % par rapport à 1990. Les prix augmentent dramatiquement de 31 %. En supprimant les profits des promoteurs, il reste une augmentation supplémentaire de la facture électrique nationale de 26 % en plus.

Scénario 4. On supprime deux réacteurs et on compense par un nombre insoutenable pour l'environnement paysager de 1084 éoliennes plus un total de 11 TGV. La proportion de carburant fossile reste élevée à 45 %. Les renouvelables génèrent 15 % de l’électricité. Les gaz à effet de serre diminuent de 5 % par rapport à 1990. Les prix augmentent dramatiquement de 12 %. En supprimant les profits des promoteurs, il reste une augmentation supplémentaire de la facture électrique nationale de 8,5 % en plus.

Scénario 6. Les résultats des scénarios 4 et 5 montrent qu’il est catastrophique pour le climat, la préservation du patrimoine paysager et pour les factures d’électricité de sortir du nucléaire alors que la Belgique a réussi depuis 40 ans à gérer le nucléaire sans incident sérieux. Une centrale EPR à Doel est donc construite (Coût 4,5 G€). La proportion de carburant fossile tombe à 14 %. Les renouvelables génèrent 15 % de l’électricité. Les gaz à effet de serre diminuent de 16 % par rapport à 1990. Les prix diminuent de 2 %. En supprimant les profits des promoteurs, la facture électrique nationale diminue de 5 %.

Conclusions pour la politique belge. Les résultats (comparaison des scénarios 4 et 6) montrent que l'impact de l'éolien terrestre est négligeable et ne justifie pas la destruction du cadre de vie des riverains. Aucun décideur ne peut avoir un avis autorisé s'il ne comprend pas les scénarios décrits ici et leur résultats quantifiés. Même s'il n'est pas d'accord avec certains aspects du calcul, un décideur en pays civilisé, c'est à dire s'appuyant sur des critères scientifiques sur le dérèglement du climat et la protection de l'environnement, doit justifier pourquoi il s'éloigne des conclusions de ces scénarios. Le fondamentalisme écologique ne doit pas avoir priorité sur les sciences du climat et de la génération électrique.

Comparaison avec l'Allemagne

     Chaque pays doit indiquer aux Nations Unies ses résultats pour la sauvegarde du climat. Dans le rapport UNFCC sur la Belgique (Les chiffres du rapport similaire allemand sont indiqués en rouge), on lit que, de 1990 à 2006, la population belge (allemande) a augmenté de 5,5 %  (3,9 %) pendant que le revenu par tête augmentait de 1,56 % par an à prix constant, soit de 30,1 % (20,7 %). Les émissions de gaz à effet de serre par personne sont de 13,00 (12,19) tonnes d'équivalent CO2. Les émissions  de GES par unité de produit intérieur brut sont réduites de 5,2 %. (21,2 %). L'électricité émet 20,2 % (36,8 %) des GES, le transport 19,1 % (16,1 %), les bâtiments 21,1 % (17,2 %).

     La comparaison montre clairement que l'ancienne politique belge d'avoir misé sur le tout nucléaire rend le pays plus efficace sur le front de la lutte contre le dérèglement climatique qu'un pays qui se soumet à toutes les modes écologistes et y consacre d'énormes moyens. Le recours aux énergies renouvelables, c'est à dire à l'éolien, n'empêche pas les Allemands d'émettre plus de gaz à effet de serre par unité de revenu. Les chiffres démontrent que la Belgique, handicapée par des transports étrangers sur son lieu de passage, devrait consacrer ses investissements limités à améliorer l'isolation des bâtiments plutôt que de s'occuper d'éolien.

    Le document signale que la Flandre doit réduire ses émissions de 5,2 %, la Wallonie de 7,5 %, et la région de Bruxelles-Capitale peut les augmenter de 3,4 % (elle pourrait les réduire en installant de la cogénération). Les examinateurs des UN se plaignent que le rapport n'explique pas le pourquoi de ces politiques et mesures (PaM) et demande comment ces PaM sont installés en en minimisant les aspects pervers.

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