Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
La gestion du réseau électrique national ou international était déjà difficile avant d'y insérer des grandes puissances d'énergie intermittente.
La répartition des coûts du réseau entre les producteurs privés d'électricité et le monopole semi-privé et semi-public du réseau est très difficile surtout avec des promoteurs d'éolien industriel qui ne reconnaissent pas que les centrales de backup sont indispensables, une opinion que les politiques acceptent.
Que le réseau électrique soit géré ou non par l’État, ses coûts devraient être minimisés pour que les consommateurs payent leur électricité au prix le plus bas.
Le prix de vente de l’électricité peut dépendre de l’heure quand on installe des compteurs intelligents comme en France et en Belgique pour encourager la consommation de nuit.
L’électricité ne s’achète pas comme des denrées au magasin. Il ne stocke pas sauf par des dispositifs ruineux pour le conserver une fraction de seconde. Le prix d'achat du kWh peut varier fortement d’un quart d'heure à l’autre suivant les prévisions de fourniture et de consommation.
Comme le réseau est financièrement responsable en cas de panne générale d’électricité, il donne donc des tarifs préférentiels :
Comme le réseau doit assurer la livraison à la demande, il achète moins cher l’électricité fournie aux heures creuses. Il devrait pouvoir refuser de l’électricité fournie quand le réseau est saturé aux heures creuses ou l’accepter à un prix négatif comme dans certains cas aux États-Unis et au Danemark. (Des règlements, conçus par des idéologues ne croyant pas aux contraintes techniques, rendent cela impossible quand ces nouveaux prêtres ont le pouvoir dans un pays d'obliger à accepter de l'énergie renouvelable au moment où elle est produite).
Pour gérer la sécurité d’approvisionnement, le distributeur passe des contrats de longue durée avec ceux qui assurent une livraison garantie à tout moment pour fournir la charge de base et stabiliser la fréquence du réseau. Il s'agit de contrats combinés associant des centrales nucléaires et des stockage d'énergie (stations de pompage et barrages hydroélectriques). Ces contrats sont parfois incompatibles avec des nouveaux règlements incohérents conçus pour organiser un marché libéralisé de l'électricité fournie à un réseau monopolisé, national ou européen.
En France et en Belgique, les contraintes techniques avaient été gérées en réunissant sous une seule autorité le réseau et les productions primaires (intégration verticale). La technologie rend en effet préférable d’harmoniser, en tenant compte de contraintes d'ensemble, la production et le transport.
En Europe (après les États-Unis), une solution dite plus juste, plus chère pour les clients et plus exploitable par les nouveaux arrivants (en pratique, ce furent divers affairistes de l’énergie), a été choisie pour des raisons politiques ou autres. Des nouveaux règlements étaient censés rendre le partage des coûts et des investissements équitable entre les producteurs privés, le réseau national et les sociétés locales publiques qui distribuent le courant aux particuliers et petits clients. Ces règlements ont été encouragés par la Commission européenne car des lobbies ont persuadés les décideurs qu'ils devaient nier le fait que cela amènera des pannes et des augmentations de prix. De même, en URSS, la vérité officielle pouvait nier les lois de l'économie. Ici on a persuadés des officiels que les contraintes de la physique des réseaux électriques n'étaient qu'un prétexte pour empêcher le démantèlement des grandes entreprises qui fournissent l'électricité.
La production d’énergie à la demande doit avoir des réserves stockées dans des barrages hydrauliques, des stations de pompage ou avoir des centrales d’appoint au gaz prêtes à être utilisées en cas d’absence de vent ou de panne ou d’entretien des grosses unités primaires de production.
Comme il se pourrait que ces centrales de backup maintenues prêtes à l’emploi pendant les heures de faible consommation ne soient jamais utilisées, le distributeur responsable d’une alimentation à la demande doit dans ce cas financer l’investissement et l’entretien des backups (ou payer pour une capacité de production à la demande, même s'il ne l'utilise pas ou n’achète presque aucun kWh).
On comprend que la nécessité de ces subtilités techniques soit difficile à inclure dans les règlements officiels du marché de l'électricité (règlements élaborés sans que des ingénieurs y aient pris part). En plus, ce marché est libéralisé mais avec des exceptions favorisant certaines énergies renouvelables (éolien ou solaire mais non pas hydraulique, biomasse mais non pas celle tirée du bois).
Le réseau électrique d’un pays doit fournir toute l’électricité demandée, sinon le réseau s’effondre. Les incidents récents (4 novembre 2006, dans la région des éoliennes de l’Europe du Nord) ont montré qu’une panne générale de courant ne peut pas être réparée rapidement. La panne était due à un concours de circonstances où le fait que les générateurs éoliens avaient le droit de se raccrocher automatiquement a eu un rôle important en perturbant le réseau [32]. La panne américaine de 2003 est analysée par des ingénieurs. et montre clairement que la cause est une dérégulation, conçue par des juristes et économistes, sans égards pour les contraintes physiques. Ceux qui ont une compétence technique ne sont plus au pouvoir en Occident tandis que la Chine, où 8 dirigeants sur 9 sont soit ingénieur soit scientifique [175], peut, en profitant de ses développements technologiques, rattraper ou même dépasser l'Occident.
Un marché libre sur un réseau électrique est très complexe à gérer comme les ingénieurs le savaient mais comme l'ignoraient les économistes et les affairistes qui se sont passionnés pour fixer des règles de prix d'un marché équitable applicables à ce marché très particulier de l'électricité. Le résultat de la libéralisation a été des pannes fréquentes à partir de 2001 en Californie, à New York et en Italie, et de nouveau à Londres et à New York en 2003. Le résultat était prévisible et ne s'est pas fait attendre: Les prix de l'électricité en Californie libéralisée étaient 71 % plus élevé que dans le reste du pays (41% plus élevé pour les industriels) [148].
La libéralisation a commencé aux États-Unis avec une loi de 1978 (Purpa) dont le but était de permettre la vente d'énergies renouvelables à un réseau accessible à tous mais dont l'effet principal (voulu ?) était de favoriser les nouvelles turbines à gaz et de perturber la rentabilité des centrales nucléaires.
Le réseau était déjà ingérable dans ces conditions mais le devient de plus en plus depuis qu'on y injecte des quantités importantes d'éolien prioritaire et imprévisible. Les Allemands, les plus avancés en capacité éolienne installée, n'ont pu empêcher l'excès de pannes générales de réseau qu'en ayant supprimé la connexion automatique de l'éolien et en refusant près de 10 % de l'énergie éolienne proposée.
La libéralisation a permis aux opportunistes de la firme Enron de profiter, avant sa faillite frauduleuse, des avantages du marché libéralisé, réussissant un hold-up de 30 milliards de dollars en plein jour (Article du New York Time par Krugman cité dans [148]). Enron agissait comme un régulateur du marché ('marketmaker'), achetant des potentialités de générer de l'électricité à un endroit pour le revendre à un autre, comme on achète des titres pendant les périodes d'offre surabondante pour les revendre aux périodes de manque. Des intermédiaires empochaient les bénéfices de ces échanges (souvent frauduleux), lesquels ont disparu ainsi. Des opportunistes se préparent à exploiter de la même façon le grand réseau européen libéralisé. Il semble qu'il soit difficile de faire payer pour le transport de l'électricité ou qu'on ne veuille pas mettre en place un mécanisme qui défavoriserait l'éolien, lequel est produit là où il y a du vent mais pas là où l'on en a besoin.
Quand les stations de pompage et les barrages sont gérés par le réseau au lieu de l'être par des fournisseurs d’électricité nucléaire, la répartition des coûts d’achat de l’électricité est comptabilisée par des fonctionnaires appliquant des règlements politiques qui favorisent l’éolien, entre autres par l’obligation d’achat. Ces règlements découplent un fournisseur de son backup, ce qui avantage l'éolien mais qui augmente le risque de panne générale et rend plus compliqué de vérifier qu’un fournisseur intermittent ne prenne pas de paris sur la prévision du vent, paris qui peuvent faire écrouler le réseau si le vent change. La réglementation conçue par des affairistes ne permet ni de répartir les coûts en faisant payer l'éolien pour le backup que le réseau doit assurer à cause des renouvelables intermittents ni de faire payer les surcharges de transports d'électricité.
La Commission énergie 2030 (en Belgique) avait expliqué depuis longtemps que les projets des affairistes de la libéralisation allaient obliger de faire des extensions au réseau pour qu’il supporte les brusques changements de puissance des éoliennes au comportement imprévisible [101] et avait signalé que, si on ne freinait pas la libéralisation, ces transformations nécessaires du réseau auraient un prix élevé, ce qui devient de plus en plus vrai avec les projets éoliens déjà approuvés en Belgique.
L'Ademe reconnaît que le prix du marché de l'électricité a triplé de 2001 à 2008 (page 22). Prenons quelques exemples pour expliquer cette catastrophe financière pour les consommateurs d'électricité. Si le réseau passe un accord de 40 ans pour s'engager à prendre l'électricité de base d'une centrale nucléaire, il aura un prix en rapport avec le coût, de l'ordre de 30 €/MWh.
Dans un marche libéralisé, les accords à long terme ne sont plus autorisés et la centrale nucléaire va proposer un prix légèrement inférieur à ceux des concurrents, c'est à dire des turbines à gaz ou des TGV qui dépendent du prix du gaz et ont un coût minimum au-dessus de 68 €/MWh (page 21).
Le réseau finira par employer de l'électricité nucléaire comme dans le cas précédent mais il l'achètera à 68 € au lieu de 30 €, ce qui, ajouté à l'inflation, explique le triplement des coûts. Le réseau sera obligé d'acheter l'électricité éolienne, non pas au coût qui correspond à son mix d'énergie intermittente et continue mais au coût moyen du marché, puisque la libéralisation suppose que tous les achats sur le marché se font au même prix à un moment. Les comptes de l'éolien affichent donc des ventes à 68 €, soit un déficit de [85 - 68=] 17 € au lieu de [85 - 15 = ] 70 €, montant réellement perdu par les consommateurs.
En pratique, les règles de libéralisation permettent aussi de jouer d'autres manières sur les coûts, comme révélés après l'examen des comptes de la société en faillite frauduleuse Enron. Les règles de libéralisation ont été un peu améliorées depuis ce scandale mais, dans l'environnement dogmatique de la libéralisation à tout prix, la tâche est presque impossible et les possibilités de profits légaux au dépens du consommateur sont encore nombreuses.
Il a fallu une crise financière pour qu'on s'interroge sur la nécessité de contrôler la libéralisation des crédits et qu'on essaie d'y apporter, espérons-le, quelques garde-fous. Pour réussir l'arnaque éolienne, il fallait qu'on dispose d'un marché libéralisé dans une machine (le réseau électrique y compris ses fournisseurs) qui ne fonctionne que si elle est parfaitement intégrée. Devra-t-on attendre qu'éclate le scandale de l'électricité artificiellement chère pour revoir l'organisation d'un marché dans un domaine qui ne s'y prête pas ?
Incertitudes liées à la production décentralisée
Elia, qui gère le réseau belge, est aussi conscient de ces difficultés. Il écrit (page 29-30) :
« L’impact sur le réseau d’un moyen de production décentralisé dépend principalement de son type, de son éventuel caractère intermittent, des possibilités de pilotage de la production d’électricité et de la taille de l’unité et du plan de tension auquel elle est raccordée.
« La production décentralisée permet l’acheminement d’une partie de la production d’électricité vers le consommateur via les réseaux locaux, à basse ou moyenne tension. Elle pourrait permettre ainsi de décharger le réseau à haute tension. Ceci entraînerait alors une stagnation, voire même une diminution des consommations nettes enregistrées au niveau du réseau de transport. Cependant, même si la production décentralisée permettait de retarder les investissements dans le réseau à haute tension, son impact resterait limité et le réseau devrait être configuré de façon à être capable de compenser tout aléa de production inhérent à ce type d’unités.
« Les moyens de production décentralisée tels que la cogénération et l’éolien sont pilotés selon des caractéristiques inhérentes au type de production et non en fonction des besoins en électricité. A titre d’exemple, la production d’électricité éolienne ne peut être estimée que sur base d’hypothèses relatives à la puissance et l’occurrence des vents. Dans le cas de la cogénération, la production est liée à un processus industriel dont il convient d’examiner le détail.
« Aussi longtemps que ces moyens ne représentent qu’un faible pourcentage de la puissance du parc de production, il n’est pas nécessaire d’en faire des évaluations précises. Il n’en sera plus de même dès que leur importance aura atteint un niveau significatif.
« Une attention particulière devra en outre être accordée aux moyens de compensation réactive à mettre en place pour compenser les charges inductives que représentent toutes ces installations. La localisation de moyens de compensation par niveau de tension du réseau devra faire l’objet d’études détaillées dès que les projets de production décentralisée seront précisés.»
Dans ce papier, Elia annonce ses investissements dans les stations de transformation dans lesquelles il inclut de nombreux déphaseurs (Dispositifs de compensation réactive).
Le désir des juristes de la Commission européenne de scinder les réseaux et la production pour faire jouer la concurrence est parfois incompatible avec les contraintes techniques des industries nucléaires et éoliennes. Ont-ils réussi à faire des règlements qui soient équitables ? L’électricité a-t-elle diminué de prix ? Il ne semble pas qu’il y ait des débats sérieux sur ce sujet sensible qui concerne 2 % du produit intérieur brut et des intérêts en rapport. Aucun officiel n'ose constater la catastrophe, ce qui ferait porter la responsabilité sur les apprentis sorciers de la dérégulation. La position des lobbies éoliens, faisant semblant de ne pas comprendre les exigences techniques du backup, ne facilite pas une solution.
Il est impossible d'avoir un marché équitable quand l'énergie renouvelable (en pratique l'énergie éolienne) a des privilèges inconsidérés. Sachant cela, comment interpréter le caractère impossible du paragraphe suivant du projet de directive européenne sur le marché de l'électricité ? « Un marché compétitif et efficient pour l’électricité et le gaz est une condition préliminaire pour s’attaquer au changement climatique. » (En pratique, cela ne sert qu'à vendre le gaz naturel excédentaire). « Seul un marché opérationnel rend possible le développement d’un mécanisme de commerce des certificats d’émissions fonctionnant effectivement et une industrie des énergies renouvelables qui puisse rencontrer les objectifs ambitieux adoptés par le Conseil européen. » Cela revient à justifie un projet par des promesses antérieures inconsidérées ou assez machiavéliques.
L’électricité à la demande peut
s’acheter à un prix de l'ordre de 29 €/MWh pour le nucléaire ou s’importer pour
un prix voisin depuis la France. Le prix d’achat de l’électricité
intermittente dépend de l’heure et des risques d’une fourniture trop
abondante ou trop faible.
La contrainte de l’obligation d’achat de l’éolien va à l’opposé
d’une évolution vers un marché libre et une vraie concurrence,
laquelle est souhaitée dans d’autres documents des mêmes sources.
Le lobby antinucléaire contraint le réseau à acheter au prix du gaz (38 €/MWh) ce qui pourrait être fourni au prix du nucléaire (29 €/MWh). Pour une énergie de 82 TWh/an en Belgique, la dépense annuelle serait de [38*82 =] 3.11 G€ au lieu de [29*82 =] 2.38 G€, une différence de 0.73 G€/an, soit 0.31 % du produit national (232 G€) [107]. C’est la différence de coût entre le tout nucléaire et le tout gaz. La différence serait encore plus élevée si l’éolien fournissait la puissance maximum en Belgique (calculs faits pour 10 GW). Le coût d’investissement est de 25 G€ pour 10 GW d’éolien ou 1.67 G€/an pendant 15 ans tandis que l’énergie intermittente est vendue à moitié prix durant 25 % du temps pour [82*0.25*29/2=] 0.3 G€. Le coût supplémentaire pour une solution éolienne en Belgique est ainsi [0.73 + 1.67 - 0.3 =] 2.1 G€/an, chiffre consistant avec l’expérience danoise. Les Belges perdront ainsi 0,6 % de leur PIB ou 1,2 % de leur pouvoir d'achat individuel.
Le combustible fossile (gaz naturel) ainsi brûlé rapproche la date de son épuisement et accroît d’autant l’effet de serre et le réchauffement climatique. La perte devient encore plus élevée si le prix du gaz naturel augmente (ce qui arrivera après expiration des contrats actuels d'approvisionnement en gaz naturel si la concurrence avec l'électricité nucléaire ne joue pas).
Les affairistes de l’éolien ne profitent financièrement que des miettes de l’argent dilapidé par les ruineuses décisions politiques inspirées par des écologistes, mais c’est encore considérable. Les escroqueries habituelles permettent à des affairistes de s'enrichir avec l'argent perdu par d'autres. L'arnaque éolienne fait en plus perdre de l'argent dans des travaux inutiles et dans la destruction de l'environnement.
Bien que le piège éolien ait été ourdi dans le but de maximiser la vente de gaz, ce but n’aura plus cours dès que les gaziers russes n'auront plus assez de réserves pour vendre plus de gaz que la demande venant des Chinois et des Européens et qu'on se sera enfin décidés à employer ce qui reste des réserves fossiles là où elles sont indispensables, c'est à dire pour le transport.(Les voitures au gaz fonctionnent très bien). Cependant la machine infernale du développement éolien continue de détruire après que la raison de son lancement ait disparu car elle permet encore de juteuses affaires sans qu'aucun politicien ou journal n'ait le courage d'arrêter ce train fou.
Comment des pays européens ont-ils pu se faire manipuler ainsi et payer leur électricité plus de deux fois plus cher que chez un voisin ? (Comparer les prix au Danemark et en France). La suite de l’exposé développe l’étude des méthodes de propagande en les illustrant par des exemples de manœuvres orchestrées par des lobbies antinucléaires et éoliens. La propagande est devenue de plus en plus efficace, d’abord en venant de lobbies internationaux, comme l’avait été la propagande soviétique qui avait des militants dans tous les pays.
Les grandes entreprises d'électricité n'ignorent aucun des problèmes ci-dessus mais certaines préfèrent en profiter que d'informer et d'agir en conséquence.