Groupe d’information sur les éoliennes (La Roche-en-Ardenne) 

 Dossier sur les coûts et les nuisances des éoliennes 

 

Compte-rendu de la séance d’information « officielle » de la première présentation du projet de parc éolien à Nassogne le 17 juin 2009 et commentaires entre parenthèses […].

Projet de parc éolien sur les communes de Nassogne et de Marche

Réunion officielle conduite par des promoteurs (et non par les communes)

       Cette réunion pour la première présentation d’un projet éolien débute par un exposé général sur le renouvelable par M. Jean-François Mitsch.

      [Il présente les opinions de certains écologistes mais ne dit pas que ces opinions sont très contestées. Pour que les habitants puissent juger le point de vue des entrepreneurs éoliens et de leurs opposants, nous leur suggérons de comparer les 2 brochures suivantes : Une brochure du lobby éolien ‘Apere’ qui a été distribuée à l’entrée : « Éolien : rumeurs et réalités ». La plupart des affirmations qu’elle contient ont été démontrées fausses dans une autre brochure critique, éditée par Vent de Raison et disponible aussi sur internet].

     M. Mitsch nous enseigne que, quand il n’y a pas de vent à Nassogne, il y en a probablement à Liège, alors que la météo belge juge suffisant de ne donner qu’une seule fourchette de vitesse de vent pour toute la Wallonie. Les prévisions détaillées du vent (modèle Aladin) montrent que les différences de vent entre les zones wallonnes, s’il y en a, sont presque toujours faibles.

      M. Mitsch décrète que l’on ne pourra pas échapper au réchauffement climatique s’il n’y a pas d’éoliennes en Wallonie. Il ne justifie pas pourquoi les éoliennes terrestres sont plus efficaces que d’autres moyens pour remédier au dérèglement climatique. [Des écologistes plus scientifiques ont montré que l’éolien est très onéreux pour un résultat presque négligeable].

      Un habitant demande pourquoi on n’installe pas les éoliennes en mer, éoliennes dont l’électricité n'est que 3 fois plus chère que l’électricité d’aujourd’hui (plus de la moitié étant produite par des centrales nucléaires) alors que celle des éoliennes wallonnes est 4 fois plus chère. Ce rapport des prix est connu. Il est calculé sur des prix réels, c'est-à-dire, sans subsides, mais les industriels de l’éolien ne comptent qu’en incluant les subsides et raisonnent comme si les consommateurs d'électricité n'étaient pas obligés collectivement de rembourser ces subsides. Les présentateurs sont alors soutenus par leurs groupes partisans qui houspillent le questionneur, ce dont ils profitent pour ignorer la question comme si elle n’était pas assez sérieuse pour mériter une réponse.

      Une séance officielle organisée de cette façon peu démocratique empêche de poser des questions puisque les organisateurs éludent ce qui met en évidence leurs erreurs.

Le projet de « Vents d’Houyet » pour Nassogne-Marche

      Après cet intermède d’informations orientées, accompagnées de diagrammes qu’il est impossible de comprendre, la suite de la séance, présentée par le promoteur éolien, M. Delville, décrit de façon succincte son projet. [La procédure de permis requiert une première présentation d'un projet, le promoteur devant écouter les questions posées et y répondre dans l'étude d'incidence ultérieure qui fera l'objet d'une autre présentation.]

      Ce promoteur a trouvé un rectangle de terrain de 3 km2 sur la limite entre les communes de Marche et de Nassogne, zone où il n’y a pas d’habitations à moins de 500 m des 4 pieds d’éoliennes projetées mais il y en a des centaines à moins de 3 km, zone où les nuisances sont indiscutables. Les présentateurs font défiler rapidement des images PowerPoint, tandis que le commentaire du conférencier, principalement des louanges invérifiables sur l’éolien et sur la « solidarité citoyenne », ne correspond pas aux textes écrits sur les images projetées. On entrevoit ainsi quelques images non commentées, par exemple un surprenant graphique sur lequel les éoliennes coûtent bien moins cher que toute autre source d’énergie.

      [S’il y avait une contestation sur ce qui a été dit ou montré à cette réunion officielle, comment pourrait-on en retrouver la trace ? Doit-on mémoriser des images montrées rapidement pendant qu’on parle d’autre chose ? Les auditeurs ont-ils compris que les revenus des parts de la coopérative spéciale sont de 6 % minimum ou de 6 % maximum ?]

Sous-station d’électricité

      Une sous-station de distribution électrique est située à proximité du parc éolien projeté (Herwée). Sa présence est essentielle dans le projet. Elle améliore la rentabilité car les câbles électriques, qui doivent être enterrés du parc à la cabine, seront moins longs.

     [Normalement, une cabine est construite pour desservir une zone. Elle est conçue surpuissante pour attirer des installations industrielles, agricoles et commerciales autour d’elle. On ne nous a pas expliqué pourquoi cette cabine a été construite à cet endroit. (Elle dessert une zone semi-agricole et industrielle dans la zone d'Hargimont, On, Jemelle et Rochefort). On nous dit que les lignes électriques haute tension qui l’alimentent seraient suffisantes pour exporter les 8 MW produites par les éoliennes. Si l’un des buts de la cabine était de rendre possible de la cogénération dans cette zone ou si un industriel voulait exploiter une centrale à biomasse ou à déchets, il ne pourrait plus le faire car la capacité de la cabine aura été prise par le promoteur éolien].

       Le calendrier du déroulement futur du projet ne prévoit d’étudier la question cruciale de ce raccordement que vers la fin du projet, alors que le projet serait compromis si ce raccordement ne convient pas à ceux qui dépendent de cette sous-station.

Mesures du vent

      Le promoteur a demandé à une société spécialisée de mesurer le vent local. Basé sur ces résultats secrets, M. Delville affirme que les éoliennes projetées (Enercon E82) de 2 MW produiront chacune 4,1 GWh/an. [Cela signifie que le taux de charge prévu est :
       4,1 GWh/an / (2 MW x 365 j/an x 24 h/j) = 23,4 %.
La zone aurait ainsi autant de vent qu’au littoral belge ou que la moyenne des éoliennes au Danemark. Les mesures des performances des éoliennes en Ardenne (et en Allemagne sans les parcs offshore) montrent, d'après les dernières mesures publiées, des facteurs de charge de 17 %, soit une production de :
      17% x 2 MW x 365 j/an x 24 h/j = 2,98 GWh/an.
Il semble donc que le promoteur prétende obtenir des rendements améliorés de (4,1 / 2,98) – 1 = 37,6 %, ce qui est difficile même en débridant les aérogénérateurs.]

     Quand M. Delville compare la puissance éolienne avec celle d’une centrale nucléaire. (Il faut 500 éoliennes de 2 MW - à 100 % - pour égaler celle d’un réacteur nucléaire de 1000 MW), il essaie de faire confondre l’énergie et la puissance. (Même s’il avait comparé avec 2500 éoliennes, personne n’explique comment de l’électricité éolienne intermittente devient de l’électricité à la demande).

      Puisqu’un ménage type consomme 3,5 MWh/an, les 4 millions de ménages belges ont besoin de 14 TWh (Térawatts heures). Mais la Belgique produit 90 TWh. Où sont les 76 TWh manquant (84 %) ? Pourquoi ne pas dire qu'il y a plus de 10 % de pertes entre la production et la consommation, que la consommation privée des ménages ne représente que 17 % de la consommation d’électricité et que la mesure de la production par le nombre de ménages desservis est source de confusion, surtout quand l’électricité intermittente est confondue avec l’électricité à la demande ?

Conformité aux règlements

     [Le concept du parc proposé est en contradiction avec la recommandation wallonne (et internationale) de construire des grands parcs en grappe (10 éoliennes au moins, et plus de 100 aux USA) pour avoir des économies d’échelle et ne pas miter l’environnement paysager avec des mini parcs partout. Les USA projettent de renforcer leur réseau électrique en ajoutant de nouvelles lignes haute tension de 700 kV, qui peuvent transporter, par rapport à des lignes de 70 kV, 100 plus de puissance avec 100 fois moins de pertes.]

      Le promoteur annonce que le futur gouvernement wallon, dans lequel le parti écolo serait représenté, va changer les règles. [Les pays ont renforcé la protection contre la destruction de l’environnement par des parcs éoliens. Des règlements spéciaux en sens inverse devraient être approuvés par une majorité au Parlement wallon. Certains écologistes veulent supprimer les contraintes de l'aviation (suppression des radars, des signalisations nocturnes et des zones d'entraînement). Les exercices militaires dépendent du Fédéral où il y a peu de Verts. Le récent conflit du Caucase, à propos du gaz naturel nécessaire aux centrales d’appoint de l’éolien, montre que les risques de guerre sont loin d’avoir disparu et qu’on oublie la sécurité d’approvisionnement en gaz [187] et la nécessité de former nos pilotes au vol en rase-mottes. Le score du parti Groene a reculé dans la partie flamande. Il semble qu’on veuille vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué].

      [Depuis les élections, des promoteurs liés au parti Écolo qui croit que la volonté politique pourra changer les contraintes, s’empressent de présenter des projets pour avoir la priorité sur les sites qu’ils espèrent libérer].

Discussion publique du projet

       Voici quelques exemples de l’ambiance de la discussion à la maison du Village de Nassogne.

      On se demande qui a été prévenu de la réunion officielle. La plupart des habitants de Nassogne et de Marche l’ignoraient mais on note parmi les présents une forte proportion de gens acquis aux idées de M. Delville (tous n’étant pas des sympathisants du parti qui se dit écologique en Belgique). Ceux qui défendent l’environnement paysager et s’opposent, comme le président Giscard d’Estaing, au puissant lobby éolien international, se considèrent comme des écologistes plus réalistes et plus sérieux.

       Plusieurs personnes présentes sont, dès avant la réunion, enthousiasmées par les idéaux de « Vent d’Houyet » et le proclament tout haut, comme s’ils prononçaient un acte de foi à une nouvelle religion ou à une mode. Cette adhésion inconditionnelle se constate par des applaudissements venant soit d’une partie de la salle, soit d’une autre (où se trouvent quelques sympathisants de près de 50 associations de riverains en lutte contre le parc éolien de leur région et qui sont regroupées chez « Vent de Raison »).

Tactiques d'intimidation

       Un habitant de Nassogne se présente et signale que ces éoliennes seront placées dans le paysage en face de chez lui. S’il revend sa maison, la valeur de celle-ci sera réduite du fait de la présence de ces éoliennes. Il demande comment il sera indemnisé. [La perte de valeur immobilière pour les maisons autour d’un parc éolien est en général estimée à 30 %, de même que pour les terrains à bâtir]. Huées de désapprobation d'une partie de la salle ! Un intervenant qui ne dit pas son nom débite, avec indignation, un petit discours bien préparé. Il dit qu’il est écœuré par l’égoïsme de gens qui ne pensent qu’à leur confort personnel quand la planète est menacée et qu’il est honteux d’oublier la solidarité dans la lutte climatique. Une majorité de la salle applaudit avec conviction ce bon acteur. M. Delville ne répond pas à la question.

      Des secrétaires et employés communaux sont tenus de noter toutes les interventions car le promoteur doit y répondre dans son étude d'incidence pour avoir le permis d’urbanisme. [Cependant, les habitants ne savent pas si cette intervention a été enregistrée, puisque ce compte rendu des questions n’est pas public. Une réunion où l’on ne respecte pas les règles et où on constate de l’intimidation est-elle valable ? ].

L'emplacement du projet  

      Le projet a été montré sur une carte à grande échelle (où l’on ne voit pas les maisons) et sur une carte détaillée limitée à une zone de moins d’un km de côté. Les cartes montrées ne permettent pas d’estimer combien de maisons, situées à moins de 3 à 5 km du parc, seront dévalorisées. [Voir Carte d'État-major, Rochefort-Nassogne, 59, 3-4, IGN].

      M. Mitsch intervient pour embrouiller la discussion en disant que la perte de valeur ne vient pas des éoliennes mais du fait que les maisons ont une mauvaise isolation. On a beau lui dire que cela n’a rien à voir, il semble ne pas vouloir comprendre.

       Les éoliennes seront placées sur une hauteur et seront très visibles, y compris depuis des points remarquables et classés (4 km de l'église de Waha, 2 km de la collégiale de Nassogne, 4 km des châteaux de Rochefort). [Quelques personnes  ne viendront plus séjourner à Marche ou à Nassogne si leur but est de se ressourcer dans un environnement naturel incompatible avec des éoliennes industrielles et d'oublier la déshumanisation des villes et des régions industrielles. Ceux qui vivent du tourisme (directement par les réservations de logements ou indirectement par l’activité générée dans les commerces de Nassogne et de Marche) risquent de voir leurs revenus diminuer].

Nuisances sur la faune

       Pour étudier l’influence sur la faune, M. Delville nous parle des corbeaux, dont quelques espèces sont protégées, et se demande s’ils pourraient être décimés par les éoliennes. Il nous dit que les corbeaux sont les oiseaux les plus intelligents et sont capables d’éviter les éoliennes (à vérifier !). [Son exposé sur la faune s’arrête là. Les chauves-souris, des mammifères plus intelligents que les oiseaux, sont décimées par les éoliennes. D’autres oiseaux que les corbeaux sont fréquemment victimes de pales balayant leur espace aérien à 300 km/h].

       Un promoteur doit employer des spécialistes pour compter les oiseaux dans les couloirs migratoires passant dans la zone du parc et les oiseaux nicheurs des environs. Si leurs comptages montrent que le site de celui qui les paye est inapproprié, reporteront-ils fidèlement cette information ?

Coopérative éolienne

       M. Delville répète souvent qu’il faut élever le débat, peut-être pour introduire le niveau solidaire que son projet prétend satisfaire. Il dit que c’est pour lutter contre les monopoles qu’il propose des coopératives spéciales où chaque participant n’a droit qu’à un seul vote quel que soit son investissement.

       M. Delville va commander ses éoliennes aux grandes firmes. (Les éoliennes Enercon E82 envisagées sont les mêmes que celles proposées pour le projet de La Roche par Electrabel). Les contrats de réparation et de gestion de ces éoliennes seront comme les contrats d’entretien pour une voiture. Ils seront assurés par ces grandes firmes. Sur ce point, les éoliennes citoyennes ne diffèrent pas des éoliennes monopolistiques ou capitalistes.

       Pour faire redescendre le débat du niveau idéologique au niveau pratique, ceux qui envisagent de prendre des parts sont intéressés par les modalités de financement. Voici comment fonctionne ce genre de coopérative spécialisée. Ce « produit financier » est décrit dans un dépliant de « Émissions Zéro », non daté, distribué à l’entrée de la salle, et annonçant une souscription publique de 100 000 parts de 260 €. Le plan d’affaire du parc Mesnil St-Blaise y est joint à titre de plan comparatif. Personne ne semble avoir bien compris ce dont il s'agit.

Contrôle d'une entreprise et d'une coopérative

      Puisque des banques prêtent 80 % du capital d’un parc éolien, une société par action peut être contrôlée avec seulement 10 % du capital. Cela donne en effet une majorité des voix, soit avec quelques amis ou sociétés contrôlées avançant 1,6 M€ sur un investissement total de 16 M€, pour un parc de 4 éoliennes à 4 M€.

      Les règles des coopératives citoyennes font qu’il y aura moins de votes, car, d’une part, des organismes publics et des entreprises monopolistes achètent des paquets de parts qui n’ont droit qu’à un seul vote, ce qui réduit le nombre de votants. D’autre part, la Région wallonne contribue en donnant un subside de plus de 10 %. La coopérative « Émissions zéro » reçoit ainsi un subside de 1,8 M€ et est contrôlée par 55 % des parts réservées aux citoyens, ce qui leur donne la majorité des voix. Les autres parts sont réparties ainsi : 20 % aux citoyens locaux et 24,9 % aux communes. Ce sont donc les « citoyens », à l’exclusion des « citoyens locaux », qui ont la majorité avec 3400 parts à 260 € totalisant 884 000 €. Ces citoyens nomment le conseil d’administration et le directeur de la coopérative, c'est-à-dire, ceux qui décident à quelles conditions on achète le matériel et comment on distribuera des revenus.

       Les promoteurs doivent trouver les noms et les procurations de 3400 militants convaincus (ou, si les enfants sont admis, 850 familles de 4 personnes) pour profiter de cette formule coopérative avec des militants fidèles au comité de direction. Le nombre de militants venus soutenir le projet de Nassogne montre que cette entreprise commerciale a déjà, sous le couvert d’une idéologie, beaucoup d’adeptes inconditionnels en Wallonie et ailleurs puisqu’elle accepte en plus les investissements des citoyens flamands de l’association Ecopower qui a les mêmes dogmes.

       [En résumé, les « citoyens locaux » ne sont pas ceux qui élisent le conseil d’administration (CA). Ce sont les « citoyens » choisis pour leur fidélité à la cause et prêts à faire don des profits aux buts du CA, comme de financer les campagnes admiratives observées dans les médias pour les « Éoliennes citoyennes » et les « Éoliennes des enfants ». Pourquoi ces éoliennes contrôlées par des cotisants fidèles sont-elles qualifiées de « citoyennes » ? Est-ce pour camoufler une opération commerciale bizarre sous le couvert d’une opération éthique et solidaire ? Un groupe (ou une secte) peut ainsi contrôler un projet (qualifié d'éthique) avec un investissement minimum.]

        [Le système des « coopératives, dites éthiques et solidaires » est originaire de Hollande. Des règles spéciales semblent dispenser ces coopératives des contraintes de surveillance appliquées aux organismes capitalistes et financiers. Les promoteurs croient pouvoir faire adopter un nouveau cadre législatif belge où ils pourront librement faire prospérer leurs affaires. Leur nouveau produit financier est maintenant proposé en Belgique par des associations partageant la même idéologie (Flandres : Ecopower ; Wallonie : Vent d’Houyet) mais ce modèle s’importe mal en Belgique où les dérives fréquentes qu’occasionnent des intérêts mixtes public/privé sont mieux surveillées par des lois, comme celles restreignant les participations des communes dans des investissements privés.]

Modèle financier des nouvelles coopératives

    [Avons-nous mal compris les détails surprenants du modèle financier des coopératives citoyennes ? Peut-être les promoteurs préfèrent-ils ne pas trop les expliquer car, si des problèmes légaux se posent, les promoteurs semblent espérer les résoudre en changeant les lois et en précisant ensuite leurs contrats, ce qui est plus facile en gardant du flou le plus longtemps possible. De l’affairisme peut se nicher dans « un système d’éligibilité aux certificats verts basé sur la part novatrice des projets et par leur qualité en termes de partenariat public-privé ». Il semble que c’est la respectable doctrine de Steiner, l’Anthroposophie, modifiée pour être présentée comme l’ancêtre de l’écologie, qui est mise à contribution pour former un groupe soudé idéologiquement et dont le but (des organisateurs) est de profiter de la manne éolienne.]

       Le prospectus d’« Émissions zéro » nous apprend qu’un producteur d’électricité (ici, les éoliennes de Mesnil St Blaise) peut proposer son électricité à ses coopérateurs à un prix réduit. [Si cela est vrai, on pourrait ainsi (si l’on désire soutenir des énergies n’émettant pas de gaz à effet de serre) acheter de l’électricité uniquement produite par des centrales nucléaires au prix de revient de l’exploitant. Le message devrait être transmis à Electrabel et Luminus. Les dépenses pour les certificats verts devraient être ajoutées, non pas à tous les consommateurs d’électricité mais seulement à ceux qui tiennent à avoir uniquement de l’électricité produite par des éoliennes. Cette justice dans les prix prouverait que c’est l’idéologie et non le profit qui guide les engagements éoliens].

Rendement des coopératives

       [Signalons que les certificats verts éoliens ne sont plus accordés après 15 ans. Des calculs de rentabilité montrent que des éoliennes amorties mais sans subsides sont à peine rentables, les assurances et l’entretien coûtant plus que les revenus de l’électricité intermittente sur un marché libre, un marché où le renouvelable ne doit pas être accepté au prix fixe des certificats verts. Le prix de l’électricité intermittente vaut de l’ordre de 50 % du prix de l’électricité à la demande. Il faut en effet que des centrales à démarrage rapide, et donc à faible rendement, soient prêtes si le vent tombe. Ces capacités de production en attente coûtent suivant leur type la moitié du coût de production à puissance normale. Le prix de l’électricité de base, fournie par le nucléaire, n’augmente pas avec le prix du pétrole].

       [Le rendement pour des coopérateurs (le montant versé en euros) ne peut pas dépasser 6 %, suivant d’anciennes lois voulant éviter que les coopératives ne deviennent des entreprises capitalistes visant de gros profits. Les « citoyens locaux », ceux qui ne touchent que des revenus déclarés et transparents, vont recevoir au mieux 6% par an pour un placement qui disparaîtra après 15 ans puisque les éoliennes n’auront plus de valeur à ce moment. C’est un placement au rendement négatif. Ces « citoyens locaux » auraient mieux fait d’acheter des actions de firmes capitalistes construisant des parcs éoliens ou des actions de fabricants monopolistes d’éoliennes].

        [Des contraintes légales interdisent aux entreprises de distribuer gratuitement des avantages en nature, ce qui est valable aussi pour les coopératives. Que vont-elles faire de leur argent si elles déclarent le prix réel d’achat des aérogénérateurs et thésaurisent les rentrées ? Si les coopérateurs exigent d'être remboursés, quelqu'un se dira-t-il écœuré par l’égoïsme de gens qui ne pensent qu’à leurs sous quand la planète est menacée et qui oublient honteusement la solidarité en ne permettant pas aux sages qui contrôlent la coopérative de l'utiliser pour des buts éthiques (en se justifiant de ne pas pouvoir faire autrement car un remboursement serait illégal) ?]

Les comptes de l'éolien

        L’exposé de M. Delville montre que l’électricité éolienne est d’autant moins chère que les rotors sont plus grands, ce qui voudrait dire que, dans son précédent projet, les petites « Éoliennes des enfants » utilisent une technique peu efficace.

        [Les promoteurs éoliens n’ont jamais rendu leurs comptes transparents (même après que le Grenelle de l’environnement français en ait fait une demande prioritaire). On est donc réduit à devoir deviner les profits. Certains promoteurs éoliens ont fait des fortunes remarquables, devenant en peu de temps milliardaires en anciens francs français [120] (Gerondeau C. 2007, Écologie : la Grande Arnaque, Albin Michel [69]). Quel est le prix d’achat d’une éolienne ? En se basant sur les publications officielles de bilans annuels donnant le chiffre d’affaire et le nombre d’éoliennes vendues par un constructeur, on estime ce prix à 0,5 M€/MW. Ce prix aurait baissé depuis qu'il y a des concurrents indiens et chinois (Suzlon). Le prix de revient des constructeurs correspond mal aux prix annoncés par les lobbies de l’industrie éolienne (2 M�����/MW). Sauf si un intermédiaire achète les produits finis et les revend aux promoteurs, un parc éolien semble bien rentable pour le promoteur, surtout s’il ne peut pas légalement distribuer ses bénéfices. Il reste, même après l’installation des mâts et des câbles, une bonne marge pour des bénéfices, en plus de ceux des certificats verts et des certifications d'origine pour vendre de l'électricité verte.]

Survie des investissements éoliens

      [Il y a une limite technologique à ce qu’un réseau électrique national peut absorber (comme cela a été constaté au Danemark). La Belgique a déjà trop de parcs éoliens (projets approuvés et possibilités de développement sur le plateau continental en mer) et elle va dépasser cette limite si on suit les plans de l’ancien gouvernement wallon, surtout si elle ne sort pas du nucléaire ou si le nouveau gouvernement de la région flamande, où il n’y a pas de Verts, installe en 5 ans un réacteur nucléaire sur l’emplacement préparé à Doel. Les pays voisins, Allemagne, Hollande et France, vont aussi dépasser leurs capacités d’absorption. Quand il y a aura fréquemment surproduction éolienne, seuls les parcs éoliens les plus performants (c'est à dire, offshore) pourront survivre, ce qui ne sera pas le cas de Nassogne-Marche.]

       [Les entreprises éoliennes, vivant des suppléments ajoutés à la facture des consommateurs d’électricité, vont-elles pouvoir continuer à ponctionner les consommateurs obligés de rembourser les certificats verts (une sorte de remboursement de dette) pour de l’électricité qu’on ne pourra même pas employer ? Les suppléments obligatoires des factures sont équivalents à une augmentation des impôts indirects (ou de la dette nationale) et s’ajouteront aux impôts qui vont devoir être augmentés d’autre part pour rembourser les récentes dépenses pour sortir de la crise financière. La région flamande va-t-elle exiger la scission de l’électricité pour ne pas devoir assurer les dettes de l’éolien wallon, inutile et ruineux ?]

       [L’avenir dépendra de ceux qui font les lois et décident du montant des subsides et des prélèvements sur les factures. Le parti écolo se laisse manœuvrer par le lobby éolien au lieu de se concentrer sur ce qu’il fait bien. Les partis politiques vont et viennent. Des solutions plus économiques pour réduire le CO2 existent. (Économiser l’énergie, installer des cogénérations, ne pas sortir du nucléaire)].

Information complémentaires

       [Contrairement à ce que font croire les lobbies éoliens, les prix et l’efficacité de l’éolien terrestre ou offshore ne sont pas une affaire de volonté politique mais se calculent à partir de coûts de base connus. Toute affirmation dans ce domaine peut être vérifiée et être ainsi trouvée juste ou erronée.]

Retour