Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Le marché de l'électricité n'est pas vraiment libéralisé, car cette tâche difficile n'a pas réussi, quoi qu'on prétende.

On ne dispose donc pas de prix résultant de l'équilibre des marchés sauf pour certains échanges internationaux.

Désinformations sur les prix

    Quelques causes des difficultés pour trouver des prix réels de l'électricité sont expliquées ici.

Fixation du montant des subsides

      Les fabricants d'éoliennes, si on demande combien coûte leurs aérogénérateurs, savent que leurs réponses serviront à fixer le niveau des subsides et vont donc donner un prix élevé. Ils vont constamment diffuser des rumeurs montrant qu'e les prix des subsides sont trop faibles car les prix de fabrication des éoliennes augmentent. On obtient un prix différent et plus réaliste en examinant les comptes des fabricants d'éoliennes et en divisant leurs chiffres d'affaire par le nombre d'éoliennes vendues. On espère que la concurrence de l'Inde (machines Suzlon) va créer un marché libre, peut-être au quart du prix.

       Par contre, on peut calculer précisément ce qu'un propriétaire d'un parc d'éoliennes recevra de la vente de son électricité que le réseau doit accepter à un prix fixé. La seule variable n'est plus que le risque que l'année soit très peu venteuse. La méthode ici est de supposer des profits normaux, l'investissement éolien devenant énorme, bien plus élevé que le prix avancé par les lobbies éoliens, déjà surévalué. Les subsides seront payés pendant 15 ans par ceux qui ont un compteur électrique.

Le nucléaire militaire

    Le nucléaire fût développé pendant la seconde guerre et surtout durant la guerre froide. Sans ces événements, l'industrie nucléaire civile ne se serait pas développée. Dans leurs calculs de coût, les Antinucléaires ajoutent les développements militaires au prix de l'électricité nucléaire. Ils ajoutent aussi le prix du démantèlement et du nettoyage des sites où ont été fabriquées et testées les bombes nucléaires.

     Doit-on faire payer à l'éolien les recherches militaires sur les ailes d'avion puisque ce sont les grands progrès de l'aérodynamique militaire qui servent aujourd'hui à concevoir les pales d'éoliennes ? Doit-on faire payer à l'industrie du gaz les énormes progrès de la recherche militaire sur les turbines de réacteurs d'avions puisque la mise au point d'ailettes en métaux spéciaux résistant aux très hautes températures a permis de doubler le rendement des turbines à gaz ?

Subsides à la recherche et à la production

     Les recherches sur l'atome et sur son utilisation se poursuivent. Les antinucléaires veulent faire entrer les dépenses des laboratoires (CERN, ITER et autres) dans les subsides au nucléaire.

     Les développements nucléaires subsidiés sont maintenant financés comme des activités de recherche tandis que les développements éoliens sont subsidiés proportionnellement à la production, une méthode conçue par des affairistes qui fait que les comparaisons ne portent pas sur des activités similaires du point de vue des analyses économiques. Cette méthode a entraîné la fabrication en grande série d'aérogénérateurs mal conçus.

      En comparant les subsides pour le nucléaire et à ceux pour le renouvelable, on donne des montants absolus qui ne tiennent pas compte que le nucléaire produit dix fois plus d'énergie que l'éolien (30 % contre 3 % en Europe et encore plus à l'échelle mondiale).

       Le prix des certificats verts (en Belgique) ou du feed-in tarif ailleurs est le prix que le fournisseur éolien reçoit mais ce n'est pas un prix réel à utiliser pour des décisions économiques.

       Il semble difficile d'employer les anciens mineurs de charbon dans d'autres métiers. Plutôt que de leur payer du chômage dans l'Europe de l'Est, on subsidie l'extraction de lignite, non rentable en comparaison des prix du charbon venant par bateaux de mines à ciel ouvert ou des mines de Chine et de l'Inde.

      Pour lutter contre la concurrence du charbon sans trop défavoriser le gaz naturel, les comptes ajoutent une taxe carbone. On compare les centrales à gaz les plus performantes (TGV, rendement de 60 %) avec des centrales à charbon anciennes (rendement de 30 %), ce qui rend les émissions de CO2 quatre fois plus importantes.

Le marché de l'électricité

      On organise un marché pour que chacun puisse comparer les prix et choisir ce qui est le moins cher. Cela permet aussi de lutter contre les monopoles qui se trouvent à armes égales avec de petites sociétés. Dans de nombreux pays, l'électricité était détenue par le premier installé, un monopole qui est parfois devenu une société publique, comme EDF en France. Des idéalistes (ou des opportunistes) ont voulu organiser un marché de l'électricité mais ils n'ont pas tenu compte des contraintes techniques.

       Si on vend sur un marché des petites et de grandes pommes, la fixation des prix devient complexe. Le marché de l'électricité est encore bien plus complexe car il y a plusieurs sortes d'électricité. Voici des essais de classifications pour la gestion du réseau.

  • Électricité à la demande (délai de moins d’une minute) (hydro-électricité, turbines à gaz naturel, TGV préchauffée)
  • Électricité à la commande (délai de 3 h à 24 h) (charbon, biomasse, déchets)
  • Électricité sur base continue (nucléaire)
  • Électricité intermittente (éolien, solaire)
  • Électricité de cogénération (programmée ou non)

D'autres attributs se mélangent  à ces catégories

  • Électricité prioritaire (éolienne, solaire, photovoltaïque)
  • Électricité stockée (stations de pompage/turbinage pour une demi-journée ; gestion des niveaux des barrages ;  volants à inertie)
  • Électricité réactive (indispensable pour contrebalancer le transport en triphasé et synchroniser le réseau). Elle est automatiquement produite par les gros alternateurs ou provient de générateurs en continu et d'onduleurs. Des systèmes à capacités électriques amortissent des perturbations de moins d'une période.

       En plus, comme il faut toujours répondre à la demande sous peine d'avoir un black-out quand la production est inférieure à la consommation, il y a l'électricité virtuelle des réserves de capacités (unités de production prêtes à entrer en production dans un délai  court (millisecondes, secondes ou minutes).

    Avant de commencer une libéralisation, il faut séparer les unités de production, le système de transport et la gestion du réseau. La libéralisation a commencé dans les années 1990 par l'éclatement des sociétés intégrées verticalement et la vente forcée en petites unités (production, transport et gestion). Le stockage (pompage/turbinage) faisait partie de catégories spéciales. Un des buts était de rendre plus difficile la gestion sûre du nucléaire. Les grandes pannes de réseau depuis 1990 proviennent de l'impossibilité de gérer cette organisation bancale, où l'on n'avait pas voulu comprendre que la fourniture d'électricité est une grande machine intégrée.

Faillites des essais de libéralisation du marché de l'électricité

       On ne peut pas se fier aux prix sur le marché de l'électricité, marché que personne n'a réussi à libéraliser, bien que des essais aient permis à des affairistes de faire d'immenses fortunes (comme Enron avant sa faillite frauduleuse).

        Les prix sur le réseau de transport d'électricité sont secrets. On sait qu'ils varient de quart d'heure en quart d'heure. Les prix diffèrent si le fournisseur s'engage, 24 h à l'avance, à être prêt à fournir de la puissance à la demande. On paie des centrales à flamme pour qu'elles maintiennent leur installations chaudes, prêtes à fournir de l'électricité immédiatement. Elles peuvent ainsi recevoir beaucoup d'argent sans fournir de courant. Si un générateur ne peut pas fournir le courant demandé, il doit payer de fortes amendes pour un courant manquant Les producteurs éoliens parient ainsi, prévoyant que le vent se maintiendra supérieur aux variations de la demande, estimant que les amendes sont inférieures au risque car ces amendes ne les rendent pas financièrement responsables de l'énorme coût non comptabilisé d'une panne de courant. 

       Des opportunistes ont tiré parti de la légalisation de la tâche impossible de la libéralisation. Sur ce marché spéculatif, Enron lançait des informations fausses pour faire croire à un manque ou à un surplus de courant et faire ainsi monter les prix (détaillé dans Chevalier [148] qui a collecté les termes anglais  décrivant ces pratiques : Fat Boy, Death Star, Load Shift, Get Shortly, Wheel Out, Ricochet).

      Comment fonctionne le marché de l'électricité en Europe (le cas étudié ici concerne la Belgique) ?  Y a-t-il des pratiques similaires à celles d'Enron ? Le régulateur belge (la CREG) le soupçonne. Le cas est complexe car un fournisseur d'électricité belge  « est contractuellement obligé, tout comme les autres producteurs en Europe, de conserver des capacités de production de réserve pour garantir l'alimentation de ses clients et minimiser le risque de black out ». La fourniture d'éolien, la plus concernée, ne doit pas se plier à cette règle. Comme les autres fournisseurs doivent payer des amendes si leur réserve de capacité est insuffisante, ils doivent prévoir des réserves en cas de grand froid quand des générateurs sont à l'arrêt pour entretien ou pour panne. Il est pratiquement impossible de détecter des manipulations car le marché, prétendument libéralisé, n'est pas du tout un marché libre et équitable, ayant hérité de la plupart des mécanismes d'arnaque qui avaient été conçus pour Enron. Ce qui se passait chez Enron peut se passer en profitant des régimes spéciaux pour le renouvelable et d'autres distorsions amenées par les différents quotas.

      Comme ce marché libéralisé avait été conçu pour ne pas accepter les contrats à long terme (pour défavoriser le nucléaire), aucun fournisseur n'avait intérêt à investir, ce qui a entraîné l'arrêt des investissements pour de nouvelles centrales. Le manque de production a contribué ensuite aux grandes pannes du réseau américain et anglais. Des pays européens (comme la France) ont refusé et refusent encore la libéralisation, non pas pour des raisons politiques mais parce que ce procédé régulateur ne fonctionne pas, du moins pour d'autres que les affairistes.

Problèmes avec l'électricité intermittente

    Des difficultés presque insurmontables ne permettaient pas de gérer économiquement le réseau libéralisé et le prix de l'électricité a donc augmenté dans les États les plus libéralisés. Ces difficultés existaient avant qu'on y injecte en plus de l'électricit���� intermittente qui rend les variations de charge du réseau plus rapides, plus importantes et plus déstabilisantes. Le Danemark et l'Allemagne doivent faire face à de ruineux problèmes pour minimiser leur nombre de pannes de réseau.

    Sur le marché international, les voisins du Danemark achètent son électricité intermittente à un prix réduit ou nul, ce qui a rendu l'électricité danoise la plus chère du monde. Les réseaux nationaux ne peuvent pas imposer les prix internationaux réels avant qu'une éolienne soit âgée de plus de 15 ans, ce qui semble n'être pas encore arrivé car les premières éoliennes danoises ont été supprimées ou remplacées.

La concurrence gaz - nucléaire

        Une concurrence réelle s'exerçait entre le prix du nucléaire, du charbon et du gaz naturel pour la fourniture du courant de base sur ce marché autrefois assez libre. Le marché libéralisé est maintenant compromis par des grandes manœuvres des gaziers.

       L'industrie du pétrole fore des prix fournissant, s'ils produisent, soit du pétrole, soit du gaz naturel. Il se fait que la production de gaz est excédentaire, plus importante que la demande. Comme la génération d'électricité est le débouché le plus important pour vendre du gaz naturel, son utilisation devait être compétitive avec le pétrole (compétitif avant le premier quadruplement des prix en 1973), le charbon et le nucléaire.

       Le prix du gaz naturel (un déchet gratuit trouvé en plus du pétrole) ne coûtait que le prix du transport jusqu'à l'utilisateur, un prix réduit par les progrès de la technologie des gazoducs. Le prix du gaz, tiré d'une matière première qui se présente comme un sous-produit au prix arbitraire, est alors fixé pour que la production électrique des turbines à gaz soit compétitive avec le nucléaire. Cela ne suffisait pas. Selon l'hypothèse développée sur ce site, les gaziers ont payé une campagne médiatique pour faire croire que le nucléaire était plus dangereux que le charbon, le pétrole et le gaz. Leur campagne s'est étendue pour sensibiliser aux risques de réchauffement du climat, ce qui favorisait le gaz naturel meilleur pour l'environnement que le charbon.

      Depuis 2007, le prix du pétrole a fort augmenté. Le prix du gaz naturel peut alors augmenter là où il remplace le pétrole. Les pays coincés par le piège éolien doivent continuer à utiliser du gaz naturel, quel que soit son prix, de même de ceux qui se sont interdits de construire des réacteurs nucléaires. La politique commerciale des gaziers est alors de poursuivre la lutte médiatique contre le nucléaire et de faire croire que celui-ci est plus cher que ce que montrent les comptes objectifs.

Les études sur l'énergie

       Pour faire établir un prix dans un environnement où chacun répand des rumeurs qui faussent la façon de calculer, une méthode est de demander une étude à des scientifiques réputés. C'est ce que la Belgique a fait en réunissant des Commissions : la Commission Ampere et la Commission Énergie 2030. Des ONG ont attaqué ces études et ont eu les moyens de se faire entendre par les médias, d'influencer les électeurs, lesquels influencent les décideurs politiques. Ensuite la politique préférée des propagandistes est d'ignorer les études gênantes vieilles de plus d'un an.

        Parfois, les lobbies éoliens arrivent à faire reconnaître des études subtilement faussés avec des crédences impressionnantes (comme une étude du MIT). La section de l'étude du MIT consacrée au prix emploie des taux de profit de 15 % pour faire exploser les coûts du nucléaire. La durée de vie des centrales à flamme et du nucléaire est de 25 ans. La disponibilité est de 85 % pour chaque procédé. Peut-on dédouaner les signataires en supposant que l'étude de prix a été rédigée à l'insu des scientifiques qui ne s'intéressent pas aux coûts ?

      Dès qu'une de ces études a été publiée, elle est montée en épingle par les ONG antinucléaires. De nouvelles études, citant ces précédents, renchérissent sur les différences de coût. Le but est qu'un décideur politique puisse favoriser des intérêts spéciaux et défavoriser les consommateurs en se justifiant sur ces études, dites respectables.

      Les médias font croire que Greenpeace et d'autres ONG font des études sérieuses car ils ont trouvé quelques scientifiques choisis (qui pensent que leurs idéaux écologistes doivent passer avant l'objectivité ou qui font des déclarations hors de leur domaine de compétence) pour signer des études faussées. Les ingénieurs sont en général absents de ces études. Les seuls experts indépendants en qui l'on puisse faire confiance aujourd'hui semblent être les retraités. car les entreprises d'électricité dépendent trop de gouvernements qui les détruisent par le biais de la libéralisation.

      Quand on cherche des prix dans la littérature (officielle ou sur Internet), on ne peut qu'être surpris par les énormes fourchettes de prix. Il y a quelque chose de pourri dans le royaume de l'énergie électrique.

       Pour pouvoir travailler, les fonctionnaires sont forcés de considérer valables certains prix : en général, ceux communiqués par les installateurs d'éoliennes. Les lobbies éoliens arrivent ainsi à faire admettre leurs prix comme base de discussion, ce qui camoufle les profits anormaux faits sur ceux qui n'ont pas d'autre choix que de se raccorder au monopole local de distribution d'électricité. Des grandes industries et des immeubles privés sont amenés ainsi à installer de la cogénération pour que leur prix de l'énergie ne soit pas grevé par des subsides aux éoliennes, lesquels sont ainsi payés uniquement par les ménages.

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