Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
Cette page compare des scénarios de production d’électricité et de chaleur à partir d’une quantité fixe de biomasse (bois et autres) et de gaz naturel. L’étude se base sur des caractéristiques technologiques (rendement, coût). Elle permet de chiffrer les performances de chaque système et d’analyser l’impact des politiques énergétiques sur chaque scénario. Elle fournit des résultats qui devraient être mieux connus.
Les quotas sectoriels sont contre-productifs pour réduire les gaz à effet de serre
Les rendements d’une chaudière de chauffage au gaz, au bois ou à la biomasse, sont à peu près équivalents. Les meilleurs rendements sont de 90 % à cause de la chaleur perdue dans la cheminée. Le rendement des échangeurs est moins bon si la température du gaz entrant est un peu plus faible (cas de la cogénération).
Le rendement des systèmes thermiques de production d’électricité dépend fortement du type de combustible. Il varie en effet de plus du simple au double, de 25 % à 55 %. Pourquoi le rendement des systèmes électriques change-t-il autant suivant le type de combustible ? Cela provient d’une nouvelle technologie mise au point après la seconde guerre pour les avions à réaction. Les turbines à fuel (qui fonctionnent aussi au gaz) bénéficient d’un rendement exceptionnel par rapport aux centrales thermiques traditionnelles (à vapeur). Le rendement thermodynamique est meilleur quand la température maximum du cycle est plus élevée. Cette température est aussi celle de l’entrée dans les turbines. Les nouvelles turbines ont des ailettes résistant aux hautes températures. Leur rendement peut atteindre 40 % au lieu de 25 % pour les moteurs à vapeur traditionnels et est donc presque doublé mais ces ailettes ne sont utilisables qu’avec des gaz de combustion propres. Des particules solides ou des composés chimiques agressifs abîment ces ailettes précieuses. La gazéification du charbon, du bois ou de la biomasse renouvelable ne permet pas encore d’utiliser couramment les carburants gazeux obtenus ainsi.
Dans les années 1950, l’évolution de la technologie de forage des puits a permis d’en bétonner les parois à des milliers de mètres de profondeur et de les rendre étanches, permettant une exploitation contrôlée du gaz naturel. En forant un puits, on trouve souvent trop de gaz naturel difficile à vendre et pas assez de pétrole pour lequel la demande est forte. Le gaz naturel était envoyé vers des torchères, une situation anormale qui a incité à la recherche de débouchés pour ce méthane.
En 1955, des péniches géantes transportant du gaz naturel liquéfié remontent le Mississipi. Des gazoducs sont construits aux États-Unis depuis les gisements du Texas vers les côtes Est et Ouest. La découverte du gisement géant de gaz de Groningue (exploité en 1964), puis d'autres gisements dans le reste de la Mer du nord, a provoqué un plan européen d'exploitation du gaz naturel. Cependant, en 1969, 90 % des gazoducs (1,4 M km) se trouvaient encore aux États-Unis.
Alors que l’électricité était produite au meilleur prix par des turbines à pétrole, ce carburant a été remplacé par du gaz naturel après que la crise de 1973 ait fait doubler le prix du pétrole. (Le prix a même été quadruplé temporairement). Le principal résultat (intentionnel ?) de la crise pétrolière de 1973 a été de rendre profitable l’exploitation du déchet de production pétrolière qu’était le gaz naturel. Il y aurait autant d'énergie dans les réserves mondiales de gaz que de pétrole.
Des nouveaux gazoducs ont été construits avec de gros tubes d'aciers soudés supportant des fortes pressions. Cette technologie, mise au point vers 1960, a permis d’acheminer le gaz jusqu’aux lieux de consommation, y compris par des trajets sous-marins.
Depuis 1968, la surproduction de gaz par rapport au pétrole continue à influencer les politiques énergétiques.
Les générateurs modernes d’électricité utilisent des cycles combinés. Le surplus de chaleur du premier étage est récupéré dans un second étage, soit pour produire de la vapeur pour faire tourner une turbine (TGV : turbine-gaz-vapeur), soit pour le chauffage dans des échangeurs de cogénération.
Depuis 1980, des turbines à gaz sont intégrées dans le premier étage des systèmes à cycles combinés. Le rendement des TGV (turbine-gaz-vapeur) atteint (38 % + (1-38 %) x 28 % =) 55 %, au lieu de 25 à 35 % pour les centrales à charbon traditionnelles. Les centrales à vapeur alimentées au bois (ou aux autres renouvelables) ont un rendement de 20 à 33 %.
La cogénération n’est applicable que quand une demande de chaleur existe. Les conditions d’emploi de la cogénération et le calcul de son rendement sont suffisamment compliqués pour que des experts en communication aient pu les dénigrer pour ne pas les subsidier autant que les systèmes qu’ils sont chargés de promouvoir.
Le calcul de la cogénération est brièvement expliqué ici. Ce calcul est approfondi sur d'autres pages.
Le principe du calcul de rendement est de comparer deux systèmes produisant la même quantité d’électricité et de chaleur. Les 2 systèmes sont représentés sur le graphique.
Les caractéristiques pour étudier et mesurer les performances des systèmes d’énergie sont illustrées dans le graphique.
Pour établir la formule, on calcule pour chaque dispositif la relation entre les énergies entrantes et sortantes. Ces résultats sont combinés suivant le graphique en comparant d’une part la cogénération et d’autre part la production séparée. L’amélioration du rendement est attribuée à la génération d’électricité et non aux chaudières.
Si les échangeurs de cogénération avaient le rendement de chaudières séparées, le rendement électrique de la cogénération serait de 100 %. Le facteur b/c (0,82/0,90 = 0,91) tient compte de la moindre efficacité des chaudières de cogénération par rapport à celles de chauffage (car la température des gaz entrants est plus basse).
La cogénération au gaz permet des rendements électriques de 85 % et plus. D’une part, la cogénération produit un pourcentage d’électricité d’autant plus élevé que le rendement de l’étage électrique est meilleur, ce qui favorise le gaz naturel par rapport aux renouvelables. D’autre part, le rendement des centrales de cogénération au gaz naturel est plus efficace qu’au renouvelable.
Pour pouvoir chiffrer les comparaisons de systèmes de génération électriques, quelques scénarios d’utilisation des énergies primaires sont comparés sur une feuille de calcul Excel expliquée sur cette page. (Imprimez cette feuille ou regardez la dans un fenêtre séparée. Les données particulières à chaque scénario sont sur fond bleu. Le renouvelable est sur fond vert. Les principaux résultats sont sur fond ocre).
Les scénarios utilisent les mêmes énergies primaires : une quantité donnée de gaz naturel (un MWh calorique) et une quantité égale de biomasse renouvelable (un MWhc). Chaque scénario émet donc la même quantité de gaz à effet de serre produit par la consommation de gaz naturel. Cela permet de comparer sans se préoccuper des émissions. Le pourcentage (p) d'énergie utile produite par rapport au scénario 6 est déjà indiquée ici mais elle est discutée plus loin.
Scénario 1 : Toute la biomasse renouvelable est utilisée pour la production d’électricité. Tout le gaz naturel sert pour le chauffage. (Production utile : p = 69 %).
Scénario 2 : Tout le gaz naturel est utilisé pour la production d’électricité par TGV. Tout le renouvelable sert pour le chauffage. (p = 86 %).
Scénario 3 : Pour profiter du backup des centrales TGV, on a ajouté de l’éolien (facteur de charge de 20 %). La puissance éolienne ne dépasse pas celle des TGV pour éviter des délestages aux périodes de grand vent. (p = 91 %).
Scénario 4 : Tout le gaz naturel sert à la production d’électricité par cogénération, ce qui produit en même temps une quantité définie de chaleur. Tout le renouvelable sert au chauffage. (p = 95 %).
Scénario 5 : Tout le renouvelable sert à la production d’électricité par cogénération, ce qui produit en même temps une quantité définie de chaleur. Tout le gaz naturel sert au chauffage. (p = 87 %).
Scénario 6 : Tout le gaz sert à la cogénération. La moitié de l’énergie renouvelable sert aussi à une cogénération moins efficace. L'autre moitié (du bois) est ainsi disponible là où le besoin de chaleur est trop faible pour justifier de la cogénération (maisons isolées). (p = 100 %).
Scénario 7 : Quand le gaz naturel sera épuisé, le nucléaire pourra le remplacer mais ne pourra pas servir au backup rapide de l’éolien. Ces centrales d'appoint n'auront plus assez de gaz pour produire 80 % de l’énergie quand le vent ne souffle pas suffisamment sur terre. L’énergie primaire du nucléaire est d’un autre type que celle des centrales à combustible fossile et n’est pas strictement comparable aux autres. Le scénario 7 est conçu pour produire une énergie utile comparable à celle des autres scénarios. (p non significatif).
Explications de la feuille de calcul. Les lignes marquées d’un astérisque sont expliquées ici.
Ligne 6 : Une centrale TGV a un rendement de 55 % pour une production constante. Si sa charge doit varier pour compenser l’intermittence du vent sur des installations éoliennes, le rendement est réduit. Il est estimé ici à 50 % (donnée sur fond jaune).
Ligne 41 : Le calcul totalise les productions utiles à partir d’énergies dites renouvelables. Cette information n’est pas générale car chaque pays a sa propre comptabilité administrative pour traiter à sa façon l’énergie éolienne, hydraulique, solaire thermique, solaire photovoltaïque ou provenant de bio carburants ou du bois.
Ligne 42 : L’électricité provenant de sources d’énergie renouvelable (E-SER) est comptabilisée pour des quotas d’E-SER. Cette ligne est discutée plus loin.
Ligne 43 : Le renouvelable génère proportionnellement moins d’électricité que de chaleur.
Ligne 47 : Proportion d’électricité par rapport à la chaleur produite simultanément.
Ligne 48 : Électricité que l’on pourrait encore produire après épuisement du gaz naturel. (L’éolien standard ne fonctionne plus sans backup).
Ligne 49 : Énergie produite (électricité et chaleur).
Ligne 51 : Comme, à égalité d’énergie, l’électricité est plus intéressante que la chaleur, un total pondéré (dit d’énergie utile) a été calcule en donnant un poids plus élevé (ligne 50) à l’énergie électrique.
Ligne 52 : Pourcentage d’énergie utile par rapport au scénario 4. Cette énergie utile est discutée plus loin.
La chaleur peut être stockée pendant une demi-journée dans des accumulateurs bien calorifugés de fluide chaud. Une cogénération avec stockage peut parfois être gérée pour produire son électricité aux périodes de pointe tout en alimentant des accumulateurs. Le scénario 4 produit plus d’électricité (avec du gaz) que le 5 (avec du renouvelable).
Le rendement électrique d’une cogénération est presque toujours meilleur que celui des centrales TGV, même assistée par de l’éolien (scénario 4 comparé au scénario 3).
Si le vent souffle pendant les périodes creuses, l’éolien risque de devoir être délesté quand l’électricité de base (cogénération et nucléaire) est suffisante.
Comme tous les scénarios utilisent les mêmes quantités d’énergies primaires, leurs coûts relatifs dépendent du coût financier de leur capital. (Les frais de fonctionnement hors combustible sont supposés égaux).
Par rapport au scénario 2, l’ajout de puissance éolienne dans le scénario 3 multiplie le capital investi par 3. L’électricité éolienne (100/600 = 16,7 % de la production) revient alors 3 fois plus cher, soit une augmentation du prix global de l’électricité de (16,7 x 2 =) 33 %. Des calculs plus précis sont développés sur une autre page.
Le scénario 4 produit autant d'énergie utile que le 3 pour un prix bien plus faible car le prix de la cogénération est du même ordre que celui des TGV et bien moins cher que l’éolien.
Les politiques énergétiques semblent avoir été imaginées sans tenir compte des coûts réels. Des communications des lobbies, présentées comme des communications officielles, comptent les aides, subsides et réductions de taxes comme s’il s’agissait de productions de biens réels ajoutés dans l’économie. Les évangélistes des politiques énergétiques demandent qu’on adhère à leurs projets sans même fournir l’information cruciale du coût de ces politiques ! On est ainsi revenu à la période de la planification communiste où l’économie dite capitaliste ne pouvait pas intervenir.
Un petit calcul permet de s'interroger sur les anomalies du prix apparent des parcs éoliens. Un aérogénérateur de 3 MW (20 % de charge) produit 5256 MWh/an, rachetés par 5256 Certificats Verts de 65 €, soit un revenu de 341 650 €/an. Cela correspond à un placement sur 15 ans de 2,327 000 € à 12 % (taux normal de profit des sociétés prospères) ou de 965 000 € à 35 % (taux de profit des investissements éoliens). Les prix annoncés sont ainsi surestimés de 150 %. Présenté autrement, le prix de l’électricité éolienne devrait n’être que 40 % du prix actuel.
Les constructeurs d’aérogénérateurs doivent, comme toute entreprise, publier leur chiffre d’affaire. D'autres documents donnent la puissance totale des appareils livrés. Ces informations font connaître le prix des aérogénérateurs à la sortie de l’usine. La disparition des montants entre ce point et les parcs éoliens n’est pas documentée. La comptabilité de l’éolien et assez opaque, une anomalie que l'État ne devrait pas autoriser pour une activité subsidiée.
Les prix utilisés par l’administration tiennent compte seulement des prix de construction et d’installation des parcs éoliens, prix communiqués par les constructeurs et non vérifiés. Ces coûts ignorent :
Ces additions doubleraient le prix officiel et condamneraient la rentabilité de l’éolien terrestre en zone densément habitée (comme ne Belgique).
Huyghe définit ainsi le lobbying : « Techniques d’approche, contact, fourniture d’informations sélectionnées, expression de demandes et de revendications, persuasion, négociation discrète et parfois aussi de corruption s’adressant aux détenteurs d’autorité ». (Huyghe F. B ; (2008) Maîtres du faire croire : de la propagande à l’influence, 2008, Vuibert, Paris [178]).
Des lobbies éoliens annoncent que l’éolien sera bientôt compétitif, ce qui supposerait que les aérogénérateurs soient vendus sur un marché libre assurant le prix le plus bas. Ils ne suggèrent pas que l’éolien soit vendu suivant les règles normales des marchés publics qui minimisent les prix et les occasions de corruption.
Les E-SER (électricité provenant de sources d’énergie renouvelable) sont considérés comme une catégorie spéciale avantagée par des directives de la Communauté européenne alors que l’atmosphère réagit de la même façon quel que soit l’origine du CO2 qui l’infeste.
La ligne 52 montre que le scénario 2 est 20 % plus efficace que le scénario 1. Pourtant ce dernier est favorisé par une distribution de Certificats Verts (ligne 42) et d'avantages liés aux E-SER produits : 330 CV contre aucun.
Le scénario 4 est 8 % plus efficace que le scénario 5. Pourtant le 5 est favorisé par les politiques énergétiques des E-SER : 260 CV contre aucun.
Les scénarios montrent qu’il est plus efficace pour la préservation de la planète de réserver d’une part le renouvelable pour le chauffage et d’autre part le gaz naturel pour la cogénération.
La ligne 42 permet de constater que le scénario 3 reçoit plus de CV correspondant à des E-SER que le scénario 4 qui est plus efficace pour les autres points de vue. Ce cas montre que les quotas de renouvelable favorisent l’éolien sans justification climatique ou économique.
La cogénération démarre quand de la chaleur est nécessaire localement et a ainsi une priorité technique d’accès pour fournir de l’électricité à ses usagers (et normalement aussi au réseau), priorité que l’éolien ne peut pas court-circuiter. Le développement de la cogénération risque d’augmenter les délestages de l’éolien (cas où l’énergie éolienne est refusée par le réseau).
Chaque fois qu’un promoteur installe du renouvelable reconnu, il reçoit des Certificats Verts. Il peut alors échanger ces « droits de polluer » dans d’autres pays qui peuvent ainsi garder leur anciennes centrales thermiques polluantes. L’effet paradoxal des géniales politiques supranationales est que l’augmentation de renouvelable ne réduit jamais les émissions de CO2.
Les quotas de E-SER font préférer l’usage des renouvelables pour la génération d’électricité plutôt que pour le chauffage, alors que le contraire serait plus efficace. On ne peut pas échapper à une conclusion évidente : Les quotas sectoriels sont contre-productifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Les choix technologiques étaient autrefois contrôlés par des ingénieurs. Ces décisions sont maintenant prises par des bureaucrates comme au temps des plans quinquennaux en URSS. Ces fonctionnaires (qui sont plutôt juristes que techniciens) raisonnent sur des mots abstraits et non sur des connaissances techniques. Alors que la cogénération évite plus d’émission de CO2 que l’éolien, les politiques énergétiques actuelles favorisent l’éolien, entre autres car le CO2 évité par l’éolien justifie de le classer comme du « renouvelable » recevant des CV tandis que la cogénération qui en évite plus ne reçoit ni ce label « renouvelable », ni les CV. Après le procès de Galilée, les dogmes n'ont pas disparu pour empêcher de comprendre des questions environnementales. Les bureaucrates ont le rôle des gardiens des dogmes de l'écologiquement correct.
Les politiques qui fixent des quotas minimum de renouvelables poussent à accroître la consommation d’énergie et sont ainsi préjudiciables à d’autres solutions qui diminuent les consommations, comme les économies d’énergies, l’augmentation du rendement des centrales ou leur transformation pour la cogénération.
Puisque toutes les études montrent la supériorité des économies d’énergie et des autres mesures augmentant l’efficacité de l’énergie, on est contraint de constater que les quotas de renouvelable sont contre-productifs pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
En sciences, les discussions font émerger les concepts de base les plus efficaces pour comprendre un domaine et y élaborer des théories cohérentes. Le contraire se passe dans la propagande et les techniques modernes de publicité. On cherche des concepts qui embrouillent la compréhension pour faire voir le domaine sous un angle favorisant les buts recherchés.
Les exemples suivants illustrent comment des propagandes écologiques (encouragées par des intérêts spéciaux) pervertissent la pensée.
Le fait que ces désinformations se retrouvent dans les textes des politiques énergétiques illustre l’efficacité des lobbies auprès des instances de gouvernance globale. La lutte contre le dérèglement climatique est devenu une lutte des lobbies contre des citoyens à désinformer.
Des politiques énergétiques confondent les subsides pour la recherche avec les subsides pour la production. Le « feed-in tariff » est un subside remboursant l'installation de types d'aérogénérateurs dépassés. Ces prix garantis incitent à construire en grande série et en urgence ce qu'on a déjà produit au lieu de rechercher et d'expérimenter des aérogénérateurs plus performants.
Dans un monde économiquement sain, la recherche est financée sur la base des salaires et des dépenses jusqu’à ce qu’un système rentable soit mis au point et se développe alors naturellement. Les écologistes cherchent à présenter la lutte pour sauver le climat comme une guerre qui justifierait des dépenses exceptionnelles et des productions en série de toutes les systèmes possibles, même les moins efficaces comme les sabres pour faire des moulinets et l'éolien pour afficher qu'on se préoccupe du climat.
Les politiques énergétiques prêchées d'abord par l’ONU et ensuite par les communautés européennes n’ont pas diminué les émissions de CO2, lesquelles continuent même à augmenter. L’effet du protocole de Kyoto a seulement été le remplacement de quelques centrales au charbon par des turbines au gaz naturel, du moins dans l’OECD. Cependant l’usage du charbon continue à augmenter dans le monde, particulièrement en Chine, en Inde, en Pologne et même en Allemagne.
Le Protocole de Kyoto n’a pas réalisé le but proclamé de réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre pour remédier au dérèglement climatique. Quand des subsides inouïs (feed-in tariff) ont été votés en 2002, l’éolien s’est développé au détriment de solutions moins chères et plus efficaces pour réduire le CO2.
Si les politiques environnementales n’ont pas produit les objectifs proclamés de réduction du CO2, ont-elles entraîné d’autres résultats ? Ce sont les scénarios 1, 3 et 5 qui reçoivent le plus d'incitants (quotas de E-SER, quotas de renouvelables, CV) mais ce ne sont pas ceux qui produisent le plus d'énergie utile pour leur prix.
La comptabilisation de certaines émissions évitées de CO2 par le Protocole de Kyoto (sans ses additions de E-SER et de quotas de renouvelables) a fait augmenter la consommation de gaz par rapport au charbon. Plus tard, un nouveau type de subside a incité à ériger des éoliennes au lieu de méthodes plus efficaces de sauvegarder le climat. En finale, les quotas d’E-SER et de renouvelable ont été surtout profitables aux vendeurs de gaz naturel et d’éolien.
Cette dissonance entre les buts et les résultats a entretenu la rumeur que les politiques énergétiques avaient été concoctées pour des intérêts spéciaux et constituent une des trois grandes arnaques des 20 dernières années, les deux autres étant (2) la libéralisation du marché de l’électricité (illustrée par les profits des intermédiaires dévoilés lors du scandale Enron [179] et des analyses des causes des grandes pannes d’électricité aux États-Unis et en Angleterre) et (3) les lois libéralisant les banques et les autorisant à accorder pour l’immobilier des crédits exagérés et non contrôlés. (Ces crédits bien rémunérés sont à l’origine de la crise financière).
La politique énergétique du feed-in tariff a été adoptée en Europe au moment où la Russie de 2001 se préparait à exploiter son gaz naturel à grande échelle et devait s’assurer d’un débouché européen suffisant pour son gaz, ce qui impliquait la conquête du marché le plus vaste, celui de la génération d’électricité.
Les campagnes médiatiques antinucléaires, caractérisées par leur manque d’objectivité et l’absence d’études scientifiques, auraient été destinées à se débarrasser du principal concurrent du gaz naturel pour la génération d’électricité. Elles ont débuté vers 1975 quand le quadruplement temporaire du prix du pétrole a rendu le nucléaire compétitif. Les États-Unis, le Canada et le Mexique avaient alors une surproduction de gaz qui a été écoulée par de gigantesque pipelines vers les régions de fortes consommation.
Les scénarios montrent (ligne 42) qu’il sera impossible de fournir assez d’énergie électrique de base avec des renouvelables après l’épuisement du gaz naturel et du pétrole. Le solaire est encore loin d’être utilisable à l’échelle voulue. Ces terribles constatations risquaient de décourager les militants antinucléaires. Pour leur rendre l’espoir, Greenpeace et d’autres leur ont présenté l’éolien comme une technologie capable de fournir plus d’énergie que nécessaire et continuent à faire des coûteuses campagnes médiatiques pour le faire croire. Cette fiction pourra-t-elle tenir assez longtemps pour avoir le temps de résorber l’excédent de gaz naturel et de retarder des solutions qui éviteraient le CO2 produit par la génération d’électricité ?
Une puissante propagande s’est extasiée sur les initiatives environnementales des organismes supranationaux. Ce conditionnement de l'opinion fournit une excuse aux politiciens soutenant ces politique énergétiques car ils peuvent prétendre, comme la plupart des médias le disent, qu’ils agissent pour la planète et non qu’ils participent aux affaires des entreprises gazières et éoliennes.
Bien que les communications envahissantes des lobbies éoliens veuillent faire croire que tout est déjà décidé pour Copenhague en décembre 2009, on s’attend à une forte mobilisation de plusieurs pays pour faire supprimer avant 2012 les anomalies et les inefficacités des politiques énergétiques actuelles, telles que les quotas de E-SER et de renouvelable.
La situation est plus préoccupante dans les pays manipulés par la Commission européenne. Celle-ci a piégé le Parlement européen pour qu'il approuve d'urgence une : Position du Parlement européen arrêtée en première lecture le 17 décembre 2008 en vue de l'adoption des règles dictées par le business de l'environnement. Si cette directive passe les stades d'approbation, l'Europe sera défavorisée par rapport au reste du monde tout en ne luttant pas efficacement contre le réchauffement climatique.
Ce texte définit : "énergie produite à partir de sources renouvelables", une énergie produite à partir de sources non fossiles renouvelables : énergie éolienne, ... biomasse, ... Cette rédaction subtile permet d'exclure des aides la cogénération au gaz qui évite beaucoup plus de CO2 qu'un système TGV-éolien. Cette position n'interdit pas aux pays de continuer à appliquer des quotas néfastes de E-SER. Elle fixe des quotas de renouvelables au lieu de réductions de CO2. Les conséquences pratiques de ce texte sont de satisfaire les lobbies d'intérêts spéciaux et non d'appliquer les meilleures méthodes pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Quelques pays se rendent compte (officieusement) qu’il ne faut plus faire confiance à des organisations supranationales qui ne se protègent pas contre les lobbies d’intérêts spéciaux. De plus en plus de messages expliquent qu’il n’y a pas de justification aux quotas sectoriels et aux quotas de renouvelable préconisés par les directives européennes. Ces quotas devraient être bannis du nouveau protocole qui remplacera celui de Kyoto en 2012.
Il faut s’attendre à ce que les arguments pour une politique énergétique réaliste soient ignorés puis combattus par les intérêts spéciaux de l’éolien et du gaz, lesquels ont montré leur efficacité pour désinformer les fonctionnaires et parlementaires européens et égarer l’opinion publique.
La tendance du développement spontané de toute administration est d'augmenter le nombre de règles jusqu'à ce que l'essentiel disparaisse, les arbres cachant la forêt. Ce qui suit est une proposition de simplification.
Le but principal de Copenhague 2009 est de réduire les gaz à effet de serre. Les buts annexes de préserver les forêts et les combustibles fossiles seront automatiquement remplis par ce premier but. Une administration pour mesurer les gaz à effet de serre a déjà été mise en place et continue à être améliorée.
Les autres mesures (par exemple, les quotas spéciaux (production d'électricité ou renouvelables) font double emploi ou cachent des mesures ne concernent pas le problème. Ces cas spéciaux sont demandés par des intérêts spéciaux qui cherchent des subsides pour leur industrie (le cas le plus flagrant est celui de l'éolien). Les agro carburants et autres renouvelables ne sont utiles que s'ils réduisent les GES et n'ont pas besoin d'être traités à Copenhague puisque leurs subsides seront financés par chaque pays. Les économies d'énergie et les améliorations du rendement de l'utilisation des combustible ont des effets (pour leurs coûts) bien plus importants que l'ajout de 'renouvelables' et sont mieux estimés dans le cadre unique de cette réduction des émissions des GES.
Il faut supprimer (ou rendre inopérant) les règlements impliquant les renouvelables. Un moyen de le réaliser est d'appeler 'renouvelable' une économie d'énergie. Chaque pays peut appeler 'renouvelable' ce qui lui convient pour autant que son effet sur l'émission de GES soit mesuré. Le nucléaire sera ainsi considéré comme une énergie 'renouvelable' puisque son exploitation intensive pendant les prochaines 100 années ne va pas diminuer sensiblement les ressourcés existantes.
Quand tous les règlements superflus seront rendus inopérants, le texte du traité de la conférence deviendra simple, compréhensible et centré sur le problème du réchauffement climatique, tout en laissant peu de possibilités d'action aux innombrables lobbies qui grouillent dans les affaires de l'environnement.
La seule discussion qui restera pour finaliser un accord à l'issue de Copenhague (et pour faire adopter cet accord par les parlements des pays concernés) sera le taux d'émission de CO2 en fonction de la population et du produit national par habitant. Les pays n'ayant pas beaucoup d'hydraulique pouvant accepter des quotas qu'ils estiment plus justes, de même que ceux qui veulent montrer l'exemple.
Des lobbies qui ont financé les campagnes présidentielles américaines ont dicté de nombreux documents parfois intitulés : « Ce qu'Obama doit faire ». Les recommandations sont d'agir d'urgence mais sans justifier comment. Aucun scénario de politique énergétique n'y explique pourquoi ces lobbies connaîtraient où aller. Le nucléaire est ignoré. Une politique populiste recommande d'utiliser le produit d'une taxe sur les émissions de CO2 pour la donner aux pauvres.
Le parti démocrate (et les bailleurs de la campagne présidentielle) forment une grande équipe où choisir des conseillers techniques, partisans des thèses des lobbies. Obama va-t-il pouvoir exploiter les capacités des scientifiques tout en se protégeant des intérêts spéciaux ? La revue Science l'espère (Vol 323, N° 5916, 13 février 2009, p. 853). Obama serait curieux des progrès scientifiques, comme Lincoln l'était, ce qui avait contribué au développement des technologies au moment de la guerre de Sécession. Obama a nommé, comme secrétaire à l'Énergie, Stephen Chu, qui avait reçu le prix Nobel pour avoir isolé la plus minuscule quantité d'énergie mais qui doit maintenant distribuer la plus vaste énergie jamais gérée par l'homme.