Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Quand un propagandiste a convaincu ses militants d’un certain nombre d’arguments pour défendre sa cause, cela ne suffit pas pour que ceux-ci, bien que convaincus, puissent changer l’opinion des gens qui savent réfléchir.
On conseille aux militants, pour éviter un dialogue de sourds, de disqualifier les opposants plutôt que de discuter les arguments.
En voici un exemple qui rend involontairement comique la discussion.
Une brillante invention du lobby des éoliennes américain a été d’appeler ceux qui contestent les éoliennes des Nimbies « Not In My BackYard » (pas au fond de mon jardin) pour souligner le caractère égoïste qu’aurait cette attitude si les arguments environnementaux des promoteurs d’éoliennes avaient quelque autre valeur que de les enrichir, tandis que les Nimbies identifient leurs adversaires avec des promoteurs immobiliers, honnis depuis leur saccage des villes en 1960.
Le lobby éolien a persuadé ses militants que les arguments de ceux qui n’aiment pas les éoliennes sont des mythes. Probablement que le lobby éolien estime que les arguments qu’ils ont affirmés sont maintenant justifiés, ce qui est le cas chez leurs militants mais pas chez ceux qui luttent contre l’éolien. Récemment, on a constaté dans plusieurs pays une campagne simultanée visant à disqualifier les opposants.
Dans un article qui illustre cette tactique en Belgique (Viot J. F., Les Nimbies et les Nin Biesses, La Libre Belgique, 2 novembre 2007), on sépare les "Bons" (Nin Biesse), comparés à des héros gaulois irréductibles, et les "Mauvais" (Nimbies). La suite montre ce que les "Mauvais" pensent et le compare à ce que l’auteur de l’article suppose qu’ils pensent (reproduit ici en italiques).
Le bruit. - Les Bons vont visiter des éoliennes pour se laisser persuader que leur bruit n’est pas plus fort que le bruit de fond d’une ville tandis que les Mauvais (sachant que les éoliennes qui tournent à vide font peu de bruit) vont visiter des éoliennes par temps venteux pour constater que leur bruit est nettement plus fort que le bruit de fond d’une ville à 5 heure du matin. [Les Nimbies pensent que les éoliennes font du bruit. Les Nin Biesses, eux, ne croient que ce qu’ils entendent : ils sont allés au pied d’une éolienne à Villers-la-Ville ou à Villers-le-Bouillet. Ils savent donc qu’avec une production sonore moyenne de 40 à 50 dB, les éoliennes sont nettement moins bruyantes qu’un bureau ou l’intérieur d’une voiture, le niveau de bruit étant généralement comparable à celui de l’intérieur d’une maison].
L’effet stroboscopique. - Les Mauvais redoutent l’effet stroboscopique, sachant bien que, malgré les assurances données, aucun riverain n’a pu faire arrêter des éoliennes puisqu’il est pratiquement impossible de prouver la gêne. [Les Nimbies maintiennent qu’il se produit et qu’il est très gênant. Les Nin Biesses reconnaissent que c’est possible. C’est d’ailleurs pourquoi l’étude d’incidence imposée à tout exploitant potentiel d’un parc éolien doit en tenir compte. La loi permet même d’imposer l’arrêt des éoliennes à certaines périodes de la journée en cas de gêne avérée].
Le paysage. - Les Bons se plaignent que les Mauvais fassent jouer des règlements wallons pour interdire le saccage du territoire alors que les Mauvais savent que ces règlements ont été concoctés par des lobbies éoliens pour rendre plus compliqué de rejeter les éoliennes et d’être entendus. Ils savent que les recommandations européennes sur le renouvelable ne sont pas contraignantes et que ceux qui utilisent cet argument sont mal informés [36]. Ils constatent que la procédure d’autorisation des parcs d’éoliennes n’est pas du tout démocratique, étant laissée à quelques politiciens élus dans un autre contexte. [Les Nimbies brandissent les règlements wallons et européens sur le paysage pour démontrer que les éoliennes n’ont rien à faire chez eux. Les Nin Biesses savent que c’est le Parlement européen qui a fixé une obligation en terme de production d’énergie renouvelable, et que le Plan wallon pour la maîtrise durable de l’énergie la traduit. Les Nimbies pensent pouvoir se retrancher derrière « une gestion en bon père de famille »" du paysage pour rejeter les éoliennes. Les Nin Biesses - qui préfèrent une vision de la société moins paternaliste et plus fraternelle -, se souviennent qu’ils sont en démocratie et qu’il revient, dans notre état, à la Région wallonne d’être garante de ce bon père de famille. En conséquence, la Région a édicté une série de lois régissant l’implantation des parcs éoliens et les fait respecter. Les Nin Biesses acceptent qu’une étude d’incidence, et les corrections qui en découlent, visent à respecter au mieux les règles démocratiquement fixées].
Le prix de l’immobilier. Les Mauvais savent que l’immobilier baisse aussitôt qu’il y a un projet d’éoliennes tandis que les Bons prouvent que les prix augmentent avec l’inflation en comparant les prix entre le début et la fin de la construction d’éoliennes. [Les Nin Biesses prétendent que les éoliennes n’occasionnent pas d’effet négatif sur ces prix dès lors qu’elles sont érigées. En réalité, seuls les Nimbies provoquent un effet négatif sur l’immobilier. Puisqu’il a été démontré que le seul effet négatif possible se produit avant l’implantation des éoliennes, plus le délai entre un projet et sa réalisation se prolonge, pis c’est.]
Le prix de l’énergie. Les Mauvais signalent que le prix de l’électricité des éoliennes revient au triple de l’électricité acheté en France tandis que les Bons se font à l’idée que le prix de l’énergie augmente de toute façon. [Les Nimbies pensent que la présence d’éoliennes au fond de leur jardin devrait entraîner une réduction significative de leurs factures d’électricité. Les Nin Biesses pensent, eux, que, sans les éoliennes, la facture (qui augmentera de toute façon) augmentera simplement plus vite et plus tôt].
La goutte d’eau. - Les Mauvais savent que le calcul du nombre de ménages servis par des éoliennes est ‘bidon’ puisqu’il s’agit d’une part d’énergie intermittente et d’autre part que les ménages ne consomment qu’un cinquième de l’électricité, le reste étant consommé par les bureaux, les magasins, les services publics, le chauffage et l’industrie. [Les Nimbies concluent que, de toute façon, la douzaine d’éoliennes qu’on veut leur imposer représentera une goutte d’eau dans un océan et que, donc, ça ne vaut pas la peine de s’occasionner tant de dérangement pour si peu. Les Nin Biesses calculent qu’un parc moyen d’éoliennes peut fournir en électricité l’équivalent de plusieurs communes environnant la leur, et que, c’est déjà une bien belle goutte d’eau].
L’intérêt écologique. - Les Bons veulent faire comme les voisins danois et allemands alors que les Mauvais sont informés que le choix de l’éolien fût une catastrophe économique pour ces pays. Le Danemark est le pays qui émet la plus grande proportion de gaz à effet de serre et où l’électricité est la plus chère (plus du double de la France). [Les Nimbies déclarent que l’intérêt écologique des éoliennes n’est pas démontré. Les Nin Biesses prétendent, eux, qu’une éolienne a remboursé sa dette énergétique en quelques mois et qu’elle permet de réaliser une économie substantielle d’énergie fossile et de gaz carbonique. Sans maîtriser la question, les Nin Biesses se rangent avec logique derrière les spécialistes qui ont encouragé leur utilisation et les états nombreux parmi nos voisins, et au-delà, qui ont subventionné leur implantation.]
L’enrichissement des Flamands. - Les Mauvais savent que l’éolien donnerait de l’emploi et enrichirait les fabricants d’éoliennes danois et allemands (Le journaliste semble confondre les Flamands et les Danois, ou aurait appris qu’une entreprise flamande fabrique en sous-traitance des engrenages d’éoliennes).
La liberté d’expression. Les Bons ne peuvent pas convaincre les Mauvais puisque ceux-là n’ont pas d’arguments sérieux. Ils se plaignent donc que les Mauvais préfèrent se dire des martyrs tandis que les Bons se plaignent de n’avoir pas assez de support médiatique alors que les moyens des lobbies éoliens sont énormes et que leur efficacité est admirée internationalement, même dans la défense d’une cause sans mérite. [En se présentant systématiquement comme les martyrs d’une situation qu’on veut leur imposer et lorsqu’ils se disent victimes de la tyrannie de la pensée dominante des Nin Biesses, les Nimbies inversent les rôles. Au quotidien, la pensée pourtant largement médiatisée des Nin Biesses a encore beaucoup de progrès à faire].
L’avenir. - Les Bons lisent et s’informent sur le climat et l’énergie. Apparemment, cela ne leur a pas servi à comprendre que les éoliennes sont une solution pire que le mal. Les Bons voient des poteaux là où les Mauvais voient des appareils utilisés par les hypnotiseurs, des hélices tournantes qui détournent l'attention du paysage. [Les Nin Biesses ... prennent leur longue-vue et tentent de regarder loin. Bien plus loin que ce champ où on parle de dresser douze poteaux d’acier. Ils écoutent, ils lisent].
Sur le climat et les ressources d’énergie. - Les Bons, qui ne sont pas égoïstes, choisissent l’humanisme, la cause la plus juste. Les Mauvais s’étonnent que l’humanisme censure les raisonnements économiques et ne permet pas d’examiner, sans se référer aux dogmes de « La Cause », des problèmes ardus comme l’efficacité réelle des éoliennes. Ils se préoccupent de ne pas avoir l’égoïsme de léguer à leurs enfants l’énorme dette des éoliennes, cachée sous l’obligation, pendant 15 ans, d’acheter 2 à 3 fois trop cher leur électricité chaque fois qu’il y a du vent. [(Les Nin Biesses) n’ont pas peur de se confronter à l’évidence. Ils envisagent sérieusement que l’humanité puisse se heurter bientôt - sinon déjà - à sa propre limite et aux limites du monde où elle évolue. Sans céder à la panique ou à l’égoïsme, ils choisissent, sereinement, de défendre la cause qui leur paraît, en humanistes, la plus juste. Ils se souviennent que le monde ne leur est que prêté, qu’ils ne sont eux-mêmes à peine plus que cet arbre ou cette fleur qu’ils admirent. Et ils en concluent : « Please, in my backyard »].
Sur le réchauffement climatique. - Les Bons mettent le GIEC et al Gore dans leur camp mais les Mauvais savent que le GIEC n’a pas suggéré d’autres solutions que de restreindre la consommation et donc n’est pas plus du côté des Bons que des Mauvais. Le politicien al Gore ne peut pas dire ouvertement que le nucléaire est la solution la meilleure contre l’épuisement des réserves fossiles et le réchauffement climatique qu’il illustre si bien. La conclusion implicite de ses travaux le met du côté des Mauvais, puisque des pays ont conclu, après avoir vu son film, que le moyen le plus efficace de lutte est d’avoir des centrales nucléaires. [Au moment même où Al Gore et toute une flopée de scientifiques reçoivent un prix Nobel de la paix pour leurs positions environnementales, une poignée d’irréductibles Gaulois - les Nin Biesses - doit batailler ferme, ici et là, pour permettre l’apparition d’un parc éolien. Car les Nimbies, eux, veillent au grain ! Pour eux, les Nin Biesses sont une bande de frénétiques déments qui veulent favoriser l’implantation d’une production industrielle (ils insistent sur le mot) d’électricité dont l’intérêt ultime sera de permettre à des Flamands de s’en mettre plein les poches].
Les Bons démontrent ainsi que leur façon de raisonner ne dépend pas de la réflexion mais de ce qu’on leur dit de penser, ce qui les rend imperméables aux arguments de bon sens des Mauvais. L’article confirme involontairement que les Nimbies sont des Nin Biesses et montre par l'exemple ce que sont les militants de l’éolien.
Des ‘facilitateurs’ issus des lobbies publics de l’éolien ont été nommés et rémunérés par l’État. Ces conciliateurs partisans doivent animer des séances d’information sur l'éolien. La lecture de l’article précédent permet d’imaginer le sérieux des arguments qu’ils utilisent.
Les méthodes de désinformation se généralisent pour manipuler des citoyens qui ne sont pas formés aux méthodes de l’analyse historique. Même des Prix Nobel sont manipulés.