Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Après la première crise du pétrole (1975), une petite société danoise dynamique à investi dans les éoliennes, aidée par quelques subsides.

Après la faillite de la branche américaine de la société suite à la suppression de subsides éoliens, les promoteurs se sont rendu compte que la première urgence était d’investir dans le lobbying.

La société danoise est  sauvée en 1989 par le vote de subsides assez importants qui lui garantissent des ventes suffisantes pour construire des usines modernes produisant des éoliennes en série.

Des subsides similaires à ceux du Danemark sont ensuite votés  en Allemagne et après 2001 dans la plupart des autres pays d’Europe.

Les qualités techniques des éoliennes se sont avérées secondaires par rapport au lobbying.

Histoire des technologies éoliennes et de leur commerce

     Pourquoi et comment de l’éolien non rentable a-t-il été installé ? Des observateurs [36] y ont rapidement vu le résultat des désinformations de ceux qui en profitaient, des lobbies du gaz et des lobbies antinucléaires. Des manœuvres plausibles de ces lobbies sont expliquées ci-dessous après une introduction à la technologie.

Histoire technologique des éoliennes modernes

     Une société danoise de constructions métalliques, Vestas [106], a construit des éoliennes expérimentales après les premières crises du pétrole en 1975. En 1981, ils ont vendu quelques éoliennes grâce à des subsides accordés au Danemark et en Californie pour des essais de production d’énergie par le vent. Ces recherches ont permis le développement de cette petite société et des essais comparatifs amenant le choix d’éoliennes à axe horizontal et à 3 pales. Celles-ci sont plus solides, plus faciles à équilibrer et plus économiques que les éoliennes Darien à axe vertical mais leur impact paysager hypnotique est bien plus gênant.

       Vestas et d’autres ont mis au point les améliorations suivantes :

  • Des pales à angle d’attaque variable comme sur les hélices d’avion, ce qui permet un bon rendement à chaque vitesse du vent et une réduction de la puissance et des risques de bris de pales par vent fort. Le coefficient moyen de charge est meilleur parce que l’hélice tire mieux parti de chaque force de vent.
  • Des engrenages obliques ou en hélice qui réduisent les bruits mécaniques comme ils avaient amélioré les différentiels de voiture depuis 1913.
  • Des pales en fibres de verre comme pour les ailes d’avions. Les progrès ont continué pour augmenter les dimensions, pour réduire le poids et pour atténuer le bruit.

De la compétence technologique au lobbying

       En 1985, des subsides américains pour l’éolien ont été supprimés, ce qui a amené la faillite de la branche américaine de Vestas. Cette entreprise et d’autres promoteurs de l’éolien ont alors compris que le lobbying était beaucoup plus important que la qualité technique pour faire survivre cette technologie déficitaire.

       En 1989, 2 ans après Tchernobyl et deux ans avant la chute complète du Communisme, on observe un changement inexpliqué dans la politique des subsides éoliens danois, lesquels deviennent bien plus importants.

      Le Danemark vend de l’électricité éolienne à la Norvège, un pays qui l'utilise directement à la place de celle fournie par les turbines des grands lacs formés par des barrages hydroélectriques sur des fjords. Cette façon de procéder stocke l'énergie en utilisant l'électricité danoise, ce qui permet de moins vider les barrages. Le Danemark achète de l’électricité (nucléaire) depuis l’Allemagne quand il en a besoin aux heures de pointe et vend de l'électricité éolienne excédentaire aux heures creuses. Ces échanges sont équilibrés quant à la quantité d'énergie mais pas quant aux prix, l’électricité étant plus chère aux heures de pointe.

     Ce n'est donc pas un processus économique mais les garanties de rentabilité qu’apportent les subsides qui permettent à Vestas de construire alors des ateliers produisant 10 turbines par semaine (500 par an). En 1991, 1000 turbines sont installées au Danemark. Ce sont des turbines de 55 kW. Une turbine a, vers 1997, une puissance de 1,5 MW, soit 30 fois plus qu’en 1989. Si ces nouvelles éoliennes avaient été installées dès 1991, 30 turbines auraient suffi pour la même production au Danemark. En 1995, Vestas ajoute un dispositif qui fait varier l’angle d’attaque de chaque pale suivant sa position pour mieux profiter des vents plus forts en altitude.

Coût réel d'un aérogénérateur (turbine ou éolienne)

      En 2002, Vestas installe 7 GW d’éoliennes pour un chiffre d’affaire de 1,4 G€, soit 0,2 M€/MW. Les subsides payés aux promoteurs sont de 2,7 M€/MWh. En effet, une éolienne de 1 MW produit pendant 2190 h/an à 25% de charge, soit 2190 MWh, ce qui rapporte 180 M€/an avec des subsides de 82,5 €/MWh ou, sur 15 ans, 2,7 M€. Les subsides sont donc 10 fois plus élevés que le coût de base de la turbine, et cela avant la baisse relative de prix au MW des éoliennes plus grandes.

      Le prix d’une éolienne comporte la turbine avec ses pales et son alternateur, la construction de la tour et de ses fondations, l’aménagement du terrain et de ses routes d’accès pour amener des grues géantes, plus hautes que les éoliennes, et les connexions électriques y compris des cabines d’adaptation et un câble de puissance enterré jusqu’à une station capable de transmettre la puissance maximum au réseau national. Ces coûts sont plus faible que le prix du matériel (50 % en plus ?). On pourrait en déduire que les bénéfices exorbitants des promoteurs expliquent leur dynamisme et contribuent à leur dédain pour le saccage des paysages et des zones résidentielles ou que la rémunération des opérations des lobbies, y compris celles de persuasion des responsables, est particulièrement élevée ou les deux.

      Les coûts de construction par MW de puissance deviennent de plus en plus bas avec la taille des éoliennes tandis qu’augmentent les nuisances et l’impact visuel hypnotique qui ne sont pas indemnisés. Les constructeurs ont cependant obtenu de plus en plus d’avantages financiers dans plusieurs pays, surtout en Espagne et en Allemagne. Devant ce marché artificiel mais florissant, même des constructeurs de centrales normales sont contraints à se joindre au mouvement pour donner du travail à leurs ouvriers et pour survivre.

      L'investissement par MW d'une centrale nucléaire est [2,65 G€/1,27 €=] 2,10 fois plus élevé que celui d'une éolienne  mais dure 4 fois plus de temps (60 ans au lieu de 15). Il est donc 53 % plus faible. La production d'énergie (90 % contre 20 % du temps) est 4,5 fois plus forte. L'investissement par MWh produit est donc de [4,5/0,53=] 8,5 fois plus élevé. De même que les ateliers nationaux français après 1848, ces travaux inutiles ont donné de l’emploi aux Danois et aux Allemands et à un grand nombre d’employés des lobbies éoliens privés et publics.

Besoin commercial du marché de la génération électrique

        Les pétroliers étaient sûrs de vendre leur pétrole mais ils ne trouvaient pas assez d'acheteurs pour leurs vastes volumes de gaz naturel (que les Russes croyaient inépuisable en 1990). Il devaient arriver à ce que l'électricité (une énergie demandée en grande quantité) soit produite avec du gaz amené par gazoduc. Les Canadiens devaient exporter vers les États-Unis et les Russes vers l'Europe.

     Pour qu'on continue a utiliser la solution la plus chère et la moins sûre pour l'approvisionnement, c'est à dire, produire l'électricité à partir de gaz naturel au lieu de nucléaire, et pour qu'on puisse amortir les gazoducs sur de longues périodes d'au moins 30 ans, il fallait coincer le client dans des investissements qui seraient perdus s'il bifurquait ensuite vers le nucléaire. C'est le but d'une extraordinaire campagne de promotion de l'éolien, dont la technologie venait d'avoir fait des preuves de faisabilité (pas de rentabilité) au Danemark.

     Une analyse plus approfondie de la généralisation des subsides à l’éolien en Europe est étudiée dans la suite.

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