Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne)
Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes
L'éolien off-shore est mieux justifié que l'on-shore du point de vue économique et environnemental (facteur de charge de 33% au lieu de 17% en Ardennes).
La Flandre a décrété que toutes les zones agricoles devenaient des zones résidentielles et y a interdit la construction d'éoliennes qui ne sont plus autorisées qu'en zones industrielles.
Si le secteur de l'énergie de la Belgique se scinde, la Flandre et Bruxelles pourraient refuser de payer les subsides annuels restants pour des éoliennes situées en Wallonie. Elles pourraient justifier cette décision en constatant que le Wallonie est trop mal gérée, l'exemple supplémentaire étant son support de projets éoliens qui ne sont justifiés, ni du point de vue environnemental, ni du point de vue économique, ni de point de vue de la stabilité du réseau électrique.
La carte ci-dessous montre les projets belges [126] et la frontière marine de la Belgique [127]. Les éoliennes ne peuvent pas être construites dans une zone à moins de 12 miles nautiques (soit 22 km).
Pour ne pas nuire au tourisme en Flandre, les éoliennes ont été interdites à moins de 15 miles des côtes. La zone restante est montrée en vert. D'autres limitations sont imposées dans cette zone pour laisser circuler le commerce marin. Il est intéressant de mettre les parcs sur des bancs de sable pour réduire la hauteur des mats, bien qu'on sache maintenant mettre des éoliennes sur des fonds de plus de 40 m. Une zone a déjà été réservée pour l'éolien par un premier arrêté royal. Trois concessions y ont été distribuées à 3 sociétés pour installer des parcs éoliens off-shore qui devraient avoir une puissance d'environ 800 MW.
On constate sur la carte que les zones rouges allouées sont actuellement peu étendues et qu'il reste beaucoup d'espace à grande distance des côtes, au moins 4 fois plus que ce qui est déjà alloué. Le potentiel offshore à court terme (d'ici 2015-2025) est donc au moins de 3 GW. Le ministre Magnette dans un article de La Libre Belgique du 5 novembre 2008 pense qu'on pourrait installer 6 GW mais il est optimiste en croyant que le facteur de charge sera de 30 à 35 % (il serait de 25 %).
Les stations de pompage ajoutent ou retranchent une puissance instantanée de 1,4 GW (le chiffre officiel est 1,4 GW avec le reste de l'hydraulique). L’énergie échangée par les stations de pompage (Coo et divers) est nulle sur la journée (moins les pertes) et utilise la production constante des centrales nucléaires pour égaliser la consommation de jour et de nuit en Belgique. L’énergie emmagasinée dans les réservoirs supérieurs correspond aux variations en plus et en moins de la production d’une demi journée (2 GW x 12 h = 24 GWh).
On ne peut pas stocker l’énergie éolienne (il faudrait des barrages accumulant de l’eau entre les périodes calmes et venteuses, soit 15 jours, soit des réservoirs 30 fois plus grands, soit un prix estimé à 10 fois plus élevé que celui de l'ensemble de Coo pour une puissance de 1 à 2 GW).
Supposons qu’il y ait en Belgique 3 GW éolien off-shore (potentiel avec des éoliennes de 180 m, 5 MW) et 1 GW éolien on-shore :
En Belgique, le réseau devra débourser 83 - 40 = 43 €/MWh (on-shore) ou 110 - 40 = 70 €/MWh (off-shore). Le subside annuel belge pour 8,7 TWh x 70 € = 609 M€ et 1,5 TWh x 43 € = 64,5 M€, soit 673,5 M€, que la Flandre aurait dû payer si la Mer du Nord avait été régionalisée en Flandre.
Suite au partage, il semble que la Wallonie devra payer 50% de la facture Kyoto, la Flandre 43 % et Bruxelles 7 % (peut-être avec une répartition différente pour l’attribution de l'éolien off-shore). L'agglomération bruxelloise a une position administrative (pour Kyoto) égale à celle de pays incluant des territoires variés autour de leurs villes, ce qui montre l'arbitraire de ces partages.
Le calcul des subsides est plus réaliste avec le prix de l’électricité intermittente au marché libre (15 €/MWh), soit un subside annuel à l’éolien de 930 M€ pendant 15 ans, une perte de pouvoir d’achat substantielle pour les futurs consommateurs d’électricité (un surplus de l’ordre de 0,4 % du PNB uniquement dû à l’éolien, mais qui triplerait le jour où l’on sort du nucléaire, en plus des prix pour le gaz naturel qui, sans concurrence, deviendraient de plus en plus élevés par rapport au nucléaire).
Il faut installer des câbles de connexion au réseau. Ces frais sont demandés au promoteur mais des arrangements entre le réseau public (puisqu'il s'agit d'un monopole régulé) et le public (puisque le business des éoliennes est privé) sont en général négociés bien qu'interdits. Les Communautés européennes veulent que la capacité du réseau soit augmentée aux frais des consommateurs d'électricité plutôt qu'aux frais des affiliés des lobbies éoliens. Par exemple, des groupes d'intérêts spéciaux veulent que l'argent public finance un réseau de câbles sous-marin sous la Mer du Nord.
L'augmentation excessive de la puissance éolienne installée pose des problèmes insolubles pour la stabilisation du réseau, comme l'expérience danoise l'a montré. Le nouveau gouvernement danois compte cependant "permettre l'exploitation optimale du potentiel éolien off-shore de notre pays" et "l'indépendance des gestionnaires du réseau", ce qui pose des problèmes techniques non budgétés.
Avant que la sortie du nucléaire n'ait eu lieu (2025), la Belgique est déjà à la limite de l'éolien admissible on-shore par le réseau si elle développe en priorité son potentiel off-shore immédiat. Il est donc urgent de promulguer un moratoire sur l'éolien on-shore wallon (puisque la Flandre a déjà une sorte de moratoire on-shore, sauf pour les zones industrielles).
La Belgique est souvent sous l'influence de hautes pressions qui se caractérisent par un temps froid (ou par une canicule d'été). Cette période se prolongé souvent pendant 2 semaines (Situation le 26 septembre 2008 à 20 h et le 4 octobre à 20 h. Sur le site de l'IRM, choisir Carte du Vent). Dans l'exemple montré ici, la vitesse du vent est 3 fois plus rapide en mer qu'en Ardennes et sa puissance est donc 27 fois plus forte (cube de la vitesse du vent). Un autre exemple montre la situation quand le vent vient du secteur dominant.
Ces situations typiques avec vent du nord-est ou du sud-ouest montrent que l'éolien offshore n'a que des avantages par rapport à l'on-shore, y compris celui de ne pas détruire le cadre de vie. Comment trouver encore des vertus à l'éolien terrestre en sachant que le réseau ne peut accepter qu'un pourcentage limité d'énergie intermittente ?
Le
tableau Excel joint montre
quelques scénarios d’installations d’éoliennes offshore et on-shore
en Flandre et en Wallonie pour produire 6% de l’électricité belge.
Les calculs dépendent du coefficient de
charge choisi, celui proclamé par les promoteurs ou des valeurs
plus réalistes.
Deux scénarii comparent la distribution répartie à
une installation entièrement offshore.
Une estimation du CO2 émis par une centrale TGV sert de référence :
456 kCO2/MW. Le véritable
taux d'émission des TGV fluctue
énormément en fonction de l'âge, de la technologie, du taux de
charge, etc. Les calculs montrent que l’émission
de CO2 par les centrales de backup est 14% plus faible avec le
scénario offshore.
Les subsides que devront payer ceux qui ont un
compteur électrique dépendent de la valorisation de l’électricité
intermittente. Si les règles de libéralisation du réseau électrique
permettent de vendre le courant intermittent au même prix que celui
de base (30 €/MWh), le réseau récupère 30 € sur le prix d’un
Certificat vert (CV à 90 € on-shore ou à 110 € offshore). Si
l’électricité intermittente ne se vend qu’à moitié prix (comme sur
un marché libre), on déduit 15 €.
Résultats :
L’offshore revient 7 % plus cher que le scénario actuel mais la perte
de valeur des maisons et terrains autour des parcs éoliens
terrestres (de l'ordre de 30 % du capital immobilier des riverains
dont les dédommagements
normaux doubleraient le capital nécessaire à l'éolien terrestre) fait plus que compenser cette petite différence. Si le
but de l’éolien était de réduire l’émission de gaz à effet de serre
et non de rendre un pays
captif du gaz naturel,
l’offshore serait très supérieur. La Belgique a, contrairement à la
plupart des pays, la chance d’avoir une vaste zone offshore éventée
et à faible profondeur. La Belgique a encore de grandes capacités
d’installation offshore.
Après quinze ans, l’éolien offshore amorti pourrait devenir presque
rentable car
il fait moins appel au backup que l'on-shore.
L’éolien on-shore, même amorti, ne sera jamais rentable et utile, sauf dans les pays qui n’ont pas d’électricité et qui préfèrent du courant de temps en temps à rien du tout. Comme le recommande Berger, «Pourquoi les pays où l'électricité de base n'est pas polluante et où le nucléaire est sûr (comme la Belgique) n'offriraient-ils pas des éoliennes au milliard et demi d'habitants qui n'ont pas d'électricité », la Wallonie ferait mieux d’installer ses éoliennes terrestres là où il n’y a pas d’électricité du tout plutôt qu’en Belgique où l’habitat est très dense.
Les subsides éoliens sont
manifestement trop élevés comme le montre le fait que les
promoteurs sont trop nombreux pour les quelques projets respectueux
de l’environnement et harcellent même ceux qui avaient réussi à
interdire des parcs éoliens.
Peu de consommateurs savent qu'ils vont devoir payer pendant
15 ans pour ces subsides exagérés (un demi milliard d’euros par an
pour 6% d’éolien) Les industries pourront négocier des
prix compétitifs au niveau européen et n’incluant pas les surcoûts éoliens.
les subsides totaliseront 7,5 milliards
€ répartis sur les 3,3 million de ménages belges, soit 2273 € pour
15 ans par ménage, un montant que les parlementaire réduiraient
de moitié en votant des prix de CV divisés par 2.
La consommation de gaz et la production de CO2 est moitié moindre off-shore qu'on-shore pour une quantité égale d'énergie éolienne produite.
Des tableaux Excel montrent les prix de différents systèmes de fourniture d'électricité pour 2007 et pour 2020 avec des prix de combustibles fossiles multipliés par 2 et de l'uranium multipliés par 10. les tableaux servent à d'autres comparaisons avec d'autres études discutées ailleurs. La comparaison du système on-shore et de son backup et du système offshore correspondant semble avantager l'on-shore mais cet avantage disparaît si l'on tient compte des nuisances et des pertes de valeur immobilière, même limitées à 20 % de l'investissement éolien comme calculé dans 2 rangées des tableaux..
En raison de la nécessité d'un backup au gaz pendant 80% du temps, le prix de l'électricité produite par des installations éoliennes on-shore reste non compétitif même si l'investissement est entièrement payé. Comme le backup de l'éolien offshore ne doit travailler que pendant 75 à 70% du temps, son prix pourrait se comparer au nucléaire tant que le prix du gaz reste en dessous de son niveau de 2006.
L'éolien on-shore est limité à moins de 20 % de la production électrique thermique d'une région (Production moins la production de base, c'est à dire pour la Belgique (20 % des 40 % restant après les 60 % de production nucléaire de base), soit 8 %. L'offshore (qui pourrait fournir 12 %) se justifie mieux, à la fois du point de vue des émissions de CO2 et de la meilleure rentabilité. Il faudra ajouter, à la production nucléaire, la production en cogénération, trop peu développée en Belgique, bien qu'étant un pays où il faut chauffer pour assécher les maisons et les chauffer pendant les 6 mois d'hiver. La cogénération fait gagner 50 % de l'énergie alors que l'éolien offshore ne fait gagner que 30 %.