Groupe d’information
Dossier sur le changement climatique
Critique d’un article, La Recherche, N° 478 Août 2013, pages 24-27. Par Guillemot H. et Aykut S.
Comment les scientifiques sont manipulés.
Notes de lecture. Critique d’un article, La Recherche, N° 478 Août 2013, pages 24-27. Par Guillemot H. et Aykut S.
Pour comprendre cet article, il faut préciser ce qui y est implicite, le rôle des industries.
Le chiffre d’affaire de la production mondiale d’électricité (20.000 TWh), valorisé au prix brut de 50$ par MWh est de l’ordre de 10 trillions de dollars (soit 12% du PIB mondial de 80 trillions). Si le profit est de 10% et que 4% de ce bénéfice sert à financer des agences de relations publiques, l’argent pour cette campagne, bien que seulement de 0,4 pour mille serait quand même de 4 milliards de $ par an pour toute manoeuvre politique améliorant les profits sur la vente d’électricité. Puisque le nucléaire dépendait en fait de l'Etat et non d'entrepris privées, il fallait que les politiciens ne puissent plus défendre le nucléaire sans risquer de perdre de voix, et pour cela il fallait que le nucléaire fasse peur. L'explosion d'un réacteur à Tchernobyl et l'accident (que certains croient du à un sabotage) à Three Mile Island montrent la brutalité des techniques utilisées.
On pensait en 1970 que le nucléaire continuerait à se développer, pour couvrir 50% de la production électrique au lieu des 20% à l’époque. Les campagnes antinucléaires, très dures, ont gelé la production nucléaire de 1976 à 2010, et pourraient la diminuer encore plus. Cette évolution a amené une perte énorme pour le nucléaire et donc un gain énorme pour les marchés des combustibles fossiles. Ces pertes se mesuraient en trillions de dollars et, bien sûr, des experts en politique et en communication furent engagés pour préserver les profits.
Sans nucléaire et avec des stocks de combustible fossile qui s’épuisaient, qu’allait décider les stratèges de la gestion énergétique ? La campagne de communication choisie a été de promouvoir le renouvelable. Cela permettait de fournir à la population une explication primaire mais acceptable : le renouvelable est inépuisable. Un calcul simple, additionnant l’énergie reçue du Soleil par la Terre et l’énergie théorique que l’on pouvait extraire du vent, montrait qu’il y avait assez d’énergie pour les besoins humains. Une campagne médiatique a diffusé ce message plein d’espoir mais utopique. L’énergie qu’on peut extraire dépend en effet de la différence de température entre la source chaude et la source froide et la solution suggérée est similaire à vouloir profiter de la différence de température entre les pôles et l’équateur.
Le plan d’utiliser les renouvelables ne tenait pas debout mais les agences de communication financées par l’industrie de l’énergie avaient d’énormes moyens financiers pour empêcher que des commentaires d’ingénieurs puissent se retrouver dans des médias à grande diffusion et gâcher ce tableau idyllique. Les médias n'ont pas expliqué au public les difficultés. L’énergie électrique ne se stocke pas et le renouvelable ne fournit qu’une énergie intermittente et souvent produite loin des zones industrielles où on la consomme. On ne révélait pas que les coûts de production d’énergie renouvelable seraient prohibitifs, quel que soient les progrès technologiques imaginables dans les décennies à venir. Mais les omissions et mensonges ont une vie courte. Faute d'arguments techniques, on savait besoin d'arguments médiatiques pour justifier le renouvelable.
Le nucléaire ayant été écarté comme dangereux, il fallait lutter contre l’autre concurrent du gaz naturel, le charbon. Comment montrer que l'usage du charbon allait provoquer une catastrophe? Du CO2 est émis en deux fois plus grande quantité par le charbon que par le gaz mais ce CO2 ajouté ne change que peu la proportion de CO2 dans l’atmosphère. Et pourtant cela servira à combattre la concurrence du charbon mais il a fallu une des plus grandes campagnes médiatiques de tous les temps pour faire croire que l’excès de CO2 va provoquer un réchauffement de la planète et que ceci va provoquer des grandes catastrophes : montée des océans, limitation des zones tempérées où l’homme peut encore vivre sans maladies, réduction de la production agricole, famines, crises, guerres, tornades, etc.
On a du inventer des justifications scientifiques pour faire accepter ce réchauffement. Il fallait prouver que le réchauffement de la Terre, montré par le recul des glaciers, est produit par l’effet de serre du dioxyde de carbone, un gaz dont la production augmente par la faute de l’homme qui consomme de plus en plus de charbon et autres combustibles fossiles. On pouvait ainsi dire que l’homme était responsable et le contraindre à corriger le climat qu’il détruisait. La science était invitée à justifier les alarmes sur l’effet catastrophique du réchauffement climatique produit par l’homme. Cette théorie fut baptisée AGW (Anthropic Global Warming. Réchauffement climatique du à l'homme) pour souligner ces deux effets : réchauffement catastrophique et responsabilité de l’homme.
Des agences de communication furent payées pour faire admettre l’AGW par la communauté scientifique puis par la population. Nous appelons ces agences les lobbyistes de l’AGW. Doté de moyens financiers jamais vus ou imaginés, ces lobbyistes ont commencé par prendre le contrôle (en les achetant) des principales revues scientifiques (dont « Nature publishing » qui édite, outre la revue « Nature » le « Scientific American ».) De nombreuses revues qui s’occupaient de météorologie et de recherche sur le passé géologique de la Terre furent aussi achetées.
Les abonnés à une revue chimique se sont révoltés quand l’éditeur a publié des articles manipulés sur l’AGW. On constate en 1970 que la plupart des revues autrefois scientifiques publient des articles et des éditions spéciales où l’AGW est expliqué et présenté comme une vérité incontestable. Il y a eu une brève révolte où plus de 100.000 scientifiques ont signé une pétition (Oregon) contre ces manœuvres qui étaient un peu trop grosses pour être avalées par des scientifiques sérieux, même si elles n’étaient pas dans leur domaine de spécialisation.
Maurice Strong est un des créateurs de l’arnaque à l'AGW. Maurice Strong est un personnage important à l’ONU. Il a oeuvré pour que les Nations-Unies mettent sur pied une commission, dite d’experts, pour confirmer le réchauffement climatique. Les statuts du GIEC ne définissent pas une entreprise scientifique mais une organisation qui doit promouvoir la vision AGW sur le climat. En fait la plupart des soi-disant experts du GIEC sont, comme les fonctionnaires de l’ONU, des agents qui relaient les opinions de leur parti politique ou de leur confrérie. Ces agents sans éthique sont réputés sensibles à la corruption. Des vrais experts ont aussi été payés pour y participer mais ils étaient en minorité et sans pouvoir. Seuls des rédacteurs, choisis parce qu’ils étaient partisans de l’AGW, avaient une action réelle.
L’article décrit avec clairvoyance que, dans un premier temps (avant 2000), les lobbyistes de l’AGW pouvaient balayer simplement sans justification les arguments des sceptiques (les mauvais), ce qui n’a fonctionné que tant que ces lobbyistes avaient un contrôle suffisant sur les médias. Tant que les lobbyistes pouvaient affirmer ce qu’ils voulaient et que les médias renchérissaient, ils écrivaient qu’il n’y avait pas de controverses pour les climatologues (les bons).
On est étonné que les auteurs de l’article ne soient pas gênés d’avouer que l’on pouvait alors ignorer l’adversaire : « Or les spécialistes du climat (les bons) ne reconnaissent pas de légitimité scientifique aux climatosceptiques (les mauvais). » Les lobbyistes affirment ainsi que les climatosceptiques « ignorent la science du climat, que leurs arguments ne sont pas recevables, que leurs discours sont truffés d’erreurs, et parfois de mensonges. » Cela se passe en 2013, pas au Moyen Âge. Par exemple, l’article annonce que « les Climatosceptiques sont contre la majorité des scientifiques du climat. » Cette phrase essaie de faire passer comme vérité reconnue le contraire d’une réalité : que ce sont plutôt les climatologues qui sont contre la majorité des scientifiques. On devient sceptique dès qu’on a repéré une erreur flagrante dans un article de climatologue, comme celles dénoncés dans le « Climategate », une péripétie historique dont l’article ne parle pas.
L’article montre que des manipulations qui avaient autrefois réussi à faire croire des opinions fantaisistes sont constamment resservies et que personne n’est chargé de corriger les erreurs de cette histoire. C’est le cas d’un prétendu consensus des scientifiques sur l’AGW, une manipulation grossière qui a transformé l’opinion de quelques dizaines de climatologues en un consensus à 97%.
Il s’agit d’un sondage dans lequel 10.257 scientifiques avaient été contactés. 3146 ont répondu et, parmi ceux-ci, 5% se sont décrits comme scientifiques du climat, soit 157. Mais les auteurs du sondage ont compté seulement ceux qu’ils ont classé comme de vrais spécialistes car ceux-ci avaient publié au moins un article dans la catégorie du changement climatique dans des revues vérifiées par des pairs et reconnues par l'AGW. La première question était " croyez-vous que la température moyenne de la Terre, comparée aux températures d'avant 1800, a augmenté, diminué, ou est restée relativement constante?" (c'est à dire, depuis la fin du petit âge glaciaire). 76 personnes (sur 79) ont répondu « augmenté » et 75 sur 77, soit 97,4%, ont répondu oui à la question 2: « Pensez-vous que l’activité humaine a contribué significativement à changer la température globale de la Terre? » Ce sondage n'était pas sérieux mais les médias et les lobbyistes de l'AGW l'ont fait croire, ne publiant que le pourcentage final: un consensus de 97% des scientifiques. Les sondages truqués sont une méthode traditionnelle de l'arnaque éolienne.
Pour les problèmes précis, les sceptiques sont renvoyés à des papiers anciens en disant que leurs allégations avaient déjà été prises en considération (de façon discutable ou faussée) par les bons (les climatologues), que les écrits passé du GIEC sur le rôle du soleil dans les fluctuations du climat ou sur le rôle de la vapeur d’eau comme puissant gaz à effet de serre avaient déjà été traités et réfutés. « Les scientifiques du climat (les bons), relayés par des journalistes spécialisés (les nègres payés par les lobbies de l’AGW), ont réfuté ces attaques ». Les sceptiques n’avaient pas alors de tribune publique pour montrer que l’activité du soleil prévoyait le climat futur mieux que les théories des climatologues (les bons) et qu’une prise en compte de la vapeur d’eau rendait insignifiant les variations de CO2.
Un autre type d’attaque est la suivante. Les médias annoncent, preuves à l’appui, que « Les climatosceptiques sont subventionnés par des lobbies du pétrole et du charbon. �� En fait, tous les scientifiques sont subsidiés mais les subsides aux bons sont plus de 5000 fois plus élevés que ceux attribuées à ceux qui participent à la promotion de l’AGW. Les pétroliers ont l’habitude de financer de nombreux organismes de recherche et d’ONG. Des sceptiques ont ainsi reçu des fonds, ce qui a été souligné par les lobbyistes de l’AGW. Les sceptiques ont ainsi reçu 23 millions de dollars sur 10 ans. Pendant ce temps, les climatologues ont reçu des gouvernements et d'autres donneurs, par les canaux habituels du soutien à la recherche, de l’ordre de 2 milliards par an, soit 5000 fois plus. Le public, qui n’est pas habitué à comparer des paiements relatifs, même avec un facteur 5000, est ainsi manipulé.
Une autre attaque est plus vicieuse et est digne des techniques de propagande des Soviétiques et des Nazis. Un exemple fameux de manipulation crapuleuse de l’opinion a été celle qui a disqualifié ou caché les études révélant les dangers du tabac. Des auteurs de cette manipulation ont été recherchés et une manipulation actuelle consiste à prétendre qu’ils travaillent maintenant pour les climatosceptiques.
Comme des avocats qui défendent à tour de rôle les promoteurs et leurs victimes, il est courant que des spécialistes de la propagande, de la publicité, des communications d’entreprise et des relations publiques travaillent pour ceux qui les payent, quel que soient leur idées. Comme ces experts peuvent s’être recasés dans un camp plutôt que l’autre, cet argument peut servir pour discréditer n’importe quel camp dès qu’un mensonge y devient manifeste mais ces experts de la communication ont plus de chance de gagner des sommes importantes s'ils travaillent pour les plus riches, soit du côté de l’AGW.
On a aussi essayé de disqualifier les sceptiques en les traitant de « marchands de doute » qui entretiennent artificiellement l’ignorance dans le public. Logiquement, les lobbyistes des renouvelables devraient être dans cette catégorie car ils ont réussi à ce que très peu de citoyens soient au courant de ce que leur coûte les politiques de soutien à l’éolien et au photovoltaïque. Les Européens sont étonnés quand on leur démontre que cette politique a déjà fait doubler leur facture d’électricité, un effet qui des règlements légaux permettent de prolonger pendant les prochaines 15 années.
Que conclure de ces campagnes d’intoxication ? Les manipulations évidentes ont plutôt eu l’effet inverse de braquer les scientifiques tenant à l’éthique de leur métier contre les manipulateurs de ces campagnes médiatiques. Les méthodes des lobbyistes leur ont suscités des ennemis, des climatosceptiques résolus à faire triompher la vérité. Le fiasco de Copenhague n’a pas besoin d’autres explications.
Mais la lecture des revues éditées par les écolos et d’autres adeptes de l’AGW montre que leurs experts en communication, contrairement à leurs experts en technologie, sont nombreux et sont habiles à rechercher ou à interpréter ou à inventer des failles éthiques dans les publications des climatosceptiques. La lecture des médias prouve que les manipulations des lobbies de l’AGW sont toujours d’actualité dans un jeu où les manipulateurs précédent les manipulés pour prévoir les prochaines opinions et les orienter selon la propagande.
Malgré la pléthore de moyens d’information, il est possible, en ayant le support d’une majorité de médias importants (le principal étant la ou les télévisions nationales) de faire croire n’importe quoi car on ne développe pas l’esprit critique à l’école, préférant inculquer le respect de l’autorité. Une majorité d’Allemands, un peuple pourtant éduqué, a ainsi adopté le Nazisme en 1936. Auparavant, les Soviétiques avaient endoctriné un peuple immense sur les vertus du communisme. La principale personne visée par cette propagande est l’électeur mais, dans les démocraties permettant aux idées de circuler, comme il y a autant d’idéaux que de partis, ces manipulations incitent plutôt les électeurs à réfléchir.
Le lobby AGW européen essaie de faire croire que la situation est pire aux États-Unis qu’en Europe mais l’information est plus libre et mieux répandue aux États-Unis. L’Europe est une victime plus atteinte par les intérêts des gaziers. Grâce aux lois traditionnelles qui donnent aux propriétaires américains le droit d’exploiter le gaz naturel sur leur terrain et à la révolution technologique du fracking, le prix du gaz naturel a été réduit au tiers de son prix mais rien de semblable n’est fait pour réduire le prix du gaz russe.
Dans l’article, le lobby AGW annonce que « Le consensus scientifique n’est plus contesté dans les arènes internationales, mais il ne suffit pas à entraîner l’action politique ». Dans le langage codé de l’AGW, l’« action politique » inclut ce qui favorise ses buts. On y trouve (1) interdire le nucléaire, (2) taxer le charbon en taxant le CO2 et les émission de mercure et d'autres polluants, (3) subsidier les deux catégories favorites du renouvelable, l’éolien et le PV, lesquels, grâce à une loi qui leur donne la priorité d’accès pour fournir aux réseaux, font une concurrence anormale à l’exploitation du charbon et du nucléaire (c'est-à-dire rendent l’énergie plus chère pour le client), (4) financer le développement des réseaux de transport de l’électricité pour qu’ils aient une capacité augmentée pour pouvoir transporter l'électricité renouvelable qui voyage dans les deux sens et sans horaire équilibré.
D’après les lobbyistes de l’AGW, « les sceptiques français ont des motivations politiques et idéologiques, ils défendent la modernité technoscientifique (un terme disqualifiant) et accusent leurs adversaires d’être influencés par une idéologie « verte » (un terme élogieux dans les milieux AGW mais qui recèle autant d’arnaques que les autres idéaux politiques). C’est une technique de propagande d’attribuer des opinions aux adversaires. La phrase montre que les lobbyistes de l’AGW ne s’en privent pas.
Suivant une méthode mise au point par les grands escrocs, on fournit aux collaborateurs des motifs leur permettant de prétendre travailler pour des causes nobles (au cas où ils auraient des démêlés avec la justice). L’AGW est qualifiée de cause noble, bien que sa finalité soit d’enrichir les vendeurs de gaz naturel. Une liaison directe (de l'AGW aux profits gaziers) était visible aux États-Unis lorsqu’ils construisaient des gazoducs entre les champs gaziers du Texas et du Canada vers des usines TGV à proximité des centres industriels. Depuis, la production importante et inattendue du fracking a rendu le gaz naturel tellement abondant que son prix a chuté. Ce n’est pas encore le cas en Europe où la Russie peut entretenir une pénurie suffisante pour que le prix du gaz soit aligné, à capacité calorique égale, sur celui du pétrole.
Les militants de Greenpeace travaillent en fait pour les campagnes antinucléaires et, indirectement pour les vendeurs de gaz naturel puisqu’ils éliminent leur concurrence nucléaire. Ceux qui travaillent pour l’arnaque éolienne bénéficient des études de l’AGW pour prétendre qu’ils travaillent contre le réchauffement climatique.
Les lobbyistes posent comme postulat que « les sceptiques opposent la modélisation par ordinateur » et la "vraie science". Une opposition absurde car les climatologues confrontent sans cesse simulations et données d’observation, lesquelles sont toujours retravaillées à l’aide de modèles ». Ceux qui ont réalisé une simulation d’un système à grande échelle savent que les programmes deviennent vite trop compliqués pour qu’une inspection puisse y découvrir des anomalies (ce qui ne exclut des résultats scientifiques fiables et vérifiables) . Les programmeurs peuvent donc s’arranger pour obtenir des résultats souhaités sans que cela puisse être détecté tant que les examinateurs n’ont pas le code et l’opportunité de l’utiliser pour tester les résultats de cas exemplaires.
Le climatologue Mann a utilisé un programme pour calculer le réchauffement déduit des cernes des arbres, programme qui ne retrouvait pas le réchauffement pendant l’optimum du Moyen-âge. Le chercheur McIntyre, après de nombreuses difficultés pour se procurer le code de Mann, a pu tester (et faire vérifier par l’Académie des Sciences américaine) que ce programme arrivait aux mêmes conclusions si les données sont choisies au hasard. Il faut qu’on croie à l'honnêteté d’un chercheur pour qu’une simulation soit valable, une qualité qu’il est prudent de pas attribuer sans vérification à des lobbyistes.
L’article de la Recherche est destiné à des scientifiques et ne doit donc ni les choquer, ni ignorer les controverses en cours. C’est ce travail impossible qui a été confié aux rédacteurs de l’article, lesquels n’ont eu comme possibilité que de tout mélanger pour éviter toute conclusion. Les lobbyistes ne peuvent donc disqualifier les sceptiques (C’est à dire les examinateurs) qu’avec des considérations prudentes, telles que les suivantes : « Il existe parfois, chez des personnes de formation scientifique et d’ingénieur, une authentique méfiance vis-à-vis des modèles du climat, qui s’apparent à un conflit de « cultures épistémiques » : des scientifiques ayant des pratiques et des méthodologies éloignées développent des épistémologies et des conceptions de la science différentes ». Les auteurs doivent en plus insérer des phrases de précautions. « À y regarder de plus près, pourtant les choses sont un peu plus compliquées ». En conclusion l’article conclut tout et son contraire mais en faisant croire que le domaine est tellement compliqué que rien ne s'oppose aux thèses de l’AGW.
Les auteurs de l’article sont au courant des raisons scientifiques qui ont disqualifié le GIEC. Ils tentent de minimiser ces questions comme connues et dépassées. Des controverses internes « concernent la valeur de la hausse du niveau des mers, la représentation des nuages, le rôle des aérosols, l’attribution des évènements extrêmes du réchauffement global et bien d’autres sujets aux conséquences importantes. Ces débats très vifs sont le plus souvent peu publicisés, à cause de leur caractère « ésotérique » mais aussi pour ne pas donner prise aux critiques extérieures. » C'est une raison étrange pour ignorer les objections. On prétend que les scientifiques (?) de Greenpeace ont comme règle de se retirer des discussions quand elles deviennent vraiment scientifiques. Le message de l’article semble montrer que c’est une règle générale chez les lobbyistes.
« Les « cadrages » dominants du problème climatique, c’est à dire les façons dont il est défini et « mis en politique » aux niveaux national et mondial, sont aussi remis en question. Certains désapprouvent un scientisme qui s’incarnerait dans l’institution du GIEC, ainsi que dans certains discours de politiques et de scientifiques, et qui confieraient à la science un rôle d’autorité justifiant la décision politique ». C’est ce rôle autoritaire que les lobbyistes ont tenté d’imposer avec le GIEC et des campagnes médiatiques dans des magazines scientifiques (Nature, Science, La Recherche). Heureusement les vrais scientifiques n’oublient jamais qu’une partie de leur expertise nécessite d’adopter souvent une position de sceptique.
L’article confirme que la question du réchauffement climatique est une controverse entre science et politique. « Le GIEC, surtout, concentre les critiques, ses « résumés à l’attention des décideurs » et les discours qui s’en réclament sont accusés de partialité, de catastrophisme, de ne pas assez tenir compte des incertitudes ou, au contraire, de ne pas tenir en compte les hypothèses extrêmes. Se voulant à la fois détenteur de l’autorité scientifique et neutre politiquement, le GIEC est vulnérable aux attaques. En réalité, son expertise scientifique, aussi exigeante soit-elle est intrinsèquement faillible et provisoire, elle est inévitablement politisée, orientée par les demandes et l’importance des enjeux. » Le GIEC, de par son mode de financement et de nominations aux postes importants de rédacteurs, n’a pas les moyens de résister aux pressions des lobbies intéressés qui gèrent les trillions de dollars par an de l’industrie de l’énergie et dont les profits dépendent des décisions du GIEC. Les dirigeants du GIEC ont ainsi d’énormes moyens pour influencer les médias et tenir la science à l’écart des décisions industrielles, opportunément qualifiées de décisions politiques. L’article des lobbyistes AGW ne peut pas dire explicitement que tout ce que dit le GIEC est douteux mais il le signifie.
Il y a trop de fonctionnaires de l’environnement à l’Europe et dans les nouveaux départements environnementaux que l’Europe a demandé de créer dans tous les pays membres au niveau national, régional et parfois communal. Après que l’alarmisme de l’AGW se soit dégonflé à Copenhague, la bonne solution pour dégraisser l’Europe de ses fonctionnaires serait d’éliminer les services de l’environnement récemment créés (20% de fonctionnaires en plus). Cela ne s’est pas fait, montrant la puissance du lobby AGW.
Le cas français illustre les problèmes quand les experts de la vérité scientifique appartiennent à des institutions. Les erreurs évidentes et même les falsifications de la réalité climatique menacent des emplois rémunérés et qui étaient autrefois respectés et dignes de foi. Une réaction de 600 chercheurs français à une critique montre qu’ils se sentent en danger, occupant des postes inutiles, sauf pour réaliser les buts de l’AGW.
Est-ce que la phrase suivante demande le « droit à l’erreur » pour ces experts ? « L’ancien ministre C. Allègre, met en cause la légitimité des sciences du climat, et même la compétence et l’honnêteté des climatologues. … Les (600) chercheurs demandent la reconnaissance, non pas de la validité scientifique de leurs résultats, mais la légitimité institutionnelle de leur discipline. Car les climatologues ressentent une forme de fragilité de leur domaine, liée à une institutionnalisation assez récente, aux contraintes d’une expertise très lourde et exposée politiquement – et aussi à la puissance des réseaux d’influence politique et scientifique des hiérarques des disciplines rivales ».
Ainsi les lobbyistes de cet article sont contraints d’admettre que le domaine qu’ils analysent n’est pas jugé sur des critères scientifiques mais sur des rapports de force ou la manipulation de la population et des scientifiques est primordiale. Ils n’accusent personne et surtout pas eux-mêmes. On aurait quand même pu mieux travailler pour l’intérêt général, c'est-à-dire pour produire du courant au moindre coût, sans toutes ces manœuvres des lobbies, juste en demandant aux ingénieurs de chiffrer le coût de revient de chaque solution et de choisir la meilleure.
L’affaiblissement de l’expertise nationale au niveau scientifique n’augure rien de bon pour les futures décisions sur les sujets controversés. « Les nouvelles modalités de gestion des controverses indiquent peut-être la forme que prendront demain les débats autour des nouveaux risques et autres problèmes sociotechniques (nucléaire, organismes génétiquement modifiés, nanotechnologies, etc.). » Pour étudier sérieusement ces problèmes, il ne faudrait plus faire semblant d’ignorer les contraintes économiques et industrielles et avoir des experts (ou des étudiants sortis d’une formation intellectuelle saine) qui savent calculer un prix de revient et se méfient des arguments d'autorité ou médiatiques.