Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
L’Europe désire réorganiser un grand marché européen de l’énergie.
Le commissaire à l’énergie, Oettinger, plaide pour améliorer et interconnecter les réseaux européens, ce qui n’est utile que pour le développement de l’éolien puisque le courant nucléaire et hydraulique sont déjà efficacement distribué.
Cette page commente des extraits (en vert) d’un document récent 'Energy 2020' de la Commission européenne (CE). L’Europe désire réorganiser un grand marché européen de l’énergie.
La Commission européenne avait imposé un marché de l’électricité pour adopter des principes d’équité qui découleraient de la libéralisation des marchés. Ces règles de la libéralisation n’avaient pas tenu compte de la nature spéciale de l’électricité dont le prix varie d’un instant à l’autre et d’un endroit à l’autre, devenant négatif en cas de surproduction. La garantie que l’électricité sera fournie sans interruption est fondamentale pour ceux qui doivent gérer le réseau et devrait être mieux incorporée dans les possibilités de définir le type d’électricité vendue. En particulier, des contrats à long terme pour la fourniture régulière et garantie ne peuvent pas être rédigés et donc négociés dans le cadre retors de ce marché, ce qui fait que les utilisateurs nationaux n’ont pas d’autres choix que de court-circuiter le marché imposé par l’Europe. Ils négocient donc directement pour avoir des prix bien moins élevés auprès des fournisseurs d’électricité nucléaire.
La CE n’est pas satisfaite de ses résultats : « Le marche interne de l’énergie est encore fragmenté et n’a pas achevé son potentiel de transparence, d’accessibilité et de choix. » La CE veut cependant persévérer dans la voie d’un marché faussé en imposant de nouvelles règles ayant encore plus de principes tordus, tels que l'absence de coûts de transport sur les lignes HT, pour imposer une égalité inapplicable dans l’Union européenne.
Il est instructif d’étudier les commentaires des lobbies industriels sur ce document, remarques publiées par Euractiv.
Ces informations aident à comprendre ce que demandent les lobbies et ce que la CE semble accepter. Un lobby des employeurs, ‘Business Europe’, qui protège les emplois européens, constate que : « On estime que le prix de l’électricité en Europe est 21% plus élevé qu’aux USA et 197% plus élevé qu’en Chine » (Note 9). Les industries européennes, pour lesquelles l’énergie représente une part importante de leurs coûts, sont ainsi fortement désavantagées par rapport à leurs concurrents hors d’Europe. ‘Business Europe’ craint que la politique européenne du renouvelable à tout prix, va se traduire par du chômage pour ses membres en raison des délocalisations pour éviter les prix exagérés de l’électricité et les pertes de compétitivité des européens qui voient leur prix de revient augmenter et qui sont forcés de le répercuter dans leurs prix à l’exportation.
Le lobby EWEA félicite le commissaire à l’énergie d’avoir suivi la politique préconisée par l’industrie éolienne mais lui demande des efforts persistants pour faire accepter ces nouvelles orientations par les gouvernements nationaux qui devront convaincre, contraindre et tromper leurs citoyens pour qu’ils payent pour ces largesses.
Un délégué des partis verts se plaint que le nucléaire ne soit pas présenté comme la chose horrible que les écologistes avaient inventée pour justifier leur existence en la combattant: « Essayer de tordre la présentation de l’énergie nucléaire pour qu’elle devienne un atout protégeant les consommateurs est insultant ! »
Des ONG, connues pour travailler pour les industries du renouvelable (c'est-à-dire de l’éolien), sont favorables mais regrettent que le nucléaire ne soit pas catégoriquement banni. WWF et ‘Friends of the Earth’ veulent que les citoyens consomment moins d’énergie mais font semblant de ne pas remarquer que le développement irréfléchi de l’éolien va nécessiter d’augmenter le nombre de centrales polluantes à flamme aux dépens de solutions plus propres.
Un gérant consciencieux devrait chercher un mécanisme de marché qui s’appliquerait à la nature spéciale de l’électricité. Comme un marché bien organisé fait baisser les prix, il suffit d’étudier la réalité et non les déclarations d’intentions pour constater que la libéralisation de l’électricité s’est soldée par des factures plus élevées. Rien n’est fait pour inverser cette tendance.
En raison de la promotion idéologique qui a fait croire que l’éolien terrestre sert à quelque chose, les lobbies éoliens ont fait voter des lois qui faussent le marché de l’électricité dès le départ puisque le réseau doit accepter les renouvelables à un prix imposé (une situation bizarre dans un marché dit libéralisé). Cela ne va pas s’arranger dans le futur car on lit dans les remarques d’un représentant des partis verts : « L’énergie renouvelable va compter pour 65% de tous les investissements en électricité dans l’UE pendant les 10 prochaines années ». Si cette information inquiétante n’est pas une rumeur lancée par les lobbies éoliens et si cet objectif se réalisait, les consommateurs vont devoir subsidier de plus en plus d’éolien. D’après Fatih Birol, de l’AIE, les subventions annuelles pour les énergies renouvelables (lisez, pour l’éolien) s’élèvent à 57 G$ et vont dépasser les 100 G$ dès 2015 (AFP). Le piège incroyablement sophistiqué auquel collabore la CE comprend des législations convergeant pour ruiner les finances européennes par des dépenses inutiles pour l’éolien (quotas de renouvelable et de réduction des émissions, obligation d’accepter le renouvelable quand il se présente, subsides plantureux à la production et à l’investissement éolien, suppression des barrières légales protégeant les riverains, obligation imposée aux membres d’améliorer le réseau).
Des scientifiques indépendants ont constaté que l’éolien n’est pas une solution efficace contre la crise énergétique. Attali, Allègre et d’autres se sont monté sceptiques contre la désinformation des lobbies éoliens et la destruction des paysages.
Les consommateurs peuvent choisir de recevoir de l’électricité verte mais pas de l’électricité nucléaire. Les prix payés ne correspondent d’ailleurs nullement avec les prix respectifs de production, ce qui montre qu’il ne s’agit que d’un simulacre de marché. Les Belges seraient surpris s’ils savaient qu’un supplément à leurs factures (sous forme de quotas d'électricité verte) sert à financer les profits de promoteurs éoliens au Portugal.
La discordance entre le marché réel et celui imposé par la fausse écologie est bien décrite dans les phrases suivantes du document : « Actuellement, près de 45% de la génération d’électricité en Europe provient de sources d’énergies à faible empreinte carbone, principalement du nucléaire et de l’hydraulique ». L'hydraulique est un renouvelable spécial qui ne reçoit presque pas de subsides. L'éolien reçoit la part du lion. Le photovoltaïque émet trop peu de courant pour être significatif. « La contribution de l’énergie nucléaire, qui génère actuellement à peu près le tiers de l’électricité de l’UE et les deux tiers de son électricité sans émissions de carbone, doit être établie ouvertement et objectivement ». La CE n’ose pas dire que les prix globaux de l’éolien devraient aussi être transparents pour pouvoir être comparés ouvertement et objectivement avec les autres moyens de produire de l’électricité, ce qui ne laisserait aucune chance à l’éolien et au photovoltaïque.
Le développement de l’éolien est actuellement en difficulté car cette énergie intermittente est devenue si importante qu’elle ne peut plus être transportée entre les lieux changeants de production venteuse et les centres de consommation (zones urbaines et industrielles). Maintenant que la puissance éolienne moyenne dépasse 10% de la production régionale dans quelques pays (Danemark, Allemagne, Espagne, Portugal), c’est à dire atteint en période venteuse 50% de la demande moyenne et souvent plus de 100% de la demande de nuit, il devient évident que le réseau est inadéquat.
Transporter l’énergie par lignes haute tension est la méthode la plus chère pour transporter de l’énergie (10 fois plus onéreuse que par gazoduc et même 40 fois plus onéreuse si les lignes HT ne peuvent être utilisées que de façon intermittente pendant une petite fraction du temps, disons, 20%).
Si les manœuvres parvenaient à contraindre les Etats à financer les énormes investissements d’un réseau HT européen, dépenses dites indispensable mais inutiles et non rentables, qui devrait les payer ? L’expérience du développement des usines éoliennes nous a appris que ce sont les consommateurs qui ont été forcés de payer ces folies inutiles car ces coûts sont ajoutés à leurs factures, quel que soit leur avis. Cela se passe dans des démocraties où les médias, y compris ceux contrôlés par les gouvernements, ont les moyens de faire croire n’importe quoi.
Ni la CE, ni les autres gouvernements, ne proposent la suppression des règlements inéquitables favorisant l’éolien, ce qui stopperait l’hémorragie des rares ressources financières de l’Europe vers les promoteurs éoliens et vers ceux qui les aident (perte dont la majeure partie est d’ailleurs dissipée dans le vent sans profit pour personne tandis que les riverains des usines éoliennes voient leur patrimoine perdre de sa valeur).
Un marché équitable de l’électricité devrait inclure des moyens techniques pour faire rembourser le prix réel du transport de l’électricité par ceux qui l’utilisent (les usines éoliennes) et non par l’ensemble des consommateurs. La distribution par le réseau représente la moitié du coût de l’électricité. Le supplément pour un réseau européen HT surdimensionné peut ainsi ajouter 20% au coût de l’énergie électrique. La CE ne cherche pas une solution équitable pour le transport, préférant le faire payer en bloc par les monopoles nationaux chargés de ce transport dans chaque pays, lesquels répercutent leurs coûts sur les consommateurs.
Le document de la CE recommande d’investir 1T€ (un trillion d’euros) pour l’énergie dans les 10 prochaines années. Une petite fraction des fonds que l’on essaie de détourner pour le réseau suffirait pour construire des centrales nucléaires qui apporteraient beaucoup plus de bénéfices, ne détruiraient pas l’espace européen avec d’innombrables lignes à haute tension, n’émettraient pas de gaz à effet de serre et assureraient la sécurité de l'approvisionnement européen en électricité. L’Europe serait plus compétitive avec une électricité beaucoup moins chère et toujours disponible. Il suffit de 100 G€ d’investissement (5G€ par EPR de 1,5 GW) pour assurer la fourniture par 20 centrales de 1,5GW de 30 GW disponibles pendant 8000 heures par an, soit 240 TWhe.
Une éolienne offshore de 5MW produit sur 2620h d’activité 13 GWh au prix de 10 M€/éolienne. Il faut donc 6.000 éoliennes géantes en mer pour produire la même puissance de 30 GW au prix de 60 G€, prix à doubler pour les connexions par des câbles sous-marins. Cependant cette énergie ne fournira que 30% de l’énergie, soit 72 TWh et de façon intermittente, au lieu de fournir une puissance de base régulière et utile. Il faut ajouter les surcoûts d’un réseau doublé et d’une centaine de centrales au gaz de 300 MW pour le backup (un investissement de, disons, 50 G€). Pour y produire les 168 TWhe manquants, il faudra acheter du gaz naturel, quel qu’en soit son prix. Des points de vue économique et technologique, le choix est clair mais n'est pas accepté par la « fausse écologie », devenue « l'écologie politique », laquelle se transforme de plus en plus en socialisme déguisé pour attirer, en plus des anciens communistes qui avaient fondé ce mouvement, des dissidents de la gauche (Le slogan est : « L'écologie est indissociable du social »).
Le commissaire à l’énergie, Oettinger, plaide pour améliorer et interconnecter les réseaux européens, ce qui n’est utile que pour le développement de l’éolien puisque le courant nucléaire est déjà efficacement distribué. La Commission européenne, se montrant un diligent serviteur des lobbies industriels, déclare que : « Le développement d’une infrastructure adéquate pour le transport d’énergie est critique et urgente. Elle requiert une vue élargie sur des moyens nouveaux de financement (à la fois publics et prives). » La Commission semble se rendre compte que ce développement du réseau, inutile et non rentable, coûtera une fraction importante du trillion d’euros prévus, trop pour le demander en une fois aux consommateurs. Il faut donc que les Etats avancent l’argent sous forme de prêts garantis.
Les technologies des transistors de puissance sont aussi utilisées pour les conversions en haute tension de courants alternatifs vers des courants continus ou inversement. Ces technologies sont nécessaires pour des interconnexions de réseaux, pour des lignes aériennes et des câbles enterrés ou immergés, par exemple pour les usines éoliennes offshore.
Les techniques électroniques des transistors de puissance sont toujours en cours de développement et sont encore très onéreuses puisque de grandes entreprises (Siemens et General Electric) en ont le monopole. Depuis 1970, les gouvernements, et non plus les ingénieurs ou les financiers, prennent les décisions sur l’énergie. Comme cela entraîne que des techniques secrètes pour convaincre sont devenues plus importantes que la compétence technique, le lobbying pour faire accepter d’urgence un réseau européen (avant que les technologies soient dans le domaine public) est donc extrêmement actif.
Il suffirait d’attendre une dizaine d’années, tout en finançant de la recherche pour réduire les coûts de fabrication des onduleurs et redresseurs de puissance, pour que les prix de monopole du transport par des lignes HT soient divisés au moins par 4, ce qui modifierait le rapport coût/bénéfice d’une modernisation et d’une extension du réseau et diminuerait le nombre de lignes aériennes, remplacées par des câbles enterrés aux endroits sensibles.
Le problème est déclaré critique et urgent car les industriels toucheraient beaucoup moins si leurs technologies du transport HTDC, protégées par des brevets temporaires, deviennent disponibles à d’autres entreprises en concurrence réelle, ce qui réduirait les coûts et donc augmenteraient le pouvoir d’achat des consommateurs.
Le document de la CE mélange les réseaux électriques et les réseaux de gaz naturel. L’investissement pour les réseaux de gaz est rentable et ne présente pas de difficultés de financement. Le réseau interne du gaz est presque achevé. Les récentes découvertes de gaz naturel montrent que 50% des réserves en hydrocarbures (pétrole et gaz) pourraient provenir du gaz naturel. Il reste un problème d’origine politique pour les réseaux de gaz externes à construire. Leur rentabilité dépend de leur utilisation, laquelle dépend des relations avec la Russie qui peut choisir par où envoyer son gaz (ou de couper l’approvisionnement).
Le gaz en excès au Moyen-Orient peut être expédié maintenant par des méthaniers (gaz cryogèné), ce qui requiert des terminaux portuaires spéciaux en Europe mais l’OPEP peut stopper le trafic méthanier. L’Etat (l’Europe dans ce cas) doit donc, comme en cas de guerre, s’assurer que l’Europe puisse survivre, soit avec le gaz du Moyen-Orient, soit avec le gaz russe. Puisque cela entraîne des investissements redondants, un des réseaux externes de gaz n’étant pas utilisé si la Russie coupe ses livraisons ou si le Moyen-Orient décrète un embargo, l’Europe doit compenser pour le manque à gagner résultant d’une utilisation réduite des ports méthaniers et des gazoducs avec la Russie et le Caucase. Ces politiques ne protègent d'ailleurs pas contre un cartel mondial du gaz naturel, une possibilité étudiée par la Russie.
Plus il y a d’éolien, plus l’Europe dépendra du gaz russe car l’éolien a besoin d’un backup variable qui doit, pour des raisons techniques, être thermique. L’éolien ne fonctionne plus de façon permanente s’il n’y a plus de backup. L’éolien risque de devenir extrêmement cher s’il n’y a vraiment plus de combustibles fossiles à un prix acceptable pour les générateurs thermiques d’appoint. Les décisions d’augmenter le renouvelable (ce qui veut dire en pratique, dans le langage codé des fonctionnaires européens et des lobbies éoliens, l’éolien) font ainsi courir un risque sérieux à la sécurité d’approvisionnement par rapport au nucléaire. Les dirigeants devraient en tenir compte. Le prix du gaz naturel, aligné pour être compétitif avec l’électricité nucléaire, est actuellement maintenu assez bas pour contrer le développement du nucléaire. Dans le futur, l'Europe risque de ne pouvoir se défendre contre un chantage de la Russie car elle ne sait que faire pour contrer une hausse rapide du gaz, n'ayant aucune solution alternative comme le nucléaire.
La Commission européenne, en mélangeant dans son document les deux réseaux, gaz et électricité, complique sérieusement les études objectives (ou bien veut-elle cacher les investissements non rentables d’un réseau électrique européen en faisant confondre sa gestion avec celle du réseau du gaz ?). Les dépenses pour la sécurité politique de l’approvisionnement extérieur en gaz naturel ne doivent certainement pas être mélangées avec celles du financement d’un réseau électrique d’utilité douteuse.
Il semble que l’entreprise qui gère le monopole national du réseau HT belge, Elia, soit un point faible par son statut confus en ce qui concerne sa participation au réseau électrique européen. Un monopole public national a le droit de faire payer ses dépenses par ses utilisateurs. Il est contrôlé pour qu’il ne fasse pas des investissements inutiles dans son pays. S’il a des activités hors de ce qui est encadré par son mandat de monopole national, la comptabilité de ces activités distinctes doit être séparée et transparente pour pouvoir être contrôlable. La CE devrait établir les responsabilités sur les frontières nationales dans l’Europe de la façon ouverte et objective qu'elle prétend imposer pour le marché européen.