Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Le lobby éolien Apere a fait récemment publier dans un grand journal belge un article qui attaque un organisme de défense contre les installations anarchiques d'éolien terrestre en Wallonie : Vent de Raison.
Les méthodes d'information de cet article sont analysées sur cette page.
Le lobby Apere, financé par l’industrie éolienne et la région wallonne, avait publié une brochure luxueuse aux frais de la région wallonne. « Éolien, rumeurs et réalités » (2009). Vent de Raison a publié une contre-brochure à télécharger « Éolien, rumeurs et contre-vérités » qui en montre, point par point, les erreurs et les manipulations. Depuis, l’Apere ne perds aucune occasion de s’en prendre à Vent de Raison.
L’Apere a fait récemment
publier dans un grand journal belge un
article qui continue ses
attaques contre Vent de Raison.
(Énergie éolienne : garder les priorités à l’esprit, par Bruno
Claessens, Apere asbl, Facilitateur éolien sur la région Wallonne,
dans La libre Belgique du lundi 17 mai 2010).
Le lobby des éoliennes, comme le lobby de l’alarmisme sur le changement climatique dû à l’homme, a, depuis 1988, une méthode pour attirer l’attention du public : « faire peur ».
Pour cela, il imagine la scène suivante : « des générations futures, engluées dans des catastrophes climatiques de plus en plus préoccupantes » se retrouvent subitement confrontées aux organisations anti-éoliennes. Cette mise en scène fait croire qu’il est évident qu’il y aura une catastrophe climatique et qu’elle n’aurait pas eu lieu si on avait construit plus d’éolien terrestre. C’est donc l’Apere qui prend l’initiative de l’alarmisme.
Cependant, ceux qu’Apere accuse de provoquer de l’alarmisme ne sont pas les lobbies éoliens mais « les associations qui n’hésitent pas à véhiculer (osons l’espérer de bonne foi) des rumeurs destinées à effrayer la population à l’égard de la technologie éolienne ». (Peut-on espérer qu’Apere agit de bonne foi en mettant en scène les bons et les mauvais ?).
Ce qui fait réagir Apere, c’est que « … les éoliennes qui s’installent dans nos campagnes sont, après avoir été portées aux nues, subitement affublées de tous les maux… ». Apere ne semble pas au courant que les associations de défense (appelées « NIMBY » par les lobbies éoliens américains en 1980), sont très actives internationalement depuis 30 ans et depuis 10 ans en Belgique et ont démontré que l'éolien était inefficace dans les régions à haute densité d'habiation.
Depuis les sommets de la Terre organisés par l’ONU (dont Kyoto en 2002), les pays sont tenus de dire ce qu’ils font pour développer le Renouvelable. L’investissement le plus intéressant est l’éolien qui permet de transférer de l’argent des citoyens (ceux qui payent des factures d’électricité) vers les poches des promoteurs et de ceux qui les aident.
Si l’Apere tenait compte de la presse internationale, il aurait constaté que les grands pays réduisent leur éolien terrestre. Le Danemark n’a plus ajouté d’éoliennes depuis 2003. D’autres pays, dont l’Espagne, réduisent leurs subsides. Des pays, dont la France, mettent des barrières à l’anarchie éolienne. Le nouveau gouvernement anglais reconsidère l’éolien. Des pays, dont l’Allemagne, n’acceptent plus que le développement offshore. La crise financière a amené la plupart des gouvernements à réduire les coûts de l’éolien qui pèsent lourdement sur le budget des citoyens. Il ne reste plus que 82 pays qui n’ont pas encore osé dire qu’ils faisaient des économies.
L’industrie éolienne a été ainsi réduite à découvrir d’autres arguments que les enjeux écologiques pour continuer à collecter la manne éolienne. Elle a donné comme mission à ses lobbies, dont le représentant belge est l’Apere, de faire croire que l’éolien apporte des emplois. L’article nous apprend que 37 GW de capacité éolienne ont été installés en 2009. Au prix d’installation de 1,5 M€/MW, cela représente un investissement mondial de 55,5 G€ (en pratique, un endettement caché de 55 G$). Comme l’article nous apprend que secteur éolien emploie 155 000 personnes en 2009, cela représente un emploi pour 358 000 € investis.
On considère en général qu’il faut de l’ordre de 100 000€ de capital pour créer un emploi. On en conclut qu’un emploi vert détruit 3 emplois normaux. En plus, les emplois éoliens ne sont pas rentables pour le pays puisque l’éolien est loin d’être rentable.
Des pales, roulements et pièces importantes sont maintenant fabriqués en Chine ou en Inde. Des aérogénérateurs complets y sont aussi construits à moitié prix. Une publicité trompeuse fait croire que des entreprises (dont certaines sont citées dans l’article) qui fabriquent des éléments d’aérogénérateurs (boulons, câbles, engrenages, pièces en acier, fibres de verre, transformateurs, peintures) apportent une contribution significative aux emplois locaux, ne sous-traitent pas la fabrication en Chine et contribuent aux activités locales mais beaucoup de ces activités sont transitoires.
Plutôt que d’estimer l’impact réel de l’éolien pour les emplois, la technique de propagande de l’Apere est d’accuser l’adversaire d’être plus incompétent que lui-même. « Même si on imagine que les opposants aux éoliennes ne sont peut-être pas en possession de ces informations sur les incidences économiques de la technologie éolienne,.. ».
Le lobby wallon Apere a été formé à l’image du lobby français Ademe. Ces asbl sont amenées parfois à conseiller le gouvernement. Ils devraient donc avoir des compétences techniques. L’article publié montre qu’ils ne comprennent même pas l’énoncé du problème soulevé par les associations de lutte contre l’éolien terrestre. Une technique de propagande pour couper court aux discussions est de disqualifier d’emblée : « on est en droit de s’interroger sur le sérieux de ces opposants quand ils affirment que les éoliennes ne contribueraient pas à la réduction de nos émissions de CO2 ».
L’Apere continue en accusant les ingénieurs de Vent de Raison de ne rien comprendre puisqu’ils n’aboutissent pas aux conclusions orthodoxes de l’industrie éolienne. « Est-ce une cruelle méconnaissance du système de production électrique ou un exemple flagrant de mauvaise foi caractéristique ? »
Le dessin de Illu Marin Strebelle qui illustre l’article de la ‘Libre Belgique’ montre l’importance de l’éolien par rapport aux centrales thermiques qui sont indispensables comme backup de l’éolien et qui fournissent en Wallonie 83% du courant électrique de cet ensemble, l'éolien est comme un jouet qui fournit de temps en temps le reste (17%). Son dessin est plus frappant et ironique que celui qui illustre le bandeau de notre site.
Les grosses machines que l’on voit en arrière-fond rendent polluant le système de génération électrique continue qui inclut l’éolien et son indispensable backup. Ce que le dessin ne montre pas (tant qu’il n’est pas converti en vidéo) est que les usines du fond s’arrêtent brusquement de produire quand il y a du vent et repartent immédiatement quand le vent revient. Avec un minimum de connaissances techniques, on comprend ainsi que la consommation de gaz naturel ou de charbon de ces usines augmente quand elles doivent fonctionner par à coups à cause de l’intermittence du vent, comme une voiture qui consomme plus dans le trafic plutôt qu’en roulant régulièrement (elle pourrait consommer 20% de plus). Quand le vent est irrégulier sur les crêtes ardennaises et que les phases venteuses sont brèves (coefficient de charge éolien de 17%), un système incluant des éoliennes terrestres pourrait consommer plus que de simples centrales thermiques en régime régulier (et donc émettre plus de gaz à effet de serre). On devrait faire des mesures pour pouvoir calculer si le bilan est positif ou négatif mais ces mesures pour prouver l’utilité publique de l’éolien n’ont jamais été faites ou dévoilées en Wallonie.
Vent de Raison a montré que la Belgique pouvait satisfaire à ses obligations internationales (13 % de renouvelable) sans éolien terrestre. Mais l’Apere ne tient pas compte des faits et affirme contre toute évidence que « Un développement combiné en mer et sur terre est indispensable pour rencontrer les objectifs en matière de renouvelable imposés à la Belgique pour 2020 ». Depuis le fiasco de Copenhague, plus aucun pays (y compris un pays qui s'appellerait Europe) n'a d'obligations internationales puisque Kyoto n'a pas été renouvelé. Les seules obligations restantes seraient volontaires si celles-ci avaient été prises démocratiquement. Cependant les administrations environnementales continuent à travailler comme si rien ne s'était passé, bien que leurs actions n'aient plus de justifications légales. En particulier les associations éoliennes (lobbies) continuent à toucher des subsides et des administrations environnementales prévoient des taux de croissance pour des activités dont l'impact sur le changement climatique est contreversé.
L’Apere annonce le programme des industries éoliennes comme un fait accompli, sans mentionner qu’il est combattu pour son coût, ses nuisances et son inutilité. « Le nombre d’éoliennes en Wallonie étant appelé à s’accroître fortement (on parle de 700 éoliennes à l’horizon 2020) ». L’Apere ignore les objections de ceux qui sont préoccupés de la santé financière de l’économie belge. En effet, le montant équivalent de l’endettement belge augmente chaque fois qu’on accepte une éolienne puisqu’on s’engage à rembourser les CV comme on rembourse une dette. La différence avec la vraie dette est que ce sont les citoyens (et non le trésor belge) qui sont forcés de rembourser. La Belgique ne s'était pas impliquée jusqu'ici dans le gouffre éolien autant que le Portugal et l'Espagne mais elle n'est pas à l'abri de décisions intempestives de gouvernements transitoires.
L’Apere cite la nuisance visuelle et oublie les nuisances sonores des éoliennes, démontrées éloquemment par les riverains du parc éolien d’Estinnes qui n’arrivent plus à dormir même avec les fenêtres fermées (Voir la vidéo des riverains interviewés sur http://www.epaw.org/). « Les impacts visuels liés à l’implantation d’éoliennes sur Terre justifient-ils que l’on refuse de faire face aux énormes enjeux écologiques et climatiques, que l’on ne réponde pas à nos engagements européens et que l’on ne profite pas de cette opportunité de créer de l‘emploi et de l’activité économique ».
Dans la phrase précédente, l’Apere considère les questions comme résolues alors qu’elles sont au centre des préoccupations de ceux qui luttent contre les prédations de l’industrie éolienne. (L’éolien a-t-il un effet sensible pour éviter le changement climatique ? L’éolien est-il bénéfique pour l’emploi ? L’éolien est-il indispensable pour les engagements européens ?)
Pour reprendre les termes de l'article, l’Apere semble
« animé par un sentiment de déresponsabilisation face
» à l’approche factuelle et scientifique des problématiques
éoliennes.