Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Le bois est une énergie renouvelable encore peu exploitée et mal comptabilisée.
L'énergie stockée dans sa production est équivalente à 25% de l'énergie électrique.
Les textes officiels parlent de biomasse et non de bois. Le bois a, depuis toujours, fourni une énergie considérable, équivalente à 10% de la production d'énergie mondiale actuelle. On n'a pas encore montré que des nouvelles plantes soient capables de capturer plus d'énergie solaire que celle de forêts bien gérées pour la production d'énergie. Le bois est maintenant une sous-catégorie de la biomasse mais il en est séparé parce que le business de l'environnement cherche à faire fortune avec les subsides pour les agro carburants et ne veut donc pas que l'on accorde les mêmes subsides aux forestiers.
L'énergie du soleil réchauffe la terre, ce qui soulève l'air et attire du vent de la mer vers la terre, ce qui sert aux moulins à vent. L'énergie du soleil favorise dans les feuilles des arbres la photosynthèse qui récupère le CO2 de l'air pour générer du bois (du carbone), lequel est plus tard coupé et stocké et finira, le plus tard possible, par être brûlé en fournissant de l'énergie. Le bilan écologique du vent ou du bois est le même car aucun ne génère de CO2 supplémentaire mais le bois retire du CO2 du circuit de gaz à effet de serre. Le bois est une énergie renouvelable plus facile à utiliser (stockable et non intermittente).
Le bois utilisé pour la construction et pour le papier est doublement intéressant car ce bois est une réserve de carbone qui ne remet pas dans l’atmosphère le CO2 qui a servi à sa croissance. Le bois de construction sera brûlé un jour (entre-temps, ce bois stocke du carbone, ce qui rend son usage doublement intéressant). Il est comptabilisé pour les services fiscaux dès qu’il est commercialisé. Il pourrait donc être comptabilisé comme énergie renouvelable dès ce moment.
Cependant le bois coupé pour la construction n’est pas explicitement cité dans la directive de la Commission européenne (décembre 2008). La sciure et même le bois de chauffage servent dans la préparation de panneaux de bois compressé, qui, comme le bois de construction, seront brûlés un jour mais qui ne sont pas explicitement comptabilisés dans la directive.
Pendant la croissance d’une plantation de bois (en exploitation durable), on coupe la plupart des petits arbres pour ne laisser pousser que quelques grands troncs. Ces petits arbres et les branches coupées peuvent faire du bois à brûler (ou être converti en panneaux de bois compressé).
Un chiffre global cité par le GIEC (environ 10 % de l’énergie provenant du bois et d’autres biomasses) est établi à l’échelle du monde et s’applique surtout dans les pays en voie de développement. Ce pourcentage est plus faible dans les pays à forte densité (Belgique) et d’autres pays de l’OECD, sauf au Canada, en Finlande, et en Suède. La productivité de la biomasse du bois pour l’énergie serait meilleure si on exploitait les forêts pour maximiser la production d'énergie calorique
Les bûches de chauffage sont vendues en cordes (volume de 3,86 m3 ; 1 m3 = 0,259 kg). Une corde contient approximativement une tonne de bois (les vides entre bûches, la différence de densité et l’écorce, expliquent la différence). Le bois coupé a une densité de 0,9. Quand le bois a été séché à l'air pendant 2 ans, son taux d’humidité est de l’ordre de 20 %. L’énergie calorique du bois est de 4,5 kWhc/kg, ou 4 MWhc/m3. L’énergie d’une corde est de 1,166 kWhc/m3. [122].
Une forêt d’un hectare produit 6 m3 de bois de construction par an (environ 6 tonnes). Dans un type de gestion durable, on replante des petits arbres après une coupe à blanc. Au bout de 30 ans, les arbres coupés (troncs) occupent au total un volume de 180 m3 (plus pour les conifères, moins pour le bois dur). Une grande partie des arbres sont coupés tous les 10 ans pour laisser plus de place aux grands arbres. Ces petits arbres et les branches coupées sont récupérés pour le bois de chauffage. La gestion avec coupes des grands arbres et replantation dans les éclaircies est plus compliquée mais préserve mieux le sol. Un tiers du bois amené à la scierie (volume brut total) est enlevé quand il est transformé en bois d’œuvre prêt à la vente (volume net commercialisable), mais ce bois est récupéré après sciage et sert au chauffage. Il n’y a pas de statistiques fiables de la quantité de bois de chauffage produite. Cela dépend de la gestion forestière et pourrait être optimisé.
Une fiche de la région wallonne donne des statistiques. En voici des extraits : « La forêt belge occupe actuellement 22 % du territoire national et sa superficie a augmenté de 25 % en 130 ans. 80 % de la forêt se situe en Région wallonne. La répartition public/privé est à peu près de 50/50. » « La forêt belge produit 4.500.000 m3 de bois par an (hors bois de chauffage) alors que sa consommation est de 11 millions de m3. La filière bois compte 3200 entreprises et emploie 40 000 personnes. »
La forêt occupe 7480 km2 (22 % du territoire de 34 000 km2). Avec une production de 6 m3/hectare (600 m3/km2) ou de 540 tonnes/km2, ce bois est produit sur (4,5 M/600 =) 7500 km2 (un carré de 87 km de côté), ce qui correspond à une forêt bien exploitée ou plus productive qu’ailleurs. 80 % de cette forêt se trouve en Wallonie, soit 6000 km2.
Le bois de chauffage (y compris celui de la sciure de bois et des autres déchets) pourrait avoir un poids triple de celui du bois d’œuvre, surtout en y ajoutant le bois provenant des haies, taillis et arbres de jardin en fin de vie. Dans les calculs suivants, une hypothèse très restrictive suppose que le poids du bois de chauffage est égal à celui du bois d’œuvre brut. Cela suppose aussi que les bois de chauffage sont entièrement récupérés et comptabilisés, ce qui est loin d’être le cas actuellement. Une bonne gestion pour maximiser la production de combustible bois apporterait beaucoup d’emplois.
Le bois de construction sera brûlé un jour (entre-temps, ce bois stocke du carbone, ce qui rend son usage doublement intéressant). Le poids en bois commercialisé des parties exploitées de la forêt belge est de 3,69 Mt (bois servant directement à la construction). Il est comptabilisé ici comme énergie renouvelable dès qu’il est commercialisé. Le poids de bois des parties exploitées de la forêt belge sera de 3,69 Mt x 2 (bois + ce poids en bûches et déchets) x 4500 = 33,2 TWhc (4,44 GWhc/km2) quand la forêt sera exploitée pour produire autant de biomasse que possible. Il s’agit donc d’une source très importante d’énergie renouvelable (équivalente à la chaleur qui pourrait être produite par près de 10 000 éoliennes terrestres de 2 MW ou 3,5 GWhe). La Wallonie produit 80 % du bois belge. L'éolien intermittent y est négligeable par rapport aux énergies renouvelables du bois, énergie stockable.
La forêt des États-Unis pourrait produire de façon durable 368 Mt de bois sec par an, soit fournir 5 % de l'énergie totale qui y est actuellement consommée [180]. Cela représente 25 % de l'énergie électrique, 3 fois plus que ce que l'éolien pourrait produire mais en coopération avec 3 fois plus d'énergie provenant du gaz naturel, une énergie fossile que l'on ferait mieux de préserver pour le transport..
Si on remplace par de la forêt un parc éolien de 6 éoliennes (chacun demandant un espace de 10 km2 sans arbre, en supposant une distance minimum de 1 km entre les éoliennes et les habitations et de 700 m entre les éoliennes en ligne), le bois annuel récolté stockerait les émissions de CO2 produites par (4,44 x 10 =) 44,4 GWhc, à comparer avec la production de 6 éoliennes de 2 MW ou (2 x 6 x 8760 x 0,2 =) 21 GWhe/an, correspondant à (21/0,55=) 38,2 GWhc, sans rendre indispensable d’ajouter des centrales d’appoint polluantes. Bien que ces chiffres soient discutables car ils ne concernent que les régions où le bois pousse bien, comme la Belgique et que l'espace sous les éoliennes peut être cultivé, cela montre que les stratèges officiels de l'environnement n'ont jamais étudié de façon scientifique et exhaustive les différentes options pour limiter les émissions de CO2.
La directive européenne glisse l'énergie du bois sous le tapis pour ne laisser les places de choix qu’à l’éolien et aux biocarburants.
Le bilan environnemental dépend de la façon d'interpréter les règlements sur ce qui est à classer parmi les renouvelables. La Région Wallonne devrait s'assurer que les mesures d'application de la Directive de la Commission européenne soient favorables au bois et n'entraînent pas la Wallonie à s'engager dans l'éolien là où il n'y a pas assez de vent et soit contrainte à produire de l'électricité par des méthodes inefficaces alors que sa production est déjà excédentaire.
Pour satisfaire aux critères européens et au protocole de Kyoto, il faudrait comptabiliser la production du bois, un combustible renouvelable, en subsidiant le bois de chauffage, le papier et les bois de construction (tout bois ou papier vendu finit par être brûlé, parfois cent ans plus tard). Le stockage du bois sous forme de construction est donc une des meilleures façons d'empêcher le carbone de nuire. On espère que le futur remplaçant du protocole de Kyoto (distinct des élucubrations européennes) diminuera les émissions de GES en favorisant les meilleures solutions, dont l'exploitation du bois. Il est inutile et même nuisible d'investir des sommes folles dans l'éolien ardennais là où il n'y a qu'un vent moyen (cité dans l'étude d'incidence de Electrabel).
La Belgique peut investir pour éviter que du bois ou du taillis pourrisse sur place, produisant du gaz méthane nocif pour le réchauffement climatique. Cela générerait bien plus d'emploi que l'éolien. Le bois crée actuellement 40.000 emplois [122].
Un règlement belge impose aux fournisseurs d’électricité de produire avec un pourcentage donné de renouvelable (9 % en 2009). Ce règlement inspiré par un lobby éolien (très influent en Wallonie) n’a pas de raisons d’être et devrait être supprimé d'urgence. Cette arnaque force les fournisseurs d'électricité à acheter des certificats Verts uniquement échangeables en Wallonie.
La Wallonie ,qui n’a qu'un peu d’hydroélectricité, serait ainsi libérée de ce quota qui incite à détruire son environnement paysager par des éoliennes. La Wallonie, qui dispose d’une mine de renouvelable avec sa production de bois, peut lutter efficacement pour préserver le climat sans devoir exploiter de l’éolien qui est désespérément inefficace chez elle.
Une bonne gestion économique est de s'occuper de ce que l'on fait bien, que ce soit du bois en Ardennes ou de l'éolien en mer pour la Belgique fédérale. Une mauvaise gestion consiste à détruire son tourisme et sa capacité d'accueil résidentiel par de l'éolien qui ne rapporte que des résultats minimes au point vue environnemental et est peu économique.
Les négociateurs belges du prochain traité qui remplacerait le Protocole de Kyoto devraient être au courant de l'industrie du bois et s'assurer que ce carburant renouvelable est complètement comptabilisé dans la mesure du CO2 émis. Ceux qui négocient les subsides doivent attribuer des montant pour chaque technologie selon ses mérites et ne pas laisser des lobbies éoliens s'approprier, comme maintenant, des avantages par rapport à la production de biomasse, dont le bois est actuellement la biomasse la plus productive. La filière bois serait sa meilleure contribution. Le bois est une façon efficace de faire de la chaleur renouvelable et sera développé aux États-Unis [180] La forêt est indispensable au bien-être de la terre.